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vendredi, 21 novembre 2008

De l'aide pour CHRÉTIENTÉ.INFO

 

 

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Chers amis,

L’année dernière, nous avons fait appel à votre aide, et vous nous avez permis de lancer dès cet été le forum motuproprio.fr, avec le succès que l’on sait.

Aujourd’hui, nous venons, un an après, solliciter votre aide.

Trois projets immédiats :

1./ héberger nos serveurs sur une machine plus puissante, contrôlée directement par nous-mêmes...

2./ héberger sur notre propre serveur toutes les vidéos de CATHOLIQUE.TV, ainsi... nous pourrons diffuser toutes les vidéos catholiques que nous souhaitons.

3./ lancer un nouveau site... mais... chuuut... gardons le secret pour une meilleure surprise dans les semaines à venir !

Pour réussir ces trois projets, nous nous sommes fixés un objectif concret, que vous allez nous aider à atteindre : rassembler 9.000 EUROS en 9 JOURS.

Nous vous demandons donc à tous de faire un effort exceptionnel en ce début d’année.

Pour faire un don en ligne, du montant que vous souhaitez, cliquez ici :

http://tinyurl.com/2pe7kf

En 4 ans, nous avons lancé CHRETIENTE.INFO, CATHOLIQUE.TV et MOTUPROPRIO.FR et nos futurs sites sont déjà en projet... et en cours de développement.

Nous savons que vous pouvez nous aider à atteindre notre objectif.

Merci de ce que vous pourrez faire.

En union de prière.

 

 

D. Florent

 

 

Source

CHRETIENTE INFO

 

 

 

 

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jeudi, 17 juillet 2008

François d’Assise un homme de paix formé par la liturgie

L’histoire de François d’Assise, comme celle de tous les hommes, restera en un certain sens un mystère. Ce qui n’empêche pas de continuer à l’approfondir grâce aussi aux connaissances acquises jusqu’ici. C’est dans cette perspective que l’on est en train de reconnaître le rôle important, pour ne pas dire fondamental, de la liturgie dans la vie du saint

par Pietro Messa

 

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  1. François annonce le pardon d’Assise

 

 

 

 

La considération de l’importance de la liturgie dans la vie de François

peut aider à mieux comprendre son rapport avec l’Église […].

La prière et la méditation de textes antérieurs à lui, expressions

de la vie et de la sainteté de l’Église tout au long des siècles,

devinrent pour François le lieu de communion avec l’histoire du salut


 

 

On ne peut pas ne pas reconnaître qu’en un certain sens François d’Assise, comparé à d’autres saints, a connu un sort enviable: déclaré en 1992 par le Time magazine l’un des hommes les plus représentatifs du second millénaire, étudié par des centres de recherche universitaires laïques et religieux, il a fait l’objet d’innombrables publications scientifiques, d’ouvrages de divulgation, différents films lui ont été consacrés et il a été reconnu comme une référence idéale par des personnes de cultures et de religions diverses. S’ajoute à tout cela le choix qu’a fait Jean Paul II d’Assise, la ville de saint François, pour la journée historique du 27 octobre 1986 qui a donné naissance à ce que l’on appelle l’”esprit d’Assise”, à savoir un mouvement interreligieux en faveur de la paix; le Souverain Pontife y est encore retourné les 9 et 10 janvier 1993 et, malgré les nombreuses réserves et perplexités qui se sont exprimées au sujet de l’opportunité de cette visite, le 24 janvier 2002, c’est-à-dire après les attentats terroristes du 11 septembre 2001.


      Un saint François très en honneur donc, et même si le jour de sa fête, le 4 octobre, n’est pas devenu en Italie une fête nationale, son nom est de toute façon synonyme de dialogue interculturel et interreligieux. Tout le monde sait toutefois que le succès glisse facilement dans l’outrance et le saint d’Assise n’échappe pas à la règle.
Les études franciscaines ont passé au crible les sources concernant son expérience chrétienne et d’innombrables chercheurs continuent à approfondir l’étude de ces sources pour y découvrir le visage de ce saint, au-delà de toute image hagiographique ou de toute manipulation idéologique. On a approfondi sa formation culturelle et spirituelle dans laquelle on a reconnu les strates suivantes: la culture du fils du marchand, une idéologie chevaleresque qui faisait de lui idéologiquement un chevalier, la culture courtoise qui subsista en lui après sa conversion, l’élément évangélique et même la réminiscence des vies anciennes des Pères du déserti. Après ces innombrables études, qui ont commencé avec Paul Sabatier, il semble qu’il n’y ait désormais plus rien à approfondir au sujet du frère François d’Assise, le fils du marchand Pietro di Bernardone. Mais en fait l’image la plus répandue de saint François non seulement semble outrée mais elle donne parfois l’impression d’avoir été amputée de quelque chose d’important, quand elle n’est pas victime de quelque opération idéologique au service d’autres fins. Certainement, l’histoire de François d’Assise, comme celle de tous les hommes, restera en un certain sens un mystère. Ce qui n’empêche pas de continuer à l’approfondir grâce aussi aux connaissances acquisesjusqu’ici. C’est dans cette perspective que l’on est en train de reconnaître le rôle important, pour ne pas dire fondamental, de la liturgie dans la vie du saint.
     

