mercredi, 24 septembre 2008
Question à l’Eglise, par Gérard Leclerc
Le succès de la visite de Benoît XVI à Paris et à Lourdes ne saurait être une parenthèse. Le dynamisme de l’Église de France qui s’est révélé pendant ces quatre jours constitue en lui-même une question. Pourquoi une telle éclosion de vie et de jeunesse, alors même que les constats et les perspectives les plus pessimistes nous accablent, agrémentés par les gloses qui insistent sur le décalage mortel du message ecclésial avec la culture contemporaine ? Une première réponse s’offre à nous à l’écoute du Pape. Ce n’est pas l’adhésion au siècle (selon les Écritures) que demandent nos contemporains mais un éclairage sur le sens de la vie. D’ailleurs la preuve est faite que là où on s’aligne sur les revendications dites modernes, le christianisme se délite et fait fuir ceux-là même qu’il était censé attirer.
Autre réflexion : la dépression dans laquelle le christianisme européen (et français au premier chef) a sombré, ne sera dépassée que lorsqu’il se sera soustrait à sa charge neurasthénique. Les quarante ans de Mai 68 ont permis de comprendre que le clergé de notre pays avait été la victime privilégiée d’une pathologie qui induit un processus où il finissait par ne plus s’aimer, au point de faire payer durement à tous, et aux jeunes en particulier, le ressentiment d’avoir épousé une vocation si aberrante selon les canons en vigueur. Comment la relève sacerdotale et religieuse aurait-elle pu s’affirmer, alors qu’il y avait si peu d’appels et que la réalité était elle-même si peu appelante ? Bien sûr, grâces soient rendues à tous les prêtres et à toutes les âmes consacrées qui ont su tenir au sein de cet hiver spirituel. Nous leur devons la survie de notre Église dans des conditions parfois héroïques. Il y a lieu de marquer désormais une rupture avec le désenchantement post-soixante-huitard. Nous n’avons plus à ressasser nos déconvenues, mais à ouvrir sans cesse de nouvelles voies. Cela suppose de l’audace apostolique, un investissement de l’intelligence pour une transmission de la foi selon ses plus hautes définitions, un engagement dans la cité en tournant le dos aux interdits de la laïcité négative, un combat pour la vie à partir d’une espérance qui en révèle la beauté et la grandeur, un dévouement qui transforme les cœurs par la contagion de la charité… L’heure est venue de tourner le dos à nos médiocres querelles pour évangéliser. C’est d’ailleurs désormais le vœu unanime dans notre Église dont l’unité est sans doute le plus beau cadeau de la visite du Saint-Père.
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08:30 Publié dans Réflexion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, actualité, religion, politique, benoît xvi, catholique | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
dimanche, 14 septembre 2008
MESSE DE LA CROIX GLORIEUSE
09:53 Publié dans Benoît XVI | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, politique, art, actualité, femmes | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
samedi, 13 septembre 2008
VEPRES A NOTRE DAME
21:20 Publié dans Benoît XVI | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique, art, actualité, femmes | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
samedi, 19 juillet 2008
Zenit met en ligne l'intégralité des discours du Pape
20:26 Publié dans JMJ - 2008 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, société, voyage, actualité, france | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
dimanche, 15 juin 2008
Saint Joseph, l'ombre du Père !
comme dans un soleil,
tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur."
Saint Grégoire de Nazianze, Docteur de l'Eglise (329-390)
Quoi qu'il en soit de cette magnifique légende et de sa vérité naturelle que je n'ose garantir, elle est féconde en symboles superbes. Quand l'ombre de saint Joseph tombe quelque part, le silence n'est pas loin. Il faut creuser le sable, qui dans sa signification symbolique représente la nature humaine ; il faut creuser le sable, et vous verrez jaillir l'eau. L'eau, ce sera, si vous voulez, ce silence profond, où toutes les paroles sont contenues, ce silence vivifiant, rafraîchissant, apaisant, désaltérant, le silence substantiel ; là où est tombée l'ombre de saint Joseph, la substance du silence jaillit, profonde et pure, de la nature humaine creusée.
Pas une parole de lui dans l'Ecriture ! Mardochée, qui fit fleurir Esther à son ombre, est un de ses précurseurs. Abraham, père d'Isaac, représenta aussi le père putatif de Jésus. Joseph, fils de Jacob, fut son image la plus expressive. Le premier Joseph garda en Egypte le pain naturel. Le second Joseph garda en Egypte le pain surnaturel. Tous deux furent les hommes du mystère ; et le rêve leur dit ses secrets. Tous deux furent instruits en rêve, tous deux devinèrent les choses cachées. Penchés sur l'abîme, leurs yeux voyaient à travers les ténèbres. Voyageurs nocturnes, ils découvraient leurs routes à travers les mystères de l'ombre. Le premier Joseph vit le soleil et la lune prosternés devant lui. Le second Joseph commanda à Marie et à Jésus ; Marie et Jésus obéissaient.
Dans quel abîme intérieur devait résider l'homme qui sentait Jésus et Marie lui obéir, l'homme à qui de tels mystères étaient familiers et à qui le silence révélait la profondeur du secret dont il était gardien. Quand il taillait ses morceaux de bois, quand il voyait l'Enfant travailler sous ses ordres, ses sentiments, creusés par cette situation inouïe, se livraient au silence qui les creusait encore ; et du fond de la profondeur où il vivait avec son travail, il avait la force de ne pas dire aux hommes : le Fils de Dieu est ici.
Son silence ressemble à un hommage rendu à l'inexprimable. C'était l'abdication de la Parole devant l'Insondable et devant l'Immense. Cependant l'Evangile, qui dit si peu de mots, a les siècles pour commentateurs ; je pourrais dire qu'il a les siècles pour commentaires. Les siècles creusent ses paroles et font jaillir du caillou l'étincelle vivante. Les siècles sont chargés d'amener à la lumière les choses du secret. Saint Joseph a été longtemps ignoré. Mais voici quelque chose d'étrange : chaque siècle a deux faces, la face chrétienne et la face antichrétienne ; la face chrétienne s'oppose en général à la face antichrétienne par un contraste direct et frappant. Le XVIII° siècle, le siècle du rire, de la frivolité, de la légèreté, du luxe, posséda Benoît-Joseph Labre... Le XIX° siècle est par-dessus tout, dans tous les sens du mot, le siècle de la Parole. Bonne ou mauvaise, la Parole remplit notre air. Une des choses qui nous caractérisent, c'est le tapage. Rien n'est bruyant comme l'homme moderne : il aime le bruit, il veut en faire autour des autres, il veut surtout que les autres en fassent autour de lui. Le bruit est sa passion, sa vie, son atmosphère ; la publicité remplace pour lui mille autres passions qui meurent étouffées sous cette passion dominante, à moins qu'elles ne vivent d'elle et ne s'alimentent de sa lumière pour éclater plus violemment. Le XIX° siècle parle, pleure, crie, se vante et se désespère.
Il fait étalage de tout. Lui qui déteste la confession secrète, il éclate à chaque instant en confessions publiques. II vocifère, il exagère, il rugit. Eh bien ! ce sera ce siècle, ce siècle du vacarme, qui verra s'élever et grandir dans le ciel de l'Eglise la gloire de saint Joseph. Saint Joseph vient d'être choisi officiellement pour patron de l'Eglise pendant le bruit de l'orage. II est plus connu, plus prié, plus honoré qu'autrefois.
Au milieu du tonnerre et des éclairs, la révélation de son silence se produit insensiblement.
Physionomie des saints
Paris, Victor Palmé, 1875, ch.X, pp.139 sq. : « Saint Joseph. »
Source
Illustration
Georges de La Tour
Saint Joseph charpentier
14:50 Publié dans Fête | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, foi, religion, fête des pères, actualité | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |