vendredi, 30 janvier 2009
DE L'ABBE PIERRE A MGR WILLIAMSON : COMME IL EST AUJOURD'HUI COMME HIER INSISPENSABLE DE GARDER DE LA RETENUE ET DE LA CHARITE
Dans la pseudo tempéte mediatique actuelle nous publions bien volontiers le courrier que nous a adressé de monsieur Jean Durus.
"...Qu’un évêque catholique tienne des propos ignobles comme l’a fait Mgr Williamson devant la télévision suédoise est évidemment inacceptable.
Que d’autres catholiques, évêques, prêtres ou simples laïcs en rajoutent au scandale en hurlant avec les loups et sautent sur cette occasion pour attaquer la personne même du Saint Père et sa politique d’ouverture et de paix dans l’Eglise est également inacceptable.
Cette affaire me rappelle celle de l’abbé Pierre. Vous vous souvenez sûrement qu’en 1996, l’abbé Pierre, la personnalité d'alors la plus appréciée des français, avait publiquement apporté son soutien à son ami Roger Garaudy qui avait tenu des propos et produit des écrits révisionnistes inacceptables.
Or, lorsque l’abbé Pierre exprimait son soutien à Roger Garaudy dans une longue lettre de cinq pages intitulée « à mon ami Garaudy » puis dans de nombreuses conférences de presse engageait il toute l’Eglise ?
M’engageait il moi-même catholique pratiquant et fils de résistant ?
Bien sûr que non !
L’abbé Pierre en prenant des positions aussi extrêmes n’engageait que lui.
Quand certains s'étonnaient de la tiédeur des réactions des évêques de France de l'époque contre ces propos mortifères, on nous répondait « L’abbé Pierre ? Mais c’est un original, un électron libre», il ne représente que lui, ce n’est pas parce qu’un homme d’Eglise connu ou médiatique dit quelque chose que c’est parole d’Evangile »
Et bien c’est exactement la même chose, quand Mgr Williamson tient des propos inacceptables, il n’engage que lui.
Dans un autre registre qui n’a rien à voir avec le révisionnisme, quand Mgr Pican, évêque de Bayeux Lisieux a été condamné par les tribunaux de la République pour non-dénonciation de crimes pédophiles, qui aurait osé prétendre que tout l’épiscopat français était éclaboussé par ce scandale et le cautionnait ?
De même quand Mgr Gaillot, évêque d’Evreux prenait des positions provocatrices ouvertement contraires à ce qu’enseigne l’Eglise sur la morale ou le sacerdoce par exemple, il était de bon ton de dire « c’est un original, c’est un électron libre, il ne représente pas l’Eglise».
Cela je le crois bien volontiers.
Aujourd’hui tout le monde - à commencer par sa propre Fraternité par la voix de son supérieur général - condamne les propos inacceptables de l’évêque Williamson (ndlr : voir communiqué de Mgr Fellay ci-dessous). De grâce, ne systématisons pas les choses et de même que Mgr Gaillot et l’abbé Pierre, électrons libres et originaux, devaient être traités comme tels, ne donnons pas plus d’importance à Mgr Williamson qui une fois encore ne représente ni l’Eglise ni la FSPX.
La mesure de paix que le Pape a prise n’a rien à voir avec les propos litigieux. Ne mélangeons pas tout, relativisons l’importance et la représentativité des uns et des autres, laissons la justice faire son travail et le Pape le sien, et surtout, soyons tous animés d’abord par la même volonté de paix que celle qui anime le Saint Père....
Jean Durus.
Communiqué de Mgr Fellay, Supérieur de la Fraternité Saint Pie X
Nous avons eu connaissance d’une interview accordée par Monseigneur Richard Williamson, membre de notre Fraternité Saint Pie X, à la télévision suédoise. Dans cette interview, celui-ci s’exprime sur des questions historiques, en particulier sur la question du génocide juif par les national-socialistes.
Il est évident qu’un évêque catholique ne peut parler avec une autorité ecclésiastique que sur des questions concernant la foi et la morale. Notre Fraternité ne revendique aucune autorité sur les autres questions. Sa mission est la propagation et la restauration de la doctrine catholique authentique, exposée dans les dogmes de la foi.
C’est pour ce motif que nous sommes connus, acceptés et estimés dans le monde entier.
