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mercredi, 19 mars 2008

Mercredi saint: Judas trahit Jésus

 

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Méditation sur l'évangile du jour

(Saint Matthieu. XXVI 14-25)

 

 

Donc, après que le traître eut reçu cette bouchée de pain, « Satan entra en lui »: il prit une possession plus complète de celui qui lui appartenait déjà, dans lequel il était entré auparavant pour le tromper. Car Satan était déjà en lui lorsqu'il vint trouver les Juifs et s'entendit avec eux sur le prix de sa trahison, comme l'affirme très clairement l'Evangéliste Luc (XXII 3-4) : «  Or Satan entra dans Judas, surnommé Iscariote, qui était du nombre des Douze. Il s'en alla conférer avec les grands prêtres. » Voilà qui prouve que Satan était déjà entré en Judas...

Lorsque le Seigneur, pain vivant, eut donné ce morceau de pain à celui qui était mort, et qu'en lui remettant ce pain il eut désigné le traître, il ajouta : « Ce que tu as à faire, fais-le vite. » Jésus n'a pas pas commandé le crime, il a seulement prédit à Judas son malheur, et à nous notre bonheur. Qu'y a-t-il en effet de pire pour Judas, mais de meilleur pour nous, que le Christ soit livré : Judas agissait contre lui-même, mais en notre faveur. « Ce que tu as à faire, fais-le vite », c'est moins pour hâter le châtiment du méchant que pour presser le salut des hommes.

« Aussitôt la bouchée prise, Judes sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui est sorti était lui-même nuit. Quand la nuit fut sortie, Jésus dit : « Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié. » Le jour a donc parlé au jour[1], c'est-à-dire le Christ à ses disciples fidèles, pour qu'ils l'écoutent et lui témoignent leur amour en le suivant. Et la nuit a parlé à la nuit, c'est-à-dire que Judas a parlé aux Juifs infidèles, pour qu'ils viennent près de Jésus, se saisissent de lui et le mettent à mort.

 

 

 

Saint Augustin

 Tractatus in Johannis evangelium », LII 2, 4 & 6


 

 

[1] Psaume XIX 3.

 

 

 

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Leçons de ténèbres

François Couperin 

 

 

 

 

 

  
  

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samedi, 15 mars 2008

Conseils d'un évêque à ces nouveaux prêtres

 

 

 

 

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Extraits de l'homélie prononcée par Mgr Pascal N'Koué  (diocèse de Natatingou (Bénin) ), à l'occasion des ordinations sacerdotales pour le diocèse de Natatingou (Bénin), en décembre 2007 :


 

"Bénissons le Seigneur pour le don des trois jeunes gens qui vont recevoir tout-à-l'heure l'Ordination presbytérale. C'est le 2ème degré du sacrement de l'Ordre. Le Prêtre Suprême et Éternel, le grand Prêtre par excellence, le seul vrai Prêtre, c'est Jésus-Christ, à la fois Tête, Maître, Époux et Pasteur de son Église. Au commencement, il était Dieu mais il n'a pas toujours été prêtre. Il est devenu Prêtre, dans le temps. La "cathédrale" dans laquelle il a reçu son Ordination fut le ventre de la Vierge Immaculée, sa Mère. C'est en devenant homme, par l'opération du Saint Esprit, que notre divin Sauveur est devenu prêtre pour l'éternité...

Par appel de Dieu, les hommes deviennent prêtres, à leur tour, par l'imposition des mains des Évêques (successeurs des apôtres) et de la prière consécratoire "ad hoc". Il se produit aussitôt un mystère, un lien spécifique qui unit l'être du nouveau prêtre au Christ, Prêtre Suprême et Bon Pasteur. Alors le prêtre devient par l'Église, dans l'Église et pour l'Église, image réelle, vivante et transparente du Christ Prêtre. Il reçoit le don d'un pouvoir spirituel par l'action du Saint Esprit. Et ce pouvoir, aucune autre créature ne l'a: même pas les anges, même pas les archanges. Un Père de l'Église a osé dire que le prêtre était au-dessus de la Vierge Marie. En effet, elle a mis Jésus au monde seulement une fois, mais le prêtre le fait "renaître" toutes les fois qu'il célèbre l'Eucharistie. Il faut s'agenouiller et accueillir humblement cette grâce extraordinaire, accordée aux faibles et fragiles mortels que nous sommes.

Voilà pourquoi le saint Curé d'Ars tombait pratiquement en extase quand il méditait sur le sacerdoce. Il allait jusqu'à dire que s'il rencontrait un ange et un prêtre, il saluerait d'abord le prêtre, parce que l'ange n'est qu'un ami de Dieu mais le prêtre tient la place de Dieu sur terre. Il ajoutait: "les bienfaits de Dieu ne nous serviraient de rien sans le prêtre". Et il concluait sa méditation en disant que "le prêtre ne se comprendra bien qu'au ciel", jamais sur terre.