 

      1. UNE PÉRIODE DE RÉFORME LITURGIQUE
 
 
 
 
 
      L’époque à laquelle vécut saint François est une époque de grands changements et de grandes transformations culturelles: le développement des communes, la naissance des universités, l’incitation aux échanges commerciaux, l’apparition de nouvelles exigences religieuses qui débouchaient souvent sur l’hérésie mais aussi sur des mouvements inspirés par l’esprit de pauvreté. Tous ces aspects sont généralement pris en considération par les chercheurs les plus avisés, lorsqu’ils décrivent le cadre historique de l’histoire de François d’Assise. Mais la considération que ces années furent l’un des moments névralgiques de l’histoire de la liturgie a été presque totalement négligée. Si l’on prend en effet n’importe quel livre d’histoire de la liturgie, on peut constater qu’Innocent III commença une réforme de la liturgie de la Curie romaine dont les résultats se diffusèrent partout par l’intermédiaire, justement, des Frères mineurs, au point que cette réforme est encore aujourd’hui l’élément caractéristique de la liturgie latine de rite romain.
      Au début du XIIIe siècle existaient fondamentalement à Rome quatre types de liturgie: celle de la Curie romaine, qui résidait au Palais du Latran, celle de la basilique Saint-Jean toute proche, celle de la basilique Saint-Pierre et celle dite de l’Urbe c’est-à-dire de la ville de Rome. Innocent III, dans son programme de réforme, qui trouva sa meilleure expression au moment du Concile Latran IV de 1215, n’exclut pas la liturgie. L’un des fruits les plus prestigieux de la réforme de la liturgie fut le bréviaire. En rapprochant, intégrant, adaptant à la vie de la Curie romaine, dont les déplacements étaient fréquents, des textes qui étaient précédemment distribués dans des livres différents, Innocent III fournit un instrument maniable à ceux qui étaient souvent en voyage. Ce bréviaire, en raison précisément de sa commodité, fut aussi rapidement adopté par certains diocèses dont celui d’Assise. De la sorte, François et la communauté des Frères Mineurs eurent accès à un livre liturgique qui se révéla rapidement conforme à leurs exigences de personnes itinérantes qui vivaient en “étrangers et pèlerins”ii. Ainsi les Frères Mineurs adoptèrent-ils pour eux-mêmes la prière liturgique et spécifiquement celle de la Curie romaine, c’est-à-dire celle du Souverain Pontife.

 

 

 
2. CE N’ÉTAIT PAS SEULEMENT UNE QUESTION DE PRIÈRE
 
 

      Il n’était pas indifférent d’adopter tel ou tel livre liturgique. C’est ce qu’avait déjà compris le pape Grégoire VII qui redoutait toute disparité liturgique parce que, dans certains cas, celle-ci conduisait à une disparité non seulement juridictionnelle mais aussi doctrinale, autrement dit à l’hérésie. Adopter, par exemple, le bréviaire de la Curie romaine réformé par Innocent III signifiait accueillir toute une tradition précédente; la disposition dans cet ouvrage des différentes fêtes, le choix de certaines lectures, l’assemblage de passages de la Bible pour former des antiennes, versets et répons, la présence d’innombrables lectures issues des Pères de l’Église ou des anciens martyrologes étaient fondamentalement le résultat de la réflexion ecclésiale et de l’expérience monastique de tout le millénaire précédent. Ainsi donc, en adoptant le bréviaire, François et la communauté des Frères Mineurs s’insérèrent dans une histoire qui les avait précédés et qui avait été transmise au long des siècles. Cela ne signifie pas qu’ils se sentirent prisonniers de cette tradition ou qu’ils agirent comme s’ils l’étaient: en effet, comme le note une source, François ne manqua pas d’affirmer sa particularité en repoussant certains modèles précédents.
      Toujours est-il que, comme le montrent les innombrables réminiscences liturgiques présentes dans les écrits de François, les Frères Mineurs s’insérèrent, en accueillant la prière du bréviaire, dans la tradition spirituelle et théologique qui avait mûri au long des siècles dans l’Église. Ces réminiscences, que l’on appelle en langage technique cas d’”intertextualité et d’interdiscursivité” – c’est-à-dire des citations à proprement parler ou des renvois conceptuels – sont souvent la transmission de textes patristiques intériorisés par le saint. Si cela peut surprendre, surtout au regard d’une certaine historiographie qui a présenté François d’Assise comme le Saint du seul Évangile – presque une sorte de précurseur de la réforme protestante –, le fait que souvent la Bible et donc l’Évangile soient présents dans ses écrits par l’intermédiaire de la liturgie est encore plus riche de conséquences. Cela, naturellement, conduit à revoir certaines descriptions de l’expérience spirituelle de François, dans lesquelles le saint est représenté comme un homme qui a eu un rapport immédiat, sans médiation, avec l’Écriture. Ce qui apparaît, au contraire, à une étude plus approfondie, c’est que saint François a connu l’Écriture à travers la liturgie, c’est-à-dire par la médiation de l’Église. Et la liturgie est elle-même une explication de l’Écriture, autrement dit une exégèse: en effet, le seul fait qu’une lecture ait été attribuée à une fête plutôt qu’à une autre indique déjà la clef de lecture et donc de compréhension d’un passage déterminé. Ainsi, le fait d’avoir placé dans le Commun de la Vierge Marie la lecture du chapitre 11 d’Isaïe, dans lequel il est question du rameau qui sort de la souche de Jessé, est déjà, en soi, une perspective mariale donnée à ce passage-là. Perspective notablement renforcée si, ensuite, on remplace le mot virga, c’est-à-dire rameau, par virgo, c’est-à-dire Vierge, comme cela a été fait dans le bréviaire qui a appartenu à saint François d’Assise: «La Vierge sortira de la souche de Jessé, et de sa racine une fleur montera, sur lui se reposera l’esprit de Yahvé»iii.

 

 

 

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2. François se rend à la Portioncule
 

 

 

 
 
 3. LE TÉMOIGNAGE
      DU
BREVIARIUM SANCTI FRANCISCI
 
 

      On trouve un témoignage de l’importance de la liturgie dans la communauté des Frères Mineurs et dans l’histoire de François d’Assise non seulement dans la Règle des Frères Mineurs confirmée par le pape Honorius III en 1223 mais surtout dans un manuscrit conservé parmi les reliques du protomonastère Sainte-Claire, près de la basilique du même nom, à Assise. Comme en témoigne un ajout autographe de frère Léon, l’un des compagnons et témoins du Saint, ce manuscrit fut utilisé par saint François lui-même. «Le bienheureux François procura ce bréviaire à frère Ange et à frère Léon, ses compagnons, car, au moment où il était en bonne santé, il voulait toujours dire l’Office, comme le comporte la Règle; et quand il fut malade, au contraire, comme il ne pouvait pas le réciter, il voulait l’écouter; et cela, il continua à le faire tant qu’il vécut»iv.
      Le manuscrit, appelé Breviarium sancti Francisci, se compose essentiellement d’un bréviaire, du psautier et de l’évangéliaire; la première partie, la plus consistante, est constituée du bréviaire de la Curie romaine réformé par Innocent III. L’ancienneté du texte, qui fait de lui un témoin privilégié de cette réforme et donc de l’histoire des livres liturgiques en général, est confirmée par la présence, surtout dans les solennités mariales ou de saints liés au ministère pontifical, comme Pierre, Paul et Grégoire le Grand, de lectures tirées des sermons du même Innocent III; ces lectures, après la mort de ce Pape en 1216, furent rendues facultatives par son successeur, Honorius III, et disparurent immédiatement du bréviairev. Le Bréviaire de saint François est le seul véritable bréviaire qui contienne l’intégralité de ces lectures. Ce manuscrit fut utilisé par saint François et il contribua certainement à former en lui une culture théologique, aussi rudimentaire fût-elle, qui lui permit d’exprimer sa spiritualité et sa pensée dans des écrits, dont trois sont encore en notre possession sous leur forme autographevi.
      Il faut donc, étant donné le rôle qu’a joué la liturgie dans la formation culturelle et spirituelle de François, attribuer à celle-ci la place qui lui revient quand on cherche à comprendre le message du saint d’Assise. Ainsi, ce dont il faut tenir compte lorsque l’on veut approfondir un thème particulier de sa pensée, c’est surtout du contenu du manuscrit; le rôle que joue la Vierge Marie, par exemple, dans la pensée de saint François deviendra plus intelligible si on lit ses écrits en tenant compte de l’Office de la Bienheureuse Vierge et des quatre fêtes mariales contenues dans le bréviaire dont nous avons parlé, à savoir la Présentation de Jésus au Temple, le 2 février; l’Annonciation, le 25 mars; l’Assomption et son octave, du 15 au 22 août; et la Naissance de Marie, le 8 septembre. Même si les deux premières fêtes, soit la Présentation au Temple et l’Annonciation, célèbrent deux mystères de la vie de Jésus-Christ, elles avaient déjà acquis depuis des siècles une forte connotation mariale. C’est si vrai que la première reçoit le nom dans le Breviarium de fête de la Purification de la Vierge Marievii.

 L’importance du Breviarium sancti Francisci fut reconnue et témoignée par ce même frère Léon qui le donna à l’abbesse Benedetta du monastère Santa Chiara à Assise pour qu’elle le conserve comme un témoin privilégié de la sainteté de François. Cependant, avant de le remettre, il marqua dans le calendrier des jours anniversaires de différents défunts, parmi lesquels figuraient Innocent III et Grégoire IX. Pendant quelques années encore, le bréviaire du Saint fut utilisé comme livre liturgique, après quoi il fut définitivement déposé parmi les reliques du monastère où on peut encore l’admirer aujourd’hui. C’est précisément l’importance qu’il revêt qui valut à sa couverture d’être décorée au XVIIe siècle de deux ornementations d’argent représentant saint François et sainte Claire.
     
     
 
4. FRANÇOIS ET L’ÉGLISE
 
 
      L’un des sujets les plus débattus dans l’historiographie franciscaine est le rapport de François avec l’Église. Certains historiens ont parlé de François comme d’une sorte de révolutionnaire mais il y en a d’autres qui, ne pouvant contredire les sources, ont cherché la raison de son obéissance à la hiérarchie dans le choix qu’il a fait de vivre la vie de frère mineur. Dans une interprétation comme dans l’autre, son attitude est toujours considérée d’un point de vue que nous pourrions qualifier de détaché, extrinsèque. La considération de l’importance de la liturgie dans la vie de François peut aider à mieux comprendre son rapport avec l’Église: il vécut, et certainement pas de façon passive, l’insertion dans une histoire qui le précédait et qui s’était exprimée, entre autres, à travers des formules liturgiques précises. La prière et la méditation de textes antérieurs à lui, expressions de la vie et de la sainteté de l’Église tout au long des siècles, devinrent pour François le lieu de communion avec l’histoire du salut. C’est la raison pour laquelle il se montra très déterminé contre ceux qui ne voulaient pas réciter l’Office, comme en témoigne ce qu’il écrit dans son testament: «Et bien que je sois simple et faible, je veux toujours avoir un clerc qui me récite l’Office comme le prescrit la Règle. Et que tous les autres frères soient tenus à obéir ainsi à leurs gardiens et à dire l’Office selon la Règle. Et si se trouvent des frères qui ne disent pas l’Office selon la Règle, et qui veuillent y introduire des transformations ou qui ne soient pas catholiques, que tous les frères, où qu’ils soient, soient tenus par obéissance, où qu’ils aient trouvé l’un de ceux-ci, à le faire comparaître devant le custode le plus proche du lieu où ils l’auront trouvé. Et que le custode soit fermement tenu par obéissance à le garder sévèrement, comme un homme en prison, jour et nuit, de sorte qu’il ne puisse lui être ôté des mains jusqu’à ce qu’il le remette personnellement dans les mains de son ministre. Et que le ministre soit fermement tenu, par obéissance, à l’envoyer par le moyen de ces frères qui le gardent jour et nuit comme un homme emprisonné, jusqu’à ce qu’on le présente devant le Seigneur d’Ostie, qui est le seigneur, le protecteur et le correcteur de toute la fraternité»viii. Cette suite d’opérations qui se termine par la remise au “Seigneur d’Ostie”, c’est-à-dire à celui qui était appelé le cardinal protecteur de l’Ordre des Frères Mineurs a été considérée comme l’une des “duretés” du frère François, laquelle contraste beaucoup avec l’image irénique que l’on a de lui; et cette dureté s’exerce contre ceux qui ne récitent pas le bréviaire. Cela est dû au fait que cette prière précise, et donc son refus, étaient directement liés à l’orthodoxie ou la non-orthodoxie de la personne et de la communauté.
     
Le principe lex orandi, lex credendi, lex vivendi, auquel saint François, comme nous pouvons le constater,  s’est conformé dans sa vie est aussi considéré par ce dernier, même si ce n’est pas de façon explicite, comme l’un des points de référence de son expérience chrétienne. La modalité selon laquelle François a prié, à savoir la récitation du bréviaire, dont il a voulu qu’elle fût aussi celle de la communauté des frères Mineurs, est l’expression de sa foi – celle de l’Église représentée par le Souverain Pontife – qui s’est exprimée dans son expérience concrète. Ainsi donc, si l’on veut comprendre pleinement l’expérience du saint d’Assise et sa prédication de paix – avec la signification que celle-ci a eue tout au long de l’histoire et surtout grâce au pontificat de Jean Paul II –, il n’est pas possible de négliger la foi qu’il a exprimée à travers la prière, la prière liturgique surtout, et la récitation du bréviaire.                                          

     

 

 

Souvent la Bible et donc l’Évangile sont présents dans ses écrits

par l’intermédiaire de la liturgie […]. Ce qui apparaît,

au contraire, à une étude plus approfondie, c’est que saint François a connu l’Écriture

à travers la liturgie, c’est-à-dire par la médiation de l’Église

 

 

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 3

 


     
     
     
 
      Note


      1  J. Dalarun, Francesco: un passaggio. Donna e donne negli scritti e nelle leggende di Francesco d’Assisi, postface de G. Miccoli, Rome 1994.
      2 P. Messa, Un testimone dell’evoluzione liturgica della fraternitas francescana primitiva: il Breviarium sancti Francisci, in Revirescunt Chartae, codices documenta textus: miscellanea in honorem fr. Caesaris Cenci, OFM, ed. A. Cacciotti-P. Sella, vol. I, Romae 2002, p. 5-141.
      3 P. Messa, L’Officium mortuorum e l’Officium beate Marie virginis dans le Breviarium sancti Francisci, in Franciscana. Bollettino della Società internazionale di studi francescani, 4 (2002), p. 111-149.
      4 Frère Léon d’Assise, Nota al Breviario di san Francesco, in Fonti Francescane, édité par Ernesto Caroli, Padoue 2004, p. 2696.
      5 P. Messa, I sermoni di Innocenzo III nel Breviarium sancti Francisci, in Archivum Franciscanum Historicum, 95 (2002), p. 249-265.
      6 P. Messa, Le fonti patristiche negli scritti di Francesco di Assisi, préface de G. Miccoli, Assise 1999.
      7 P. Messa, Le feste mariane nel Breviarium sancti Francisci, in L’Immacolata Concezione. Il contributo dei francescani. Actes du Congrès de mariologie franciscaine du 150e anniversaire de la proclamation dogmatique (Sainte-Marie-des-Anges, Assise, 4-8 décembre 2003), Cité du Vatican 2005.
      8 Francesco d’Assisi, Testamento, 29-33, in Fonti Francescane, op. cit., pp. 125-126.

 

 

 

 
 

 

Source

30 JOURS 

 

Illustrations

 

1 - 2 Images du retable Le pardon d’Assise du Prêtre Ilario da Viterbo, 1393,

conservée dans l’abside de la Portioncule, Basilique Sainte-Marie-des-Angesß, Assise

 

3. Zurbaran 

 

 

 

 

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dimanche, 13 juillet 2008

Vivre les JMJ en direct !

 

 

 

 

 
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"Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint

qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins." (Ac 1, 8)

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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dimanche, 18 mai 2008

Très Sainte Trinité

 

 

 

 

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“Plus une vérité est haute, plus elle est pratique”
 
(Père Sertillanges)

 

 

 

 

 

En dehors des mystiques et des saints, il n’y a sans doute pas beaucoup de chrétiens qui fassent du mystère de la Sainte Trinité l’objet d’une méditation habituelle. Il est même à craindre que ce mystère n’apparaisse à un grand nombre trop lointain pour avoir quelque impact sur leur vie.

“Pourquoi chercher à scruter l’incompréhensible ? se diront certains.
Ne vaut-il pas mieux en faire abstraction et ne pas compliquer inutilement notre idée de Dieu ?”

En réalité, il n’y a pas de pleine connaissance de Dieu en dehors de la révélation de ce mystère.
Le Dieu Créateur est la Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
L’esprit humain ne trouve son accomplissement que dans le dépassement de lui-même.
S’il importe à l’homme de savoir ce que Dieu a fait pour lui, il lui est non moins nécessaire de connaître ce que Dieu est en Lui-même, de pénétrer dans son intimité.

 

La Trinité, source de tous les autres mystères

 

 

Certes, le mystère de la Trinité ne peut être compris, c’est-à-dire "saisi parfaitement" (le fini ne peut embrasser l’infini).

Ce mystère est pourtant celui qui explique tout : nous sommes là à la source de tous les autres mystères.
Les interventions de Dieu dans le monde, la Création, l’Incarnation, la Rédemption, ne s’éclairent en définitive qu’à la lumière du mystère de l’intériorité divine, de la Vie Trinitaire qui est échange éternel d’amour entre trois Personnes, car c’est dans l’Amour qui les unit qu’il faut chercher le pourquoi de tout ce que Dieu a accompli en dehors de Lui-même.

La vie de Jésus serait incompréhensible sans la Trinité des Personnes en Dieu.
Ici-bas, Jésus était en effet en relation ininterrompue avec son Père sous la mouvance continuelle de l’Esprit-Saint.

 

Fondement du Credo

 

 

Le mystère de la Trinité est vraiment “le point d’équilibre de toute notre foi” (Cardinal Garrone).
Notre Credo tout entier est un commentaire de ce mystère.
La foi de l’Eglise n’a pu se résumer autrement que dans la structure trinitaire du Credo.
Aucune des vérités de la foi ne peut être correctement formulée si la Trinité n’y apparaît en filigrane.

L’Eglise est toute pénétrée par la conscience et la fréquentation des trois Personnes divines. Elle apparaît comme

 

“un peuple qui tire son unité du Père et du Fils et du Saint-Esprit” (Lumen Gentium 4. 16).

 

Notre foi serait donc bien pauvre si nous mettions de côté le mystère de la Trinité ou si nous n’y voyions qu’une simple formule venant embrouiller sans raison notre foi en un seul Dieu.

 

La révélation de la Trinité au coeur même de notre foi

 

 

Bien au contraire, la révélation de la Trinité l’enrichit et la précise.
Elle est ainsi au coeur même de tout ce que, en tant que Chrétiens, nous croyons.
En nous disant Qui Il est, Dieu a découvert à nos yeux éblouis les profondeurs de sa vie d’amour.
Le plus profond des mystères est celui qui nous donne de Dieu l’idée la plus parfaite et la plus efficace.

Certes, il n’y a pas dans l’Ecriture d’explication notionnelle du mystère. La formule :

“Un seul Dieu, une nature unique en trois Personnes distinctes” ne se trouve pas dans l’Evangile.

Mais en empruntant à la philosophie, au cours du IV° siècle, les mots de “nature” et de “personne” pour préciser la règle de foi face aux confusions ou négations de l’hérésie, l’Eglise n’a fait qu’expliciter et formuler ce que le Christ avait révélé et ce qui a été réellement cru - spontanément et avant toute réflexion - par les premiers chrétiens.

Si l’Eglise n’a cessé de défendre cette foi comme un trésor, si elle a combattu pour que cette foi ne soit pas dénaturée par des raisonnements sans contrôle ou des expressions maladroites, si, à travers des luttes parfois terribles, elle l’a enveloppée dans des formulations qui la mettent à l’abri des erreurs toujours possibles, c’est qu’elle a conscience que la vérité est donnée pour la vie.

En la défendant jalousement, l’Eglise sait qu’il importe plus encore de vivre ce mystère que de l’énoncer correctement.

 

Vivre de ce mystère...

 

 

Il nous fait surtout en effet fréquenter les trois Personnes, converser avec elles, rester en communion avec elles.

Car le Dieu-Trinité veut entrer en relation avec nous, établir en nous sa demeure (Jn 14, 23), répandre en nous sa vie en attendant de nous donner part à son bonheur pour l’éternité.

Nous sommes faits pour la Trinité.
C’est là notre demeure éternelle, notre vraie famille, “notre nid” comme disait Marie de l’Incarnation.

Jésus, Fils de Dieu, nous fait connaître le Père. Qui me voit, voit le Père, nous dit-il en saint Jean.
Si nous aimons Jésus, son Père et Lui viennent à nous.
Une vie d’intimité avec eux peut et doit ainsi s’instaurer dans l’Esprit-Saint, car ce n’est que dans l’Esprit du Christ que nous pouvons nous adresser à Dieu comme à un Père.
C’est l’Esprit-Saint qui nous introduit dans l’infini circuit d’amour qui unit les trois Personnes divines.

 

Dans la lumière du mystère de la Trinité, tout s’éclaire : non seulement ce que nous devons croire, mais aussi ce que nous devons faire.

 

“Plus une vérité est haute, plus elle est pratique” (Père Sertillanges).
 


Le mystère de la Trinité nous présente le fondement dernier et la loi unique de toute la vie chrétienne : la divine charité, l’agapè (mot grec qui signifie charité, amour divin)

Les relations divines sont le suprême exemplaire des relations humaines.

Les trois Personnes sont constituées par leurs relations mêmes : face à ce mystère, la loi d’amour, en laquelle se résume toute la morale, n’est plus pour le chrétien un règlement imposé du dehors, mais une exigence profonde de son être de grâce.

Comme chacune des Personnes divines, chaque personne humaine affirme sa personnalité

“par sa capacité de décision libre, mais cette liberté n’est rien d’autre que la condition de la charité”, la base même d’un don (Mgr Garrone).

Que de progrès nous avons à faire pour vivre notre vie chrétienne dans cette communion d’amour avec les trois Personnes !

Une communion d’amour dont on peut pressentir à quelle générosité elle nous conduira au service de nos frères.

 

Deux moyens

 

 

Pour avancer dans cette fréquentation et cette intimité, nous avons les exemples et la prière de ceux qui y sont parvenus avant nous : les saints. Ils ont vécu, eux, de cette vie trinitaire sans laquelle il n’y a ni prière authentique ni véritable apostolat.

 

Nous pouvons aussi nous modeler sur la prière liturgique qui ne sépare jamais les trois Personnes.
Ne manquons pas en particulier de célébrer la Trinité à la fin de chaque psaumeou de chaque prière. comme l’Eglise en a pris l’habitude dès le IV° siècle, avec le

 

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement,
maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Amen
.

 

Ignorer ou méconnaître le mystère de la Trinité, ce serait ignorer ou méconnaître notre foi.
Et plus notre foi s’approfondira, plus ce mystère s’imposera à notre pensée et à notre coeur.

 
 
 
 
 
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Elisabeth de la Trinité
 
 
 

"O mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité ! Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là toute entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice. J ésus O mon Christ aimé, crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre coeur, je voudrais Vous couvrir de gloire, je voudra si Vous aimer... jusqu'à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je Vous demande de me revêtir de Vous-même, d'identifier mon âme à tous les les mouvements de votre Ame, de me submerger, de m'envahir, de Vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur, et comme Sauveur. O Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à Vous écouter, je veux me faire toute enseignable afin d'apprendre tout de Vous ; puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux Vous fixer toujours, et demeurer sous votre grande lumière. O mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement. Sainte Trinité, O Feu consumant, Esprit d'Amour, survenez en moi afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe ; que je lui sois une humanité de surcroît, en laquelle Il renouvelle tout son Mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel Vous avez mis toutes vos complaisances.
O mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à Vous comme une proie ; ensevelissez-Vous en moi, pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs. "

 

 

 

 

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Source

 

Prier en famille 

 

Illustration 

La Trinité

1427

Masaccio 

 

 

 

dimanche, 11 mai 2008

Pentecôte, l’Esprit commun du Père et du Fils

 

 

 

 

 

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 Dans l’ancien tes­­tament, les Juges comme Samson (Jg 13, 5), les Prophètes comme Samuel (1 S 1, 11) ou les Rois comme David (1 S 16, 13), étaient investis de la force de l’Esprit pour une mission particulière et temporaire. Cette force divine les rendait capables d’actions exceptionnelles pour rappeler au peuple élu sa vocation à participer à la sainteté de Dieu.

Dans le cas de Jésus, « qui a été conçu du Saint-Esprit », il s’agit de la force de Dieu révélée en la personne même du Fils. Durant son ministère, Jésus manifeste la puissance de l’Esprit. Dans l’Esprit, il affronte le diable (Mt 4, 1) et guérit les possédés (12, 28). Dans l’Esprit, il apporte aux pauvres la bonne nouvelle du salut (Lc 4, 18). Dans l’Esprit, Jésus tressaille de joie et bénit le Père  : « En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit  : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi » (Lc 10, 21).

Dans chacune de ces situations, Jésus ne vit pas de l’Esprit comme d’une force extérieure qui l’envahirait du dehors. Si c’était le cas, son mystère de Fils de Dieu ne serait plus l’objet de notre foi en sa divinité. Le Christ ne serait qu’un homme hors du commun, doté certes d’une grande envergure morale et philanthropique, mais il ne serait pas « de même nature que le Père ».

 

Une création nouvelle

 

« L’Esprit Saint viendra sur toi », annonce Gabriel à Marie (Lc 1, 35). Cette parole de l’Ange renvoie aux ori­gines de la création, lorsque « l’esprit de Dieu planait sur les eaux » (Gn 1, 1).

Dans l’Ancien Testament, le fait qu’un juge, un prophète ou un roi soit doté d’une personnalité nouvelle en vue d’une mission particulière, se fonde sur le fait que de l’Esprit vient toute transformation. C’est lui qui change le chaos en cosmos. C’est lui qui du néant tire l’être. Que l’Esprit Saint vienne sur Marie indique qu’une création nouvelle est à l’œuvre, un nouveau commencement, celui d’une humanité sauvée, définitivement établie dans l’alliance divine.

Le « oui » de Marie est la réponse faite en notre nom à tous. Le salut n’est pas le résultat de nos forces. Par Marie, l’humanité accepte ce salut comme un don gratuit mais qui ne peut être reçu sans la foi ni l’obéissance. Le fait que Jésus soit « né de la Vierge Marie » exprime à la fois la gratuité de l’amour de Dieu et le consentement des hommes à cette gratuité. En Jésus, Dieu apporte à l’humanité un commencement nouveau qui ne provient pas de la somme des efforts humains mais d’un don d’en haut. Ce que le Fils a de plus intime avec le Père, il nous le donne en assumant notre humanité du sein virginal d’une femme. Il est essentiel que notre foi repose sur la puissance de l’Esprit agissant au milieu de nous comme il a agi avec puissance dans le sein de Marie.

 

Esprit de la promesse

 

 

Au moment de passer de ce monde à son Père, Jésus promet l’Esprit Saint à ses apôtres. Il l’appelle le Paraclet, mot que l’on traduit par « avocat », « soutien ».

Ici-bas, l’Esprit Saint rend témoignage à Jésus (cf. Jn 15, 26). Il est son « Défenseur » et actualise sa présence. Durant sa mission sur terre, les paroles et les miracles de Jésus ne se distinguent guère de la mission de l’Esprit Saint. Aussi, pour que ce dernier soit répandu et reconnu par les croyants, il faut que Jésus s’en aille  : « Si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous » (Jn 16, 7). Cette remarque de Jésus ne signifie pas qu’il existe une concurrence entre lui et l’Esprit. Simplement, Jésus laisse entendre qu’après la Pentecôte, la communauté des croyants reconnaîtra la mission particulière de l’Esprit dans l’histoire du salut.

Si le don de l’Esprit Saint est manifesté à la Pentecôte, cinquante jours après Pâques, il a déjà été donné sur la Croix  : « Jésus remit l’esprit » (Jn 19, 30). Lorsque meurt un homme, si célèbre qu’il ait été, la puissance de son esprit s’arrête avec lui. Ses œuvres font désormais partie du passé. De nouvelles générations en hériteront ou les rejetteront. En tout cas, cet homme ne peut plus rien sur elles. Jésus, en remettant l’esprit, en fait le don à l’Église et la fonde. En elle, l’Esprit agit et est présent dans les sacrements qu’elle a mission de donner au nom du Fils. « L’Esprit Saint prépare l’Église à rencontrer son Seigneur  ; il rappelle et manifeste le Christ à la foi de l’assemblée  ; il rend présent et actualise le mystère du Christ par sa puissance transformante  ; enfin, l’Esprit de communion unit l’Église à la vie et à la mission du Christ » (CEC 1092).

Tel est l’accomplissement de la promesse de Jésus à propos de la venue de l’Esprit Saint  : « Il vous enseignera tout » (Jn 16, 13). Peut-être aurions-nous préféré en­tendre  : « Vous le sentirez ». Mais rien de cela. L’Esprit offre mieux que des sensations fortes à ses disciples  : il révèle le sens des gestes et des paroles de Jésus dont il est inséparable. Il leur donne d’affronter l’esprit du monde et d’être témoins de l’Évangile.

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne que l’Esprit Saint donne au disciple de comprendre la Parole de Dieu (§ 111). Il le dispose à l’accueillir dans la foi (§§ 91, 93, 108) et à grandir en elle (§§ 94, 158).

Par le baptême, les disciples de toutes les générations reçoivent l’Esprit de Jésus et demeurent unis dans la foi autour de lui pour évangéliser en son Nom.

« L’Esprit de Dieu habite en vous » (1 Co 3, 16)

Le baptisé n’est pas essentiellement un être d’activité, mais d’intériorité. Il est temple avant d’être porte-parole. La mission est donc une intériorisation progressive, une découverte grandissante de la présence de l’Esprit en nous. Le Veni Sancte Spiritus chanté le jour de la Pentecôte nomme le Saint-Esprit « Hôte très doux de notre âme ». C’est dire qu’il est présent au plus intime de notre être, ce que l’Écriture appelle le « cœur ». C’est là qu’il agit.

Voilà pourquoi parler de l’Esprit Saint dans la vie de Jésus engage à un apprentissage de la prière. Ce point est d’autant plus important que celui qui a mission de transmettre la foi est souvent tenté de négliger l’importance de se poser lui-même devant Dieu. Or, il lui est indispensable de savoir tout laisser un instant pour se mettre en sa présence afin d’être éclairé par sa lumière. Dans le domaine de la transmission de la foi, seul l’Esprit Saint peut éclairer le disciple et susciter les fruits inattendus.

 

Père Ludovic Lécuru

 

 

 

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Source 

 

 Ce texte est extrait du livre Le Credo, que le Père Ludovic Lécuru a publié aux éditions de l’Emmanuel  : pp. 63-69.

France Catholique 

 

Illustration 

 

Mikhail Vrubel
Pentecôte. Detail 2
1884
Fresque
Eglise St. Cyril, Kiev, Ukraine.

 

09:43 Publié dans Fête | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christ, eglise, famille, education, société, france | |  Imprimer | |  del.icio.us | Digg! Digg |  Facebook | | | | Pin it! |