C’est avec une grande peine que nous constatons combien la transgression de ce mandat peut porter tort à notre mission. Les affirmations de Mgr Williamson ne reflètent en aucun cas la position de notre société. C’est pourquoi je lui ai interdit, jusqu’à nouvel ordre, toute prise de position publique sur des questions politiques ou historiques.
Nous demandons pardon au Souverain Pontife, et à tous les hommes de bonne volonté, pour les conséquences dramatiques d’un tel acte. Bien que nous reconnaissions l’inopportunité de ces propos, nous ne pouvons que constater avec tristesse qu'ils atteignent directement notre Fraternité, dans le but de discréditer sa mission.
Cela nous ne pouvons l’admettre et nous déclarons que nous continuerons de prêcher la doctrine catholique et de dispenser les sacrements de la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Menzingen, le 27 janvier 2009
+ Bernard Fellay
Supérieur Général
REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE
1 – Cette lettre est d’abord pour nous l’occasion de remercier infiniment le Saint Père pour son geste magnifique de paix effectué au cours de la semaine de prières pour l'unité des chrétiens. Comme tous les hommes de paix et de bonne volonté, nous nous réjouissons de la levée des excommunications qui frappaient les quatre évêques de la FSPX et qui va permettre désormais d’avancer davantage sur le chemin de l’unité de l’Eglise catholique en esperant que demain cette unité s'élargisse à nos freres orthodoxes ou anglicans.
Cet événement qui nous fait ressentir l'éternel printemps de l'Eglise, va permettre aux 50.000 fidèles français de la Fraternité saint Pie X de retrouver très vite une parfaite communion avec Pierre et leurs évêques.
C’est un bon début qui nous l’espérons sera suivi par l’accès à la liturgie traditionnelle des 34 % de catholiques pratiquants (soit pres d"un million de fidèles) qui sont aujourd’hui dans leurs propres paroisses mais qui souhaiteraient assister plus volontiers à la liturgie traditionnelle de l’Eglise s’ils en avaient la possibilité. (voir sondage CSA 08 01 153 B réalisé les 24 et 25 septembre 2008).
C’est à ces fidèles restés dans les paroisses que le Saint Père s’adresse dans le Motu proprio du 7 juillet 2007. Souhaitons que nos pasteurs comprennent et partagent enfin les intentions du Saint Père en permettant à tous les curés qui le désirent d'accéder aux demandes d’application du Motu Proprio qui leur sont faites. Ainsi, nous nous retrouverons vite tous ensemble au service de l'Eglise dans nos paroisses et autour de Pierre.
2 – Les propos du supérieur de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Fellay, sont clairs, précis et sans ambiguïtés. Nous le remercions vivement pour cette mise au point au combien salutaire. Ainsi, puisque le Saint Père parle de paix et de foi, il n’est pas honnête de parler de politique ou de toute autre chose pour empêcher la réconciliation, pour empêcher la paix. Ajoutons que Mgr Williamson vient d'adresser au Saint-Père un message d'excuses et de regret pour la faute qu'il a commise sans en mesurer les conséquences pour l'église du Christ tout entiére.Si demain des sépulcres blanchis se cachaient derrière les propos inacceptables de Mgr Williamson, clairement condamnés par la FSPX, pour justifier leur opposition à toute paix avec cette même FSPX, et pourquoi pas vis-à-vis de tous les fidèles attachés à la forme extraordinaire, le procédé serait grossier, malhonnête, deloyal et en tout état de cause inopérant.
3 – Le Saint Père invite tous les enfants de l’Eglise quels qu’ils soient à se remettre en cause et à participer, chacun à sa place avec ses talents et ses pauvretés, à l’édification de la paix et de l’unité. Ne perdons pas notre temps dans les combats d’hier et les polémiques stériles d’aujourd’hui. Laissons les ennemis de la paix s’essouffler dans leur travail de destruction et entourons notre Saint père si bon et si courageux.
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lundi, 08 décembre 2008
Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge
"Vous êtes Celle qui a ennobli l'Humaine Nature..."
Dante
Saint Curé d'Ars
"La Sainte Vierge est comme une mère qui a beaucoup d'enfants . Elle est continuellement occupée à aller de l'un à l'autre ! On entre pas dans une maison sans parler au potier . Et bien Marie est la portière du Ciel "
"Il suffit seulement de se tourner vers elle pour être exaucé."
