Le Sénat français a voté le jeudi 11 février la loi en faveur du « mariage pour tous ». La loi qui devait être à nouveau examinée à la fin du mois de mai par l’Assemblée nationale française le sera en réalité le mercredi 17 avril. Que signifie une telle précipitation législative ? Monseigneur Tony Anatrella analyse ce phénomène pour les lecteurs de Zenit.

 

 

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Monseigneur Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé, a été parmi les premiers spécialistes au début des années 1990 à alerter l’opinion publique sur les revendications en faveur du «mariage » homosexuel et de l’adoption des enfants, et des dérives suscitées par l’idéologie du gender.

À l’époque on croyait naïvement que cela n’arriverait jamais en France. Et pourtant, nous y sommes ! Il suffit de lire ou de relire les ouvrages de Mgr Anatrella pour y découvrir tous les arguments qui sont repris fort heureusement par ceux qui refusent cette loi du « mariage pour tous » :

 La différence interdite et Époux, heureux époux, chez Flammarion, La tentation de Capoue aux éditions Cujas et Le règne de Narcisse aux Presses de la Renaissance qui vient d’être réédité et qui est également édité en audiolivre aux éditions Saint-Léger-Production. Et enfin, rappelons le dossier Homosexualité et mariage, 9/2004, publié sous sa signature dans Documents Épiscopat et dans les mêmes Documents Le Pacte civil de solidarité 10/1998,et la publication récente du livre : Le Gender, la controverse, éditions Téqui.


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[...] "Il s’agit d’un vote précipité qui, tout en respectant les règles juridiques et les procédures, manifeste une manoeuvre politique, pour ne pas dire une manipulation, qui n’est pas à la hauteur des enjeux. Les partisans de cette cause que l’on pourrait qualifier d’infantile, cherchent à éviter l’intelligence des problèmes soulevés par ce « mariage pour tous ». Le « mariage » présenté en des termes aussi mégalomanes est délirant, il se retournera contre les intérêts de la société et des générations à venir. Les sénateurs et les députés de la majorité actuelle veulent imposer par tous les moyens une loi qui ne correspond à aucune nécessité sociale. Puisque le terme est à la mode : il n’est pas « normal » de marier ensemble des personnes de même sexe. C’est effectivement une forme de dictature des moeurs d’une petite minorité active qui cherche à s’emparer des symboles socialisant la sexualité pour laisser entendre que certaines formes de sexualité pourraient être légalisées et devenir une norme. Cette loi est inique et immorale au moment où, paradoxalement, on veut « moraliser » la vie politique. Pendant ce temps-là, les vrais problèmes ne sont pas traités justement parce que le pouvoir politique est dans l’impuissance pour le faire. [...]

Telles que les choses se présentent, les opposants à cette dénaturation du mariage vont amplifier leur manifestation. Je suis frappé de constater l’intérêt du public en donnant des conférences sur ce sujet aussi bien en France qu’à l’étranger. Selon les lieux, il y a habituellement entre 150 à 1000 personnes qui viennent écouter ces conférences dont certaines ont même dû être placées sous protection policière : c’est dire combien la parole est libre en la matière ! D’ailleurs, peu de médias, à de rares exceptions, ouvrent leurs colonnes à des tribunes mettant en lumière les problèmes posés par cette loi. Le pouvoir politique et certains médias feignent d’ignorer cette montée de l’opposition, étant eux-mêmes le bras séculier du pouvoir politique et du mouvement LGBT pour minimiser, ridiculiser ou passer sous silence le nombre important de jeunes et de jeunes adultes qui se mobilisent contre ce projet délétère. Les manifestations de plus en plus importantes dans toute la France sont significatives d’une aggravation de la situation. Le gouvernement fait un mauvais calcul en croyant que les réactions vont s’éteindre. C’est l’inverse qui risque de se produire. Selon le dernier sondage (BFM TV Le Parisien du 11 avril 2013) 57 % des français sont contre la loi Taubira. Plus les gens réfléchissent et prennent conscience de l’erreur anthropologique de cette loi, et plus ils la rejettent. C’est pourquoi le pouvoir s’affole et veut précipiter violemment le vote définitif d’une loi foncièrement injuste. Et même s’il utilise la force des matraques et des gaz, il n’a jamais gagné contre une révolution morale comme celle qui s’amorce et tout particulièrement chez les générations montantes qui font leur entrée en politique à cette occasion. Donc, même si la loi est votée par l’Assemblée nationale, les manifestations vont se poursuivre jusqu’à son retrait. [...]


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