Chers Noël, Ghislain et Blaise, dans quelques instants, vous serez prêtres pour toujours. Vous célébrerez in persona Christi.Je vous recommande vivement de soigner vos célébrations liturgiques. Faites attention à la noblesse des vases sacrés et des ornements. Les fantaisies profanes et vulgaires sont à écarter. [1]

Même si vous n'êtes pas musiciens, intéressez-vous au chant sacré, veillez à la qualité des actions liturgiques. Le chant sacré doit répondre à la dignité, à la gravité et à la sainteté de la liturgie. Que les instrumentistes jouent humblement pour la gloire de Dieu et l'édification des fidèles. Qu'ils évitent d'offenser la piété du peuple par des danses purement folkloriques et des battements de mains intempestifs.

Que vos célébrations soient empreintes de silence, de recueillement et de respect vis-à-vis de la majesté et de la transcendance de Dieu. En effet, le saint Sacrifice de la messe célébré à la va-vite, de façon négligée et superficielle, en vide le sens et affaiblit sa fonction d'accroissement de la foi. Celui qui célèbre mal manifeste la faiblesse de sa foi et peut démolir celle des autres. Bien sûr que l'essentiel n'est pas le rite en lui-même, mais le coeur habité par la présence divine et l'intention de faire ce que l'Église veut. (...) Souvenez-vous que les premières eucharisties avaient lieu dans des maisons aux portes closes, non point par souci du secret mais pour préserver ceux qui étaient encore trop faibles pour participer à de tels mystères... (...) Indiquez à temps et à contre temps le chemin du ciel aux hommes, toujours tentés de regarder uniquement vers la terre. Soyez convaincus que le prêtre est indispensable à la société.

Ne vous habituez surtout pas à circuler sans votre habit ecclésiastique, sous prétexte que "l'habit ne fait pas le moine". Un prêtre âgé aimait recommander aux jeunes prêtres le port de la soutane en ces termes: "Portez votre préservatif". A sa suite, je lance ce vibrant appel à tous les prêtres: "portez votre préservatif". J'insiste. Il ne préserve peut-être pas de tout mais de beaucoup de choses. Ne vous contentez pas de porter une petite croix au cou, ce n'est pas un habit. Portez votre soutane toujours et partout... évidemment pas jusque dans la douche! Encore qu'autrefois nos aînés dans le sacerdoce jouaient au football en soutane.

Notre Peuple veut nous voir en soutane. Notre signe distinctif extérieur c'est la soutane. Pas de négligence là-dessus. Pas de demi-mesure. C'est un témoignage silencieux qui n'est pas banal. Il dit notre appartenance spécifique à Dieu et à l'Église. N'ayons pas honte d'affirmer notre identité. Et nous avons bien fait de conserver au Bénin le rite de bénédiction et de prise de soutane dans notre marche vers l'autel de Dieu. Attention donc au relativisme qui pousse au confusionnisme avec les laïcs. A défaut de la soutane, portez le clergyman ou tout simplement le col romain.

En outre - et j'aurais dû commencer par là - soyez des hommes de prière. Le prêtre doit nourrir sa propre vie spirituelle par une abondante vie de prière personnelle. La liturgie des heures (ou Bréviaire), prière officielle de l'Église, est là pour nous aider. Soyez fidèles à la méditation matinale. Aimez aussi les adorations eucharistiques où vous parlez coeur à coeur avec le Christ, réellement présent devant vous. Que votre dévotion eucharistique transparaisse aux yeux des fidèles, qui seront ainsi encouragés par leur Pasteur, à vivre en communion avec Dieu. Conduisez-les au Christ par la prière et la contemplation.

Aimez aussi la Vierge Marie. Qui aime vraiment le Christ aime en même temps sa Mère. Elle est Mère de Dieu, Mère de l'Église, Mère de tous les hommes. Mais ses fils privilégiés ce sont les prêtres. Dans les joies comme dans les angoisses, prenez votre chapelet. Ne le conseillez pas seulement aux autres!

Enfin, soyez disponibles et serviables. Le célibat consacré devrait vous y aider. Un vieux prêtre se plaignait des jeunes prêtres ainsi: "Tant qu'ils ne sont que séminaristes, ils sont serviables. Mais dès que l'Esprit s'empare d'eux pour en faire des prêtres, on ne peut plus s'en servir". Soyez donc serviables avant et surtout après l'ordination. Le Christ est venu pour servir: en son nom, visitez les familles, les malades et les prisonniers. Soyez miséricordieux et proches de tout le monde: enfants, jeunes, pauvres, vieillards, commerçants, hommes politiques, paysans, éleveurs etc.

N'ayez pas honte si l'on vous surnommait "amis des publicains et des pécheurs": ce fut le plus beau surnom de Notre Seigneur Jésus.
Bénissez les maisons et les personnes. Prenez aussi le temps d'écouter ceux qui viennent vous parler. Si votre écoute est attentive, paternelle et spirituelle, vous ferez mieux que les psychologues, les psychanalystes et les marchands d'illusions. (...)"
 
 
 
 
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  [1] Je voudrais, à exprimé le pape Benoît XVI, expliquer l'essence du ministère sacerdotal en interprétant les parements liturgiques qui, pour leur part, veulent précisément illustrer ce que signifie « se revêtir du Christ », parler et agir « in persona Christi » : Le pape invite les prêtres à se revêtir du Christ

Table : Vie sacerdotale

Message du pape Benoît XVI pour la Journée de prière pour les vocations - 22.02.08


Sources : Denis CROUAN docteur en théologie, Pdt de Pro Liturgia

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 05.03.2008 - T/Prêtres - T/Afrique
 
 
 
 
 

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Le chemin de Croix sur internet

 

 

 

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Le chemin de Croix sur internet

est désormais possible avec VIA CRUCIS, chemin de croix composé de quatorze aquarelles en noir et blanc, peintes par sœur Catherine Bourgeois, accompagnées, pour chaque station, d'un texte scripturaire, d'une méditation et d'une prière choisis ou rédigés par un moine de Solesmes.

La méditation de la Passion, souvent paroissiale, peut aussi être solitaire. Même au soir d’une journée harassante, le pape Jean-Paul II faisait chaque vendredi « son » chemin de croix : démarche de l’âme qui accepte de consacrer du temps à Dieu ; l’esprit se porte vers le Seigneur souffrant grâce à l’image peinte, grâce aussi au texte évangélique.

 

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Depuis l’antiquité, les pèlerins de Jérusalem souhaitaient parcourir le chemin douloureux de leur Sauveur, du palais de Pilate, jusqu’au Golgotha et au Saint-Sépulcre.

Au 15e siècle, les franciscains, gardiens des lieux saints de Jérusalem, introduisirent en Europe des reproductions de la Passion du Seigneur. Les chrétiens parcouraient ce «  Chemin de croix » comme s’ils avaient suivi Jésus dans les rues de Jérusalem, s’arrêtant à chaque station pour l’évoquer et prier.

Quand, vers la fin du 16e siècle le nombre des stations se fixa à 14, bien des églises tinrent à en avoir des tableaux. Saint Louis-Marie de Montfort construisit, au 18e siècle, avec 500 paysans un immense Calvaire à Pont-Château. Mais c’est surtout le grand missionnaire italien, saint Léonard de Port-Maurice qui propagea cet exercice du chemin de croix dans la première partie du 18e siècle. Il bénit personnellement 572 chemins de croix. Il érigea une série monumentale de quinze stations (la dernière était les douleurs de Marie) dans le Colisée à Rome. Le Vendredi Saint, le pape lui-même participe à ce chemin de croix du Colisée, qui rassemble d’immenses foules.

Bien d’autres chemins de croix monumentaux ont été réalisés. Celui de Lourdes, sur la colline qui domine la grotte, contient 115 statues d’environ deux mètres de haut et est fréquenté pas des milliers de groupes.

Le chemin de croix est aussi un exercice paroissial. Saint Léonard suppliait les évêques et les curés :

 

« Je vous conjure dans les entrailles de Jésus-Christ d’ouvrir aux fidèles un trésor où ils trouveront le principe de leur conversion, une source intarissable de grâces, de mérites et de bénédictions du ciel. Si Dieu est sévère à l’égard du serviteur qui aura caché un seul talent, qu’en sera-t-il de celui qui aura caché à son peuple un trésor qui en renferme un si grand nombre dont le prix est infini. »

 

 

Durant le Carême, un exercice communautaire guidé par le curé, va de station en station tout au long des murailles de l’église. Textes de l’Écriture, méditations et chants alternent. La onzième strophe du « Stabat Mater » chantée à la Vierge Marie, était jadis reprise après chaque station :

 

 

Sancta Mater istud agas
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide

Sainte Mère, exauce-moi
Plante les plaies du Crucifié
Profondément en mon cœur.

 

 

 

Les chrétiens qui méditent ainsi la Passion le Vendredi-saint, savent que deux jours plus tard il y aura les cloches de Pâques. « Si nous sommes morts avec le Christ, écrira saint Paul, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. » (Rm 6, 8)

Mais on peut « faire son chemin de croix », indépendamment d’un groupe, soit en allant de station en station dans une église, soit en méditant successivement chacune des stations sans pour autant marcher physiquement. C’est essentiellement une démarche de l’âme qui accepte d’abord de consacrer un certain temps à cet exercice. L’esprit se porte à la fois vers l’image, peinte ou sculptée, et vers le texte évangélique. Ce sont des appuis pour la méditation, la prière et la grâce. Si de nombreux martyrs sont morts pour les saintes icônes au temps de l’iconoclasme, c’est qu’il y avait un enjeu pour le peuple chrétien.

 

 

 

Saint Paul disait aux Philippiens :

 

 

« Ayez les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus
Lui, de condition divine ne retint pas jalousement l
e rang qui l’égalait à Dieu
Mais il s’anéantit lui-même prenant condition d’esclave
et devenant semblable aux hommes.
S’étant comporté comme un homme
il s’humilia plus encore
obéissant jusqu’à la mort
et à la mort sur une croix
Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom
qui est au-dessus de tout nom
Pour que tout, au nom de Jésus
s’agenouille, au plus haut des cieux
sur la terre et dans les enfers,
et que toute langue proclame
de Jésus-Christ, qu’il est SEIGNEUR
à la gloire de Dieu le Père.
 »

Philippiens, ch. 2

 

 

 

Les stations du chemin de croix doivent être traitées d’une main chrétienne, il y faut une inspiration chrétienne. Soeur Catherine reprend volontiers à son compte ce que Bellini ajoutait à sa signature au bas d’un tableau :

« Enflammé de l’amour de la croix ».

 

 

 

 

Source


Veuillez cliquer sur les liens

 

Le Salon Beige 

La peinture chrétienne 

Via Cruxis 

 

 

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vendredi, 14 mars 2008

Entretien avec Mgr Ranjith, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements

 

 

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La Croix : On a le sentiment que, pour Benoît XVI, la liturgie est une priorité.

 

 

Mgr Albert Ranjith : À juste titre. Lorsque l’on remonte l’histoire de la liturgie à travers les siècles, on voit combien est important pour tout homme le besoin d’écoute de Dieu et de contact avec l’au-delà. L’Église a toujours été consciente que sa vie liturgique doit être orientée vers Dieu et comporter une atmosphère profondément mystique. Or, depuis quelques années, on a tendance à l’oublier, pour y substituer un esprit de liberté totale qui laisse tout l’espace à l’invention, sans enracinement, ni approfondissement.

 

 

La Croix : serait-ce que la liturgie est devenue l’objet de polémiques, de débats dans l’Église, voire un facteur de graves divisions ?

Mgr Albert Ranjith : je pense que c’est là un phénomène proprement occidental. La sécularisation en Occident a entraîné une forte division entre ceux qui se réfugient dans le mysticisme, en oubliant la vie, et ceux qui banalisent la liturgie, en la privant de sa fonction de médiatrice vers l’au-delà. En Asie – par exemple au Sri Lanka, mon pays –, chacun, quelle que soit sa religion, est très conscient du besoin de l’homme d’être porté vers l’au-delà. Et cela doit se traduire dans la vie concrète. Je pense qu’il ne faut pas abaisser le sens du divin au niveau de l’homme, mais au contraire chercher à hisser l’homme vers le niveau supra-naturel, là où nous pouvons approcher le Mystère divin. Or, la tentation de devenir protagoniste de ce Mystère divin, de chercher à le contrôler est forte dans une société qui divinise l’homme, comme le fait la société occidentale. La prière est don : la liturgie n’est pas déterminée par l’homme, mais par ce que Dieu fait naître en lui. Elle implique une attitude d’adoration vers le Dieu créateur.

 

 La Croix: Avez-vous le sentiment que la réforme conciliaire est allée trop loin ?

Mgr Albert Ranjith : il ne s’agit pas d’être anti-conciliaire ou post-conciliaire, ni conservateur ou progressiste ! Je crois que la réforme liturgique de Vatican II n’a jamais décollé. D’ailleurs, cette réforme ne date pas de Vatican II : elle a en réalité précédé le Concile, elle est née avec le mouvement liturgique au début du XXe siècle. Si l’on s’en tient au décret Sacrosanctum Concilium de Vatican II, il s’agissait de faire de la liturgie la voie d’accès à la foi, et les changements en la matière devaient émerger de manière organique, en tenant compte de la tradition, et non de manière précipitée. Il y eut de nombreuses dérives, qui ont fait perdre de vue le véritable sens de la liturgie. On peut dire que l’orientation de la prière liturgique dans la réforme postconciliaire n’a pas été toujours le reflet des textes de Vatican II, et en ce sens, on peut parler d’une correction nécessaire, d’une réforme dans la réforme. Il faut regagner la liturgie, dans l’esprit du Concile.

 

 

La Croix:  concrètement, par quoi cela passe-t-il ?

Mgr Albert Ranjith : aujourd’hui, les problèmes de la liturgie tournent autour de la langue (vernaculaire ou latin), et de la position du prêtre, tourné vers l’assistance ou tourné vers Dieu. Je vais vous surprendre : nulle part, dans le décret conciliaire, on n’indique qu’il faut que le prêtre désormais se tourne vers l’assistance, ni qu’il est interdit d’utiliser le latin ! Si l’usage de la langue courante est consenti, notamment pour la liturgie de la Parole, le décret précise bien que l’usage de la langue latine sera conservé dans le rite latin. Sur ces sujets, nous attendons que le pape nous donne ses indications.

 

 La Croix: faut-il dire à tous ceux qui ont suivi, avec un grand sens de l’obéissance, les réformes post-conciliaires qu’ils se sont trompés ?


Mgr Albert Ranjith : non, il ne faut pas en faire un problème idéologique. Je remarque combien les jeunes prêtres, ici, aiment à célébrer en rite tridentin. Il faut bien préciser que ce rite, celui du missel de saint Pie V, n’est pas « hors la loi ». Faut-il l’encourager davantage ? C’est le pape qui décidera. Mais il est certain qu’une nouvelle génération est en demande d’une plus grande orientation vers le mystère. Ce n’est pas une question de forme, mais de substance. Pour parler de liturgie, il ne faut pas seulement un esprit scientifique, ou historico-théologique, mais surtout une attitude de méditation, de prière et de silence.

Encore une fois, il ne s’agit pas d’être progressiste ou conservateur, mais simplement de permettre à l’homme de prier, d’écouter la voix du Seigneur. Ce qui se passe dans la célébration de la gloire du Seigneur n’est pas une réalité seulement humaine. Si on oublie cet aspect mystique, tout se brouille, et devient confus. Si la liturgie perd sa dimension mystique et céleste, qui, alors, aidera l’homme à se libérer de l’égoïsme et de son propre esclavage ? La liturgie doit avant tout être une voie de libération, en ouvrant l’homme à la dimension de l’infini.

 

 
 

                     Interview de Mgr Ranjith et de Luc Perrin.

 

 

 

RADIO VATICAN

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Mgr Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don est l’un des premiers responsables de la curie nommés par Benoît XVI. Originaire du Sri Lanka, il fut évêque auxiliaire de Colombo en 1991, avant de recevoir la charge du diocèse de Ratnapura en 1995. Cet homme brillant et cultivé, d’un grand classicisme doctrinal, fut appelé à Rome en 2001 comme sous-secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Mais il dut en repartir, nommé en 2004 nonce en Indonésie, ce qui fut considéré comme une sanction liée aux différends qu’il avait eus avec le cardinal Sepe, alors préfet de ce dicastère et récemment muté à Naples. Sa nomination à la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, remplaçant Mgr Sorrentino comme bras droit du cardinal Arinze, a signifié le retour en grâce de ce fidèle de Benoît XVI.

 

 Monsieur Luc Perrin

 

 Professeur d'histoire de l'Eglise la faculté théologique de Strasbourg

 

 

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Source 

 La - CROIX . COM

UNA VOCE 

 

 

jeudi, 13 mars 2008

L’éducation chrétienne de nos enfants

 

 

 

 

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"Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait".
 
Jean XI, 15

 

 

 

 

Dr. Jean-Pierre Dickès

 

 

 

Il n’est pas possible d’évoquer l’homme dans sa globalité sans se souvenir qu’il est le fils de Dieu. Qu’il y a en lui quelque chose de plus qu’un être animé, aussi attachant soit-il. Un homme est fait d’un corps et d’une âme. Il y a toute une dimension surnaturelle qui le relie à son créateur. On ne « dresse » pas un homme comme un cheval de course. Sa nature, son tempérament, ses gènes même (et c’est là une découverte scientifique récente) le portent à se survivre à lui-même, à avoir une idée de la perfection et aussi une foi instinctive en sa propre éternité. C’est pour le chrétien le retour à Dieu en vue duquel il a été tiré du néant. Mais le désir de ce retour n’est nullement une forme d’obligation que l’enfant aura contractée par sa naissance.

 

Le médecin apprend que l’homme est constitué du génotype, c’est-à-dire de ce qu’il est ; et du phénotype, c’est-à-dire ce qu’il devient. Ce devenir n’existe que dans le cadre d’une société et par les influences qu’elle donne.

 

Or. apparemment, et contrairement aux thèses de Rousseau, la société n’a pas comme mission de dépraver l’homme dans sa bonté naturelle. C’est exactement le contraire. L’homme à sa naissance est un être imparfait. Il appartient à la société de le préparer à l’éternité qui est perfection. À cet égard, la famille a un rôle prépondérant et décisif. Mais la formation de l’enfant est tout un ensemble. Il n’est pas possible de dire : « Je vais élever mes enfants en dehors de la Société » . Mais il n’est pas non plus possible de dire : « Je vais élever mes enfants en dehors de la famille » .


 

Élever un enfant est donc un tout qui sera donné par le sens chrétien transmis à l’enfant : l’éducation Chrétienne.

 

 

 Un devoir grave


 

« Les parents sont tenus par une très grave obligation : celle d’assurer selon leurs moyens l’éducation religieuse et morale, physique et civile des enfants et de veiller également sur leur bien temporel ». Voilà une prescription grave que fait l’Église dans le droit Canon (n° 1113[1]). On peut certes avoir des enfants pour les joies qu’ils procurent, mais le principal objectif de tout foyer chrétien est bien de les ouvrir à la vie de la Foi. Et ce n’est pas une mince affaire, dans une société où l’État qui normalement est protecteur, encourage par tous les moyens la destruction des âmes sinon celle des corps (euthanasie, avortements, suicides). L’État n’est plus protecteur alors qu’il prétend aliéner les droits de la famille et imposer une société laïque, c’est-à-dire sans Dieu. L’enfant se trouve par le fait même coupé des racines naturelles qui doivent assurer son développement. Si bien qu’il appartient aussi aux parents de suppléer à cette carence qui est justifiée même dans l’Église Catholique au nom du Décret sur la Liberté Religieuse du Concile Vatican II. Or le développement de l’enfant, par-delà l’aspect purement physiologique, parait comme infiniment complexe.

 

 


 
 
 
Un être qui se transforme


 

Le nouveau-né apprend vite à sourire si on lui sourit, à gazouiller si on lui parle. Il a besoin de tendresse, de patience, pour lui donner à manger, le changer, l’endormir. Puis il établit sa vie de relation. Bien vite il saura ce qu’il n’a pas le droit de faire. Il faut l’encourager et savoir lui dire non, si nécessaire. A partir de quatre ans, il manifeste par la parole ses sentiments, ses affections.

 

Il devient « intéressant » mais égoïste et égocentrique. Il apprend à être le centre du monde, adulé. Et aussi les caprices. Un cas fréquent est celui de l’anorexique : cet enfant qui par opposition refuse de manger. S’engage alors une sorte de guerre avec les parents. C’est à celui qui ne cédera pas. Le remède est d’ailleurs simple : il consiste à laisser l’enfant dans son caprice et ne pas s’opposer à lui.

 

Au moment de la pré-adolescence, l’enfant subit une transformation physiologique importante, mais il développe aussi sa sensibilité : c’est le moment des grandes amitiés, le désir de s’affirmer par la force et le cœur.

 

Puis, avec l’adolescence, le garçon affirme sa force, avec gaucherie parfois. La jeune fille est plus vulnérable par ses retenues, sa recherche de l’amour. Elle devient plus mûre aussi et plus vite que les garçons.

 

Les différents tempéraments sont depuis longtemps connus des psychologues et des pédiatres : nerveux, bileux ou colériques. Les caractères aussi s’affirment : émotifs, non émotifs, actifs ou au contraire peu entreprenants, passionnés, exubérants, sentimentaux ou nerveux, flegmatiques, extravertis ou introvertis, apathiques, voire amorphes. Toute une panoplie où les couleurs se juxtaposent ou se mélangent plus ou moins sous forme de qualités ou de défauts. C’est dire qu’élever un enfant n’est pas facile sans un minimum de connaissances et de réflexion.

 


 

Une grande mission

 


Or peu de parents, qui par ailleurs se donneront bien du mal pour faire obtenir à leur enfant un examen ou une situation brillante, improvisent littéralement dans la manière d’élever leur enfant. Je me souviens d’un brillant chirurgien qui s’avisa un soir que son enfant marchait d’une drôle de manière. II avait simplement développé un magnifique rachitisme qui lui déformait les jambes en arc de cercle.

 

Les parents veilleront donc au développement harmonieux du corps de leur enfant. Cela va sans dire, cela va encore mieux en le disant. Nourriture saine et variée : que d’enfants ont de gigantesques caries dentaires à cause du bonbon du soir. Bon air, propreté, sorties, tenue vestimentaire adaptée au climat. repos suffisant, sport, ambiance familiale calme. Tout cela est nécessaire.

 

Si les parents se battent, les enfants sont énervés. Il en est de même s’ils sont plantés en permanence devant la télévision ou des jeux violents qui déversent l’agressivité à toutes doses.

 

Il faudra donner aux enfants le goût de l’effort, de l’attention, de l’observation. Une des qualités premières des parents et de savoir écouter. L’âge de quatre ou cinq ans est celui des pourquoi. Demandes parfois insolites auxquelles il est répondu souvent par jeu. Mais plus tard les questions se font pressantes. Et là, les choses se compliquent. La solution simple est de s’en débarrasser notamment en faisant fi de la vérité, en mentant. On sait que tout  se joue avant six ans. Et le moindre faux-pas peut avoir des conséquences incalculables.

 

Il n’est pas possible de toujours répondre « les enfants naissent dans les choux ». La mère tient une place apparemment déterminante dans ce qui doit devenir un dialogue permanent. Car elle est l’âme de la famille.

 

L’apprentissage de la vérité


 

Le bébé est en général régi par des instincts : il rit ou il pleure, il a faim ou soif, il aime ou n’aime pas. Il convient de lui donner au plus tôt de bonnes habitudes (notamment en matière de régularité de vie (sommeil, repos). Un enfant n’est pas une poupée que l’on prend quand on en a envie.

 

De toutes ces bonnes habitudes dépendra son éducation sensorielle. L’apprentissage doit être patient et précoce : ranger les jouets, refuser les colères, susciter les initiatives, inciter à la persévérance dans les jeux, développer l’observation (qu’est-ce que cette image représente ?) ; montrer les détails des objets, montrer les différences (notamment entre ce qui tient du monde imaginaire et de la réalité). Apprendre à jouer en société, se faire aider dans les travaux quotidiens.

 

Combien de mamans servent de bonnes à des adolescents de dix-huit ans ! Le sens de l’effort est souvent long à acquérir, facile à perdre. Veiller au sens de l’obéissance, du dévouement… L’adolescence est une période particulièrement difficile et dépend souvent des bonnes habitudes prises : lever rapide, prière du matin et du soir, refus systématique des mensonges et de la dissimilation.

 

La nature des relations entre parents et adolescents apparaît comme très différente de ce quelle était jadis. Il n’est pas possible de commander à ses enfants comme on le faisait, il y a cinquante ans.

 

La communication se basera alors sur l’éducation, l’estime et les capacités des parents vis-à-vis de leurs enfants. Age difficile : ceux-ci font fi de l’expérience des plus âgés, pensants tout connaître. Ils se reposent plus volontiers sur l’amitié et sur les relations avec leurs condisciples. C’est l’âge de la contestation qu’il a fallu prévoir.

 

Une société laxiste


 

Le jeune devient alors volontiers vindicatif. Le garçon fait l’idiot ou l’extravagant. La jeune fille joue la coquette, la charmeuse. La mode actuelle est au satanisme : habits noirs, piercing, tatouages, musique provocante. Céder à une demande des parents devient un déshonneur. Face à une réprimande, on boude, on claque les portes. Certains couvent littéralement leurs affaires personnelles. Pas question de pénétrer dans leur univers (même dans leur chambre). Par ailleurs la société actuelle fait l’objet d’une tolérance coupable vis-à-vis de la petite délinquance. D’où une tendance qui se développe aux petits vols (en attendant les grands), souvent alimentée par un sentiment de jalousie : « Il a ça, pourquoi pas moi ? ». A l’avidité correspond aussi la colère à la suite de reproches. Et bien sûr l’incitation permanente à l’usage de la drogue et aux relations sexuelles précoces et sans contrôle. Il faut vivre avec son temps, répète-t-on.

 

Une autre des caractéristiques de la société actuelle est qu’elle incite à la paresse. Le minimum d’efforts. On rêvasse, on laisse faire, on se fiche de tout. Désordre permanent de la pensée, du cadre de vie. L’habitude aussi du mensonge.

 

A tout prendre finalement, ces défauts et les demandes des enfants se retrouvent à des degrés divers lors de l’âge adulte. C’est un chemin normal. Mais vers quel type d’éternité mène t-il ?

 

 

 
 
Vers les cimes


 

Les parents auront donc à cœur de développer les qualités de leurs enfants. Un peu comme le montagnard qui péniblement escalade les escarpements, mais découvre au fur et à mesure un paysage de plus en plus grandiose. Or on ne part pas vers les cimes n’importe comment. Les parents se doivent d’être préparés eux-mêmes. La foi intérieure et extérieure est indispensable et développera l’enthousiasme nécessaire pour prendre en charge l’enfant. Condition primordiale aussi : le couple a lieu d’être stable et uni. Le père et la mère doivent, quel que soit leur âge, regarder dans la même direction et ne pas se regarder l’un l’autre.

 

Que penser de deux montagnards qui au lieu de regarder par les cimes passeront leur temps à regarder leur matériel, ou les têtes qu’ils ont quand un vent glacé leur balaie le visage ?

 

L’amour humain doit augmenter la Foi, l’Espérance et la Charité. Faute de quoi il est voué à l’échec et ne pourra être transmis. Rude responsabilité que d’élever un enfant. Il n’est pas toujours facile de savoir écouter, former la sensibilité, réprimer les colères, redresser les tendances à la paresse.

 

Père Fouettard ou Papa gâteau ? Deux écueils entre lesquels il n’est pas facile de louvoyer. Les parents oublient volontiers qu’ils n’ont pas des enfants pour leur satisfaction égoïste comme s’ils achetaient une belle voiture. Ils doivent savoir leur transmettre l’amour humain reflet de l’amour divin qui,soit les porter à la vie éternelle.

 

Il faut donc les ouvrir à l’amour du beau qui est la recherche de l’harmonie, l’amour du bien moteur de tout progrès spirituel, l’amour de la vérité qui est source de joie, l’amour de l’idéal nécessaire au vrai Bonheur, l’amour de Dieu reflet de la force et de la sagesse. La formation de l’intelligence nécessite le goût du travail bien fait, le développement du jugement et du raisonnement. L’éclosion de la volonté demande persévérance, obéissance, efforts.

 

 

 

 

 
Une réciprocité de devoirs


 

L’homme est avant tout un animal social. Il a besoin de protection. Il n’est pas libre comme le petit poussin qui vient de casser sa coquille et qui peut déjà survivre par lui-même. Mais réciproquement le jeune a des devoirs vis-à-vis de la société. Le boulanger a besoin du médecin, qui a besoin du boucher qui a besoin du prêtre etc. Nous sommes tous dépendants les uns des autres. Les hommes sont inégaux entre eux par naissance. Et cette inégalité est protectrice. Mais un certain nombre de règles sont nécessaires pour vivre en société. Le rôle des parents est d’apprendre le plus vite possible à leurs enfants la politesse, la reconnaissance, l’ordre et la propreté, le sens du service, le goût du sourire. Une des tâches les plus difficiles des parents est celle de l’éveil de la conscience. La connaissance de ce qui est bien ou mal, de ce qui rapproche de Dieu et de ce qui s’en éloigne.

 

C’est finalement éclairer l’esprit des enfants sur la volonté du Christ et les aider à l’accomplir librement. « Eduquer à la crainte et à l’amour de Dieu ». Voilà qu’il n’est pas facile à une époque où l’on en appelle volontiers à la liberté que doivent exercer les enfants. Ils jugeront par eux-mêmes, dit-on, quand ils seront grands s’ils veulent être baptisés. Que de parents renoncent délibérément ainsi à former religieusement leurs enfants ! Faiblesse gravement coupable que de renoncer à l’éveil de la Foi chez les plus petits, que de les éloigner de toute pratique religieuse au nom de la liberté de conscience, que de renoncer à leur donner des repères dans la vie. Que de cacher le caractère éphémère de la vie sur terre.

 

Nous sommes des « passants » sur notre planète. De minuscules grains de sables dans l’immensité de l’espace et du temps. Et s’il n’y a pas l’Eternité à venir, quelle signification accorder vraiment à notre passage sur terre ?

 

Le sens de Dieu


 

Le rôle le plus important des parents est de préparer leurs enfants à la vie éternelle : instruction religieuse, prière du matin, prière du soir, avant les repas, explications des vérités de Foi, parler de l’amour de Dieu qui conduisit au sacrifice de la Croix. Le développement de la piété se fait en famille par la prière, par la messe du dimanche, par le développement de l’amour du prochain, corollaire de l’amour de Dieu.

 

Cajoler un enfant, avoir de l’amour pour lui, bien sûr. Mais finalement l’amour consiste essentiellement à le faire approcher du Mystère de l’Incarnation et de la Rédemption.

 

Il n’est pas facile de faire comprendre à un enfant que Dieu a pu envoyer son propre fils mourir sur une croix dans d’atroces souffrances pour racheter le monde. Nous sommes alors dans le domaine de la Foi. Et la Foi est un peu comme une plante qui a besoin pour se développer d’être arrosée, d’avoir des racines plongées dans un terreau nutritif, du soleil pour la réchauffer.

 

Tout cela est possible. D’abord par l’exemple que montreront les parents eux-mêmes. Puis par les sacrifices qu’ils s’imposeront pour mettre leurs rejetons dans des écoles vraiment catholiques. Le but de tout cela est de mener les enfants à la vie sacramentelle, qui permet de répandre la grâce de Dieu sur les hommes. Sans elle nous ne pouvons rien faire. Vouloir développer une plante dans l’obscurité la plus complète est impossible.

 

Les sacrements donnent la lumière. Encore faudra-il commencer par le Baptême ce qui de nos jours n’est plus guère évident. Mais ce sera l’instruction religieuse nécessaire des jeunes, faite par les mamans, les catéchistes, les aumôniers des écoles. De même, il faudra apprendre à prier. Et ce dialogue avec Dieu n’est pas toujours facile non plus. Savoir s’adresser à la Sainte Vierge, notamment lors des tentations de la Chair. Dans (Histoire de l’Eglise, la Vierge est toujours présente. Elle peut intervenir entre Dieu et les hommes. Et saint Bernard disait qu’elle répondait toujours à ceux qui l’invoquaient. La maman est celle qui écoute, qui comprend, qui patiente, qui aide, qui transmet. Ce mot de maman est le premier que prononce le petit enfant et souvent le dernier de sa vie humaine.

 

A l’heure où tant de parents abdiquent, renonçant à prendre leurs responsabilités vis-à-vis de leurs enfants, il est bon de savoir que la Vierge restera toujours là comme ultime recours. Tout simplement parce qu’elle nous a donné l’exemple parfait de l’Amour.

 

 

 


[1] La référence est du code de droit canonique de 1917. Le code de 1983 est moins explicite et traite de cette obligation au n° 793 : « Les parents, ainsi que ceux qui en tiennent lieu, sont astreints par l'obligation et ont le droit d'éduquer leurs enfants ; les parents catholiques ont aussi le devoir et le droit de choisir les moyens et les institutions par lesquels, selon les conditions locales, ils pourront le mieux pourvoir à l'éducation catholique de leurs enfants. » (Note de la rédaction du site Salve Regina)

 

 

 

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Source

Salve Regina
 

 Extrait du « Cahier Saint Raphaël » n° 63, juillet 2001 :

Musique de vie, musique de mort. (3, rue Coypel, 78000 Versailles).

[http://site.voila.fr/acim/]