"Plus nous sommes pécheurs, et plus elle a de tendresse et de compassion pour nous. L'enfant qui a couté le plus de larmes à sa mère est le plus cher à son coeur."
"La Sainte Vierge est si bonne qu'elle nous traite toujours avec amour et ne nous punit jamais."
"La Sainte Vierge est comme une mère qui a beaucoup d'enfants . elle est continuellement occupée à aller de l'un à l'autre!"
"Ce qui doit nous engager à nous adresser à elle avec confiance, c'est qu'elle est toujours attentive"
Saint Louis Grignon de Montfort
«Si tu pries , ce sera en Marie , si tu reçoit Jesus par la sainte communion , tu le mettras en Marie pour qu'il s'y compaise , si tu agis , ce sera en Marie et partout et en tout , tu prononceras des actes de renoncements à toi même . Il faut n'aller jamais à notre seigneur que par son intercession et son crédit auprés de Lui , ne se trouvant jamais seul pour le prier «C'est ce qui s'est passé au cénacle quand Marie a joint sa supplication à celle des disciples , devenant ainsi le modèle de l'Eglise en prière : l'Esprit a mis le feu à l'Eglise et au monde en les portant au plus haut degrés d'incandescence»
«Tôt ou tard, la Tres Sainte Vierge aura plus d'enfants , de serviteurs que jamais , et, par ce moyen Jesus Christ , régneura dans les coeurs plus que jamais"
"Dieu veut que sa Sainte Mère soit à present plus connue,plus aimée, plus honorée que jamais Elle n'a été" .
Ce qui arrivera si nous entrons, avec la grâce, dans la lumière de Saint Esprit. Pour mors, nous verrons clairement cette belle Etoile de la mer et nous arriverons à bon port, malgré les tempêtes et les pirates, en suivant sa conduite; nous connaîtrons les grandeurs de cette Souveraine et nous nous consacrerons entièrement à son service, comme ses sujets et ses esclaves d'Amour; nous éprouverons ses douceurs et ses bontés maternelles, et nous l'aimerons tendrement comme ses enfants bien -aimés.
Nous connaîtrons les miséricordes dont Elle est pleine et les besoins que nous avons de son secours et nous aurons recours à Elle en toutes choses comme notre chére avocate et médiatrice auprés de Jésus-Christ ; nous saurons qu'Elle est le moyen le plus assuré, le plus aisé, le plus court et le plus parfait pour aller à Jésus-Christ et nous lnous livrerons à Elle corps et âme, sans partage, pour être à Jésus-Christ de même et nous deviendrons ensemble le feu brûlant qui mettra le feu de l'Amour divin partout"
"C'est par la Sainte vierge Marie que Jésus Christ est venu au monde et c'est auusi par Elle qu'Il doit régner dans le monde "
"La Divine Marie a été inconnue jusqu'ici et c'est une des raisons pour laquelles Jésus Christ n'est point connu comme il doit l'être ? Si donc , il est certain, la connaissance et le règne de Jésus Christ arrivent dans le monde, ce ne sera qu'une suite nécessaire de la connaissance et du régne de la Trés Sainte Vierge Marie , qui l'a mis au monde la première fois et le fera éclater la seconde"
"Dieu a voulu commencer et achever ses plus grands ouvrages par la Sainte Vierge"
"Comme dans la génération natuelle et corporelle, il y a un père et une mère , de même dans la génération surnaturelle et spirituelle, il y a un père qui est Dieu et une mère qui est Marie. Tous les vrais enfants de Dieu ont Dieu pour Père et Marie pour Mère; et qui n'a pas Marie pour mère , n'a pas Dieu pour Père"
" Quand le Saint-Esprit , son Epoux, la trouve dans une âme, Il y vole, Il y entre pleinement, Il se communique à cette âme abondament ........"
C'est par Marie que le salut du monde à commencé et c'est par Marie qu'il doit être consommé"
"Dieu veut que Sa Sainte Mère soit à présent plus connue, plus aimée, plus honoréé que jamais Elle n'a été , car Elle est le moyen le plus assuré, le plus aisé, le plus court et le plus parfait pour aller à Jésus Christ"
"Pour que votre règne arrive Seigneur, qu'arrive le règne de Marie"
Sainte Thérese de l'Enfant Jésus
Quand on a prié la Sainte Vierge et qu'Elle ne nous exauce pas, c'est un signe qu'Elle ne veut pas. Alors, il faut la laisser faire à son idée et ne pas se tourmenter.
"Jamais la Sainte Vierge ne manque de me protéger aussitôt que je l'invoque. S'il me survient une inquiétude, un embarras, bien vite je me tourne vers elle, et toujours, comme la plus tendre des Mères, elle se charge de mes intérêts.
"J'ai beau m'efforcer de méditer les mystères du Rosaire, je n'arrive pas à fixer mon esprit. Longtemps, je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m'étonnait, car j'aime tant la Sainte Vierge qu'il devrait m'être facile de faire des prières en son honneur , des prières qui lui sont agréables. Maintenant , je me désole moins, je pense que la Reine des cieux, étant ma Mère, doit voir ma bonne volonté et qu'elle s'en contente...Quelquefois, lorsque mon esprit est dans un sécheresse qu'il m'est impossible d'en tirer une pensée pour m'unir au bon Dieu, je récite très lentement un "Notre Père" et puis, la Salutation Angélique"
Sainte Bernadette
"J'ai une grande confiance envers Elle ..." Elle recommandait le chapelet : "Vous ne le ferez jamais en vain"
Le soir, quand vous allez prendre votre repos, prenez votre chapelet, Endormez vous en le récitant, vous ferez comme les petits enfants qui s'endorment en disant "maman , maman"
A quelq'un, impatient d'être exaucé:" Oh la Sainte Vierge veut qu'on la prie longtemps!"
"Je considère que c'est la Sainte Vierge qui me donne Jésus. Je le reçois, je lui parle et il me parle."
Le Père Kolbe
"Si quelqu'un veut grandir en perfection, il n'avance pas seul mais il a besoin d'un guide. Il est donc normal, pour s'élever vers Dieu, de le faire par Marie, et avec Marie. Les saints qui se sont sanctifiés très rapidement sont ceux qui étaint très ardents pour glorifier Marie. Et nous qui, en face d'eux, sommes très pauvres, nous devons toujours avancer avec Marie sur le chemin de la perfection.
"Permettons à la Vierge Marie de nous conduire, c'est alors que nous serons meilleurs et que nous lui ressemblerons."
La prière est un moyen méconnu; c'est pourtant le plus puissant pour établir la paix de l'âme, pour lui donner le bonheur et l'enflammer de l'amour de Dieu . La prière faît renaître le monde. La prière est une condition indispensable pour le renouveau et la vie des âmes.
"Une brève invocation, pendant le travail, est la meilleure prière, et cela est bien pratique car on s'unit constament et d'une façon toujours plus étroite à l'Immaculée, comme l'instrument dans la main de la maîtresse et ainsi nous obtenons la grâce de l'illumination de l'intelligence (pour connaître sa volonté) et la puissance de la volonté ( pour l'acquérir)
"Je vous dis à tous et à chacun en particulier, en son nom, elle vous aime, chacun de vous. Elle vous aime beaucoup . elle vous aime en tout moment, sans aucune exception. C'est cela que je vous répète en son nom."
Saint Bernard
" Dans le péril, l'angoisse, le doute, pensez à Marie, invoquer Marie.
Que son nom ne quitte pas vos lèvres ni vos coeurs. Et pour obtenir son intercession, ne vous détournez pas de son exemple. En la suivant, vous ne vous égarerez pas, en la suppliant, vous ne connaîtrez pas le désespoir, en pensant à elle, vous éviterez toute erreur. Si elle vous soutient, vous ne tomberez pas; si elle vous protège, vous n'aurez rien à craindre; sous sa conduite, vous ignorez la fatigue. Grâce à sa faveur, vous atteindrez le but.
Source
Illustration
L'Immaculée Conception
Francisco de Zurbaran
XVIIe.
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mardi, 30 septembre 2008
Interview du frère de Benoît XVI
Exclusif : Georg Ratzinger - le frère du pape - parle.
Miguel Garroté – Je publie ci-dessous quelques extraits que j’ai sélectionnés dans une longue interview menée par Andrea Tornielli pour ilgiornale avec Georg Ratzinger, le frère de Benoît XVI. La clarté, tant des questions posées par Andrea Tornielli et que des réponses données par Georg Ratzinger contribuent - selon moi - au débat permanent sur l’Eglise. Je me souviens avoir lu et entendu Caroline Glick, du Jerusalem Post et François Célier, pasteur protestant faire l’éloge de Benoît XVI. Cela ne m’a pas laissé indifférent. Sur la question spécifique de l’amitié judéo-chrétienne, j’ai quant à moi écrit le 15 septembre dernier un article intitulé Benoît XVI et le Judaïsme, article publié sur leblogdrzz, monde-info, juif.org et israel-infos.net. Aujourd’hui, je soumets l’interview ci-dessous, illustrée par mes soins, à votre bienveillant esprit critique.
Andrea Tornielli pour ilgiornale - Pouvez-vous nous dire quelque chose sur votre vie familiale et sur vos parents ?
Georg Ratzinger - « Nous étions une famille très unie. Notre père était commissaire de police, il provenait d'une vieille famille d'agriculteurs de la Basse Bavière. Ma mère était fille d'artisans, et avant de se marier, elle avait travaillé comme cuisinière. Lorsque c'était possible nous, les enfants, nous allions à la messe chaque jour. On prenait le petit déjeuner à la maison. Ensuite on se voyait de nouveau à déjeuner. Selon la tradition bavaroise nous mangions d'abord une soupe et ensuite le plat principal. L'après-midi nous vaquions à nos occupations, et ensuite avec mon frère nous allions nous promener en ville. Ensuite on dînait ensemble. À l'époque il n'y avait ni radio ni télévision, et le soir notre père jouait de la cithare et chantait des chansons. Ensuite on allait tout de suite au lit ».
Quelle opinion avait votre père du nazisme ?
« Dès le début, il a été un farouche opposant du nazisme. Il a vite compris que le national-socialisme serait une catastrophe et qu'il n'était pas seulement un grand ennemi de l'Église mais plus généralement de toute foi et de toute vie humaine ».
Vous et Joseph, avez-vous été obligés de vous engager dans les Hitlerjugend, la Jeunesse hitlérienne ?
« L'État avait décidé que tous les garçons des écoles, selon leur âge, devaient s'inscrire à des groupes de jeunes déterminés. Lorsque cela devint obligatoire, nous fûmes inscrits en bloc. Il n'y avait pas de liberté de choix et ne pas se présenter aurait certainement eu des conséquences fâcheuses. Mon frère, cependant, ne fréquentait pas ces rassemblements et il ne se présentait pas aux appels. Ce qui impliqua un dommage économique pour ma famille puisqu'elle ne bénéficia plus de l'escompte sur les taxes scolaires ».
Est-il vrai qu'un membre de votre famille finit tué dans l'Aktion T4, le projet nazi d'euthanasie ?
« C'était notre cousin, le fils d'une soeur de ma mère. C'était un enfant beau et gai, mais il souffrait de troubles mentaux. Il n'était pas en mesure de dialoguer correctement ou de participer aux conversations. Je ne peux rien dire de plus précis sur sa maladie. Ce n'est que beaucoup plus tard que nous découvrîmes que les nazis étaient venus le chercher chez lui, et qu'il avait été tué dans un camp d'extermination ».
Le séminaire de Traunstein
En 1935 vous êtes entrés au séminaire diocésain de Traunstein. Joseph a écrit dans son autobiographie : « Je suivis ses traces ». Comment naquit la vocation de Joseph ?
« Mon frère et moi, nous étions tous les deux enfants de choeur, et nous servions la messe. Ce fut très vite clair, d'abord pour moi et ensuite pour lui, que notre vie serait au service de l'Église ».
Comment la seconde guerre mondiale a-t-elle pesé sur votre vie et sur la vie de votre frère ?
« La guerre nous a éprouvés profondément, même lorsque nous étions à maison : la nourriture suffisait à peine. Nous avions un billet pour l'approvisionnement mensuel en nourriture, avec lequel on pouvait acheter seulement certains types d'aliments comme le sucre, le beurre, la matière grasse et un peu de viande. Le soir il fallait obscurcir les fenêtres pour ne pas laisser sortir la lumière et ne pas se faire voir des avions des alliés. J'ai été appelé d'abord au service du travail et ensuite au service militaire. Mon frère a été appelé quelque temps après moi. Nous avions des objectifs et des idéaux qui étaient opposés à ceux d'Hitler, mais nous étions soldats malgré tout. Il nous tardait qu'arrive le jour où la guerre serait finie ».
Joseph Ratzinger, que ce soit comme cardinal, ou comme Pape, a parlé des racines communes qui lient hébraïsme et christianisme. Aviez-vous des contacts avec des juifs dans votre famille ?
« C'est une donnée théologique que les juifs sont le peuple choisi par Dieu et que de ce peuple naquit Jésus, engendré par la Vierge Marie. Mais je dois admettre qu'à l'époque nous savions qu'il existait des juifs seulement par l'enseignement de la religion. Dans notre région, il n'y en avait pas, c'est la raison pour laquelle nous n'avions ni contact ni expérience vécue avec eux. Nous ne savions rien non plus des pogroms contre les juifs et des injustices commises dans leurs relations avec les nazis. Nous étions dans l'ignorance de tout ».
Votre frère, au temps de Concile, fut défini comme un « teenager de la théologie », un théologien de la mouvance progressiste, et il était le conseiller du cardinal Frings. Quels souvenirs avez-vous de ces évènements ?
« Je ne sais pas qui a forgé l'expression « teenager de la théologie » en se référant à mon frère. Dans cette période je n'étais pas à Rome: je n'y suis allé qu'une fois, avec Joseph et plusieurs professeurs allemands qui remplissaient un rôle d'experts au concile. Il était clair qu'il y avait la nécessité d'une ouverture, d'un développement théologique. Mon frère a contribué à la réalisation de tout cela, avec toute son intensité spirituelle et je crois qu'une partie du mérite de l'introduction de quelques idées nouvelles, qui étaient partie intégrante de nos convictions et de notre foi catholique, doit lui être attribuée ».
A l'époque post-conciliaire, le professeur Ratzinger s'est retrouvé à Tübingen, dans une faculté théologique transformée en « centre idéologique » du marxisme. Votre frère a-t-il changé au cours de ces années ?
« Non, il n'a pas changé. Les jeunes, en Allemagne vivaient un état de trouble. La poussée vers le changement qui avait eu lieu dans le Concile, se manifestait avec plus de force parmi les laïques. Les jeunes allemands et des autres pays vivaient dans un climat instable, sans contrôle. L'idée dominante était que tout devait changer, il fallait introduire des nouveautés: mon frère approuvait celles qui étaient bonnes mais il rejetait celles qui étaient inconciliables avec la foi. L'idée que le Concile ne devait apporter que la nouveauté n'était pas correcte, puisque le but était celui de présenter d'une manière adaptée aux temps la foi catholique de toujours ».
De qui s'inspirait votre frère quand il était professeur ?
« Dans ses cours, il s'inspirait de quelques théologiens français, il avait comme modèles surtout Henri de Lubac et le théologien suisse Hans Urs von Balthasar. Au centre de son travail, il y avait la Sainte Écriture et les écrits des pères de l'Église. Pendant ses études universitaires il avait cherché à redécouvrir ce patrimoine, à le faire sortir de l'oubli et à le raviver ».
Quelle signification a la liturgie pour les frères Ratzinger ?
« La liturgie, la messe, représente le coeur de notre foi et de notre action, elle est la rencontre personnelle avec Dieu. Ceci naturellement est à la première place. Nous ne pourrions pas imaginer un jour sans la messe, sans la liturgie, ce serait un jour pauvre, privé de l'essentiel… ».
Pourquoi Benoît XVI a-t-il voulu libéraliser l'ancienne liturgie pré-conciliaire avec le Motu Proprio « Summorum Pontificum » ?
« À l'époque de la réforme liturgique, le changement se produisit rapidement et il ne fut pas facile pour tous à accepter. D'un jour à l'autre l'ancienne liturgie fut remplacée par la nouvelle, à laquelle nous sommes maintenant attachés et avec laquelle nous célébrons la messe avec une participation intérieure pleine de joie. Il y eut, cependant, certains dans l'Église qui n'acceptèrent pas complètement ce « saut », puisque la perte de l'ancienne liturgie les avait privés de quelque chose et avait bouleversé leur foi. Pour ne pas laisser ces personnes seules, pour les réintégrer pleinement dans la communauté ecclésiale, mon frère a décidé de libérer l'ancienne liturgie pré-conciliaire».
Pouvez-vous nous raconter comment vous avez passé ensemble, cette année, les vacances d'été à Bressanone (photo). On dit que vous vous promeniez ensemble et qu'on vous voyait souvent sourire ?
« Nous avons passé beaucoup de périodes de congé à Bressanone et avons vécu dans le séminaire, celui-là même où nous avons été cette année. Les autres fois, cependant, nous pouvions sortir, nous promener tranquillement en ville et visiter les églises. A présent que mon frère est le Pape tout cela n'est plus possible. Ainsi nous avons dû rester à l'intérieur et faire les promenades dans le jardin du séminaire. Ces promenades ont été belles malgré tout, même si j'ai des problèmes à me promener. J'ai des gros problèmes avec la vue et avec les jambes ».
Votre frère s'est-il habitué à être le Pape ?
« Oui, il s'est habitué rapidement à sa nouvelle condition. Il doit simplement accepter ce nouvel ordre des choses. Il le vit comme la volonté de Dieu et s'engage avec toutes ses capacités ».
Les mots que Benoît XVI répète le plus souvent sont « joie », « amour » et « beauté ». Ils contrastent avec l'image du « panzerkardinal » avec lequel il a été décrit pendant des années ?
« Oui, je pense que cette image le décrit mal et ne correspond pas à la réalité. Il n'a jamais été un homme brusque, avec l'intention d'offenser les autres. Il a eu toujours beaucoup de respect de l'opinion d'autrui. Souvent les media créent des images fausses des gens ».
Interview menée par Andrea Tornielli pour ilgiornale
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mercredi, 24 septembre 2008
Question à l’Eglise, par Gérard Leclerc
Le succès de la visite de Benoît XVI à Paris et à Lourdes ne saurait être une parenthèse. Le dynamisme de l’Église de France qui s’est révélé pendant ces quatre jours constitue en lui-même une question. Pourquoi une telle éclosion de vie et de jeunesse, alors même que les constats et les perspectives les plus pessimistes nous accablent, agrémentés par les gloses qui insistent sur le décalage mortel du message ecclésial avec la culture contemporaine ? Une première réponse s’offre à nous à l’écoute du Pape. Ce n’est pas l’adhésion au siècle (selon les Écritures) que demandent nos contemporains mais un éclairage sur le sens de la vie. D’ailleurs la preuve est faite que là où on s’aligne sur les revendications dites modernes, le christianisme se délite et fait fuir ceux-là même qu’il était censé attirer.
Autre réflexion : la dépression dans laquelle le christianisme européen (et français au premier chef) a sombré, ne sera dépassée que lorsqu’il se sera soustrait à sa charge neurasthénique. Les quarante ans de Mai 68 ont permis de comprendre que le clergé de notre pays avait été la victime privilégiée d’une pathologie qui induit un processus où il finissait par ne plus s’aimer, au point de faire payer durement à tous, et aux jeunes en particulier, le ressentiment d’avoir épousé une vocation si aberrante selon les canons en vigueur. Comment la relève sacerdotale et religieuse aurait-elle pu s’affirmer, alors qu’il y avait si peu d’appels et que la réalité était elle-même si peu appelante ? Bien sûr, grâces soient rendues à tous les prêtres et à toutes les âmes consacrées qui ont su tenir au sein de cet hiver spirituel. Nous leur devons la survie de notre Église dans des conditions parfois héroïques. Il y a lieu de marquer désormais une rupture avec le désenchantement post-soixante-huitard. Nous n’avons plus à ressasser nos déconvenues, mais à ouvrir sans cesse de nouvelles voies. Cela suppose de l’audace apostolique, un investissement de l’intelligence pour une transmission de la foi selon ses plus hautes définitions, un engagement dans la cité en tournant le dos aux interdits de la laïcité négative, un combat pour la vie à partir d’une espérance qui en révèle la beauté et la grandeur, un dévouement qui transforme les cœurs par la contagion de la charité… L’heure est venue de tourner le dos à nos médiocres querelles pour évangéliser. C’est d’ailleurs désormais le vœu unanime dans notre Église dont l’unité est sans doute le plus beau cadeau de la visite du Saint-Père.
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dimanche, 14 septembre 2008
MESSE DE LA CROIX GLORIEUSE
09:53 Publié dans Benoît XVI | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, politique, art, actualité, femmes | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |