Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 18 mai 2008

Très Sainte Trinité

 

 

 

 

937130444.jpg

 

“Plus une vérité est haute, plus elle est pratique”
 
(Père Sertillanges)

 

 

 

 

 

En dehors des mystiques et des saints, il n’y a sans doute pas beaucoup de chrétiens qui fassent du mystère de la Sainte Trinité l’objet d’une méditation habituelle. Il est même à craindre que ce mystère n’apparaisse à un grand nombre trop lointain pour avoir quelque impact sur leur vie.

“Pourquoi chercher à scruter l’incompréhensible ? se diront certains.
Ne vaut-il pas mieux en faire abstraction et ne pas compliquer inutilement notre idée de Dieu ?”

En réalité, il n’y a pas de pleine connaissance de Dieu en dehors de la révélation de ce mystère.
Le Dieu Créateur est la Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
L’esprit humain ne trouve son accomplissement que dans le dépassement de lui-même.
S’il importe à l’homme de savoir ce que Dieu a fait pour lui, il lui est non moins nécessaire de connaître ce que Dieu est en Lui-même, de pénétrer dans son intimité.

 

La Trinité, source de tous les autres mystères

 

 

Certes, le mystère de la Trinité ne peut être compris, c’est-à-dire "saisi parfaitement" (le fini ne peut embrasser l’infini).

Ce mystère est pourtant celui qui explique tout : nous sommes là à la source de tous les autres mystères.
Les interventions de Dieu dans le monde, la Création, l’Incarnation, la Rédemption, ne s’éclairent en définitive qu’à la lumière du mystère de l’intériorité divine, de la Vie Trinitaire qui est échange éternel d’amour entre trois Personnes, car c’est dans l’Amour qui les unit qu’il faut chercher le pourquoi de tout ce que Dieu a accompli en dehors de Lui-même.

La vie de Jésus serait incompréhensible sans la Trinité des Personnes en Dieu.
Ici-bas, Jésus était en effet en relation ininterrompue avec son Père sous la mouvance continuelle de l’Esprit-Saint.

 

Fondement du Credo

 

 

Le mystère de la Trinité est vraiment “le point d’équilibre de toute notre foi” (Cardinal Garrone).
Notre Credo tout entier est un commentaire de ce mystère.
La foi de l’Eglise n’a pu se résumer autrement que dans la structure trinitaire du Credo.
Aucune des vérités de la foi ne peut être correctement formulée si la Trinité n’y apparaît en filigrane.

L’Eglise est toute pénétrée par la conscience et la fréquentation des trois Personnes divines. Elle apparaît comme

 

“un peuple qui tire son unité du Père et du Fils et du Saint-Esprit” (Lumen Gentium 4. 16).

 

Notre foi serait donc bien pauvre si nous mettions de côté le mystère de la Trinité ou si nous n’y voyions qu’une simple formule venant embrouiller sans raison notre foi en un seul Dieu.

 

La révélation de la Trinité au coeur même de notre foi

 

 

Bien au contraire, la révélation de la Trinité l’enrichit et la précise.
Elle est ainsi au coeur même de tout ce que, en tant que Chrétiens, nous croyons.
En nous disant Qui Il est, Dieu a découvert à nos yeux éblouis les profondeurs de sa vie d’amour.
Le plus profond des mystères est celui qui nous donne de Dieu l’idée la plus parfaite et la plus efficace.

Certes, il n’y a pas dans l’Ecriture d’explication notionnelle du mystère. La formule :

“Un seul Dieu, une nature unique en trois Personnes distinctes” ne se trouve pas dans l’Evangile.

Mais en empruntant à la philosophie, au cours du IV° siècle, les mots de “nature” et de “personne” pour préciser la règle de foi face aux confusions ou négations de l’hérésie, l’Eglise n’a fait qu’expliciter et formuler ce que le Christ avait révélé et ce qui a été réellement cru - spontanément et avant toute réflexion - par les premiers chrétiens.

Si l’Eglise n’a cessé de défendre cette foi comme un trésor, si elle a combattu pour que cette foi ne soit pas dénaturée par des raisonnements sans contrôle ou des expressions maladroites, si, à travers des luttes parfois terribles, elle l’a enveloppée dans des formulations qui la mettent à l’abri des erreurs toujours possibles, c’est qu’elle a conscience que la vérité est donnée pour la vie.

En la défendant jalousement, l’Eglise sait qu’il importe plus encore de vivre ce mystère que de l’énoncer correctement.

 

Vivre de ce mystère...

 

 

Il nous fait surtout en effet fréquenter les trois Personnes, converser avec elles, rester en communion avec elles.

Car le Dieu-Trinité veut entrer en relation avec nous, établir en nous sa demeure (Jn 14, 23), répandre en nous sa vie en attendant de nous donner part à son bonheur pour l’éternité.

Nous sommes faits pour la Trinité.
C’est là notre demeure éternelle, notre vraie famille, “notre nid” comme disait Marie de l’Incarnation.

Jésus, Fils de Dieu, nous fait connaître le Père. Qui me voit, voit le Père, nous dit-il en saint Jean.
Si nous aimons Jésus, son Père et Lui viennent à nous.
Une vie d’intimité avec eux peut et doit ainsi s’instaurer dans l’Esprit-Saint, car ce n’est que dans l’Esprit du Christ que nous pouvons nous adresser à Dieu comme à un Père.
C’est l’Esprit-Saint qui nous introduit dans l’infini circuit d’amour qui unit les trois Personnes divines.

 

Dans la lumière du mystère de la Trinité, tout s’éclaire : non seulement ce que nous devons croire, mais aussi ce que nous devons faire.

 

“Plus une vérité est haute, plus elle est pratique” (Père Sertillanges).
 


Le mystère de la Trinité nous présente le fondement dernier et la loi unique de toute la vie chrétienne : la divine charité, l’agapè (mot grec qui signifie charité, amour divin)

Les relations divines sont le suprême exemplaire des relations humaines.

Les trois Personnes sont constituées par leurs relations mêmes : face à ce mystère, la loi d’amour, en laquelle se résume toute la morale, n’est plus pour le chrétien un règlement imposé du dehors, mais une exigence profonde de son être de grâce.

Comme chacune des Personnes divines, chaque personne humaine affirme sa personnalité

“par sa capacité de décision libre, mais cette liberté n’est rien d’autre que la condition de la charité”, la base même d’un don (Mgr Garrone).

Que de progrès nous avons à faire pour vivre notre vie chrétienne dans cette communion d’amour avec les trois Personnes !

Une communion d’amour dont on peut pressentir à quelle générosité elle nous conduira au service de nos frères.

 

Deux moyens

 

 

Pour avancer dans cette fréquentation et cette intimité, nous avons les exemples et la prière de ceux qui y sont parvenus avant nous : les saints. Ils ont vécu, eux, de cette vie trinitaire sans laquelle il n’y a ni prière authentique ni véritable apostolat.

 

Nous pouvons aussi nous modeler sur la prière liturgique qui ne sépare jamais les trois Personnes.
Ne manquons pas en particulier de célébrer la Trinité à la fin de chaque psaumeou de chaque prière. comme l’Eglise en a pris l’habitude dès le IV° siècle, avec le

 

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement,
maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Amen
.

 

Ignorer ou méconnaître le mystère de la Trinité, ce serait ignorer ou méconnaître notre foi.
Et plus notre foi s’approfondira, plus ce mystère s’imposera à notre pensée et à notre coeur.

 
 
 
 
 
486958661.jpg
 
Elisabeth de la Trinité
 
 
 

"O mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité ! Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là toute entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice. J ésus O mon Christ aimé, crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre coeur, je voudrais Vous couvrir de gloire, je voudra si Vous aimer... jusqu'à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je Vous demande de me revêtir de Vous-même, d'identifier mon âme à tous les les mouvements de votre Ame, de me submerger, de m'envahir, de Vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur, et comme Sauveur. O Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à Vous écouter, je veux me faire toute enseignable afin d'apprendre tout de Vous ; puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux Vous fixer toujours, et demeurer sous votre grande lumière. O mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement. Sainte Trinité, O Feu consumant, Esprit d'Amour, survenez en moi afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe ; que je lui sois une humanité de surcroît, en laquelle Il renouvelle tout son Mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel Vous avez mis toutes vos complaisances.
O mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à Vous comme une proie ; ensevelissez-Vous en moi, pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs. "

 

 

 

 

1802489797.3.png

 

 

 

 

Source

 

Prier en famille 

 

Illustration 

La Trinité

1427

Masaccio 

 

 

 

mercredi, 14 mai 2008

Le Motu Proprio de Benoît XVI, une grande richesse spirituelle pour l'Église

 
 
 
 
 

 

 

 

Le cardinal Dario Castrillon Hoyos

 

 

 

Le 13 mai 2008  - (E.S.M.)- Le cardinal Dario Castrillon Hoyos qui est à la tête de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » explique en quoi le Motu Proprio de Benoît XVI est une grande richesse spirituelle pour toute l'Église, et la façon de résoudre les problèmes qui sont apparus jusqu’ici.

 

Le Motu Proprio de Benoît XVI

 est une grande richesse spirituelle

pour toute l'Église

 

 

Dario Castrillon Hoyos : Tradition sans contestation

par Vittoria Prisciandaro
 
 
 
 
 
 
Le cardinal Dario Castrillon Hoyos qui est à la tête de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » explique en quoi le Motu Proprio de Benoît XVI est une grande richesse spirituelle pour toute l'Église, et la façon de résoudre les problèmes qui sont apparus jusqu’ici.

Son Éminence est satisfaite. Le téléphone du bureau du rez-de-chaussée, dans le palais de l'ex Saint Office, connaît une nouvelle vie, et sur les tables s’accumule une correspondance venue du monde entier. Après la promulgation du Motu proprio, la Commission pontificale « Ecclesia Dei » est en effet devenue un maillon important dans l'organigramme du Vatican. « À présent, j'ai deux fois plus de travail que dans la Congrégation du clergé », confie le cardinal Dario Castrillon Hoyos, colombien, 79 ans, chaleureux partisan de la réintégration des Lefebvristes et, depuis l’an 2000, président de la Commission. Créée pour gérer les rapports avec la Fraternité Saint Pie X et avec les groupes qui gravitent dans la galaxie traditionaliste, « Ecclesia Dei » est aujourd'hui devenue un interlocuteur incontournable des diocèses et des paroisses pour les controverses relatives à l'application du rite extraordinaire.

Éminence, quelques mois après la promulgation du Motu proprio, quel bilan en faites-vous ?

« Avec le Motu proprio, le Pape a voulu offrir à tous une nouvelle occasion de profiter de l'énorme richesse spirituelle, religieuse et culturelle présente dans la liturgie de rite grégorien. Le Motu proprio a été conçu comme un trésor offert à tous, et non fondamentalement pour répondre aux lamentations ou aux demandes de qui que ce soit. Un bon nombre de personnes qui n’étaient pas initialement impliquées dans cette forme extraordinaire du rite romain ont maintenant pour lui une grande estime. Parmi les fidèles, je distinguerais trois groupes : ceux qui ont un lien quasi organique avec la Fraternité Saint Pie X ; ceux de la Fraternité Saint-Pierre ; et enfin ceux du groupe le plus important et le plus nombreux, formé de personnes éprises de culture religieuse de tous les temps et qui, aujourd'hui, découvrent l'intensité spirituelle du rite ancien, dont de nombreux jeunes. Au cours de ces mois-ci sont nées de nouvelles associations de personnes appartenant à ce dernier groupe ».

À propos de la richesse, certains spécialistes de la liturgie soulignent le fait que le rite extraordinaire n'offre pas la richesse biblique introduite par la novus ordo…


« Ils n'ont pas lu le Motu proprio, parce que le Pape affirme que les deux formes doivent s’enrichir mutuellement. Et il est évident que cette richesse liturgique ne va pas être gaspillée. Dans le novus ordo, en quelques années, on lit pratiquement toute la Bible, et c’est là une richesse qui ne s'oppose pas au rite extraordinaire, mais s’y intègre ».

Une autre objection porte sur le risque que des célébrations séparées et différentes créent des communautés séparées…

« C’est une multiplicité enrichissante ; c'est un surcroît de liberté culturelle que le Pape introduit sous une forme audacieuse. Du reste, dans les paroisses, il y a beaucoup de différences dans les célébrations, et je ne veux pas parler des abus, parce que ce ne sont pas les abus qui constituent la raison principale du Motu proprio ».

Votre secrétaire, monseigneur Camille Perl, a annoncé qu'il y aurait un document d'éclaircissement sur le Motu proprio. Quand sera-t-il publié ?

« C’est le cardinal Bertone qui l’a annoncé, et il a le droit de le faire. Mais moi qui suis un serviteur du Pape, je ne l'annoncerai que quand le Pape me dira de le faire. Notre Commission a indiqué au Souverain Pontife que de nombreuses demandes  arrivent de chaque partie du monde, dont un très grand nombre sont justifiées, mais dont certaines sont basées sur un manque de connaissance. Le Saint-Père, et seulement lui, dira s'il convient de publier un tel document et quand ».

Quelles sont les demandes qui vous sont parvenues et lesquelles mériteraient une réponse ?

« La première concerne le latin, parce que - disent les auteurs de ce type de demande - célébrer dans une langue qu’on ne connaît n’est pas pratique. Malheureusement les séminaristes, et même certains prêtres, ne l'ont pas étudié et il leur est donc difficile de célébrer sous la forme extraordinaire. Pour ce faire, ils devraient au moins connaître le canon de la Messe – la partie de la consécration. Nous autres d‘« Ecclesia Dei », nous nous équipons et nous préparons des rencontres, des cours et une communication informatique en vue d’une connaissance approfondie de la liturgie antérieure. Plusieurs cours déjà sont en activité en France, en Allemagne, au Brésil, en Amérique centrale et aux États-Unis. À Tolède, en Espagne, par exemple, nous sommes en train d’évaluer s'il convient de créer un séminaire supplémentaire pour la préparation au rite extraordinaire ou de donner des cours spéciaux dans le séminaire du diocèse. En général on remarque dans le monde académique un certain intérêt pour un retour au latin. Il a été triste au cours de ces années de constater l'abandon non seulement de la langue, mais même de certains contenus théologiques liés à la précision sémantique de la langue latine ».

« S'il manque de prêtres dans un diocèse et que seuls trois ou quatre fidèles demandent le rite extraordinaire, le bon sens dit qu’il est difficile de satisfaire cette demande. Cependant, puisque l'intention, la mens du Pape est de concéder ce trésor pour le bien de l'Église, le mieux pour les endroits où il n’y a pas de prêtres, serait d’offrir une célébration selon le rite extraordinaire dans une des Messes dominicales paroissiales. Ce serait une Messe pour tous ; tous, même les jeunes générations, profiteraient de la richesse du rite extraordinaire, par exemple de ces instants de contemplation qui, dans le novus ordo, ont disparu ».

Donc vous dites que, s'il n'y a pas de groupe consistant et stable, à l'avenir, il est question de proposer une des Messes dominicales selon le rite extraordinaire ?


« Je dirais que oui. D’ailleurs cette possibilité avait déjà été approuvée à l'unanimité en 1986 par une commission cardinalice à laquelle participait le cardinal Ratzinger lui-même (mais elle n'était pas devenue opérationnelle). Je serais sûr que cela serait faisable maintenant. ».
 
 
Un autre point à éclaircir est la définition d’un « groupe stable et consistant ». Que veut dire cela exactement ?

« C’est une question de bon sens : pourquoi faire un problème si les personnes qui demandent le rite viennent de paroisses différentes ? Si elles se réunissent et, ensemble, demandent une Messe, elles deviennent un groupe stable, même si elles ne se connaissaient pas au départ. Même le nombre est une question de bonne volonté. Dans certaines paroisses, en particulier à la campagne, les jours ouvrables, les personnes qui participent à la Messe ordinaire sont trois ou quatre et le même cas se produit dans de nombreuses maisons religieuses. Si ces trois personnes demandent la Messe ancienne, faut-il, d’un point de vue pastoral, la leur refuser ? ».

Donc le futur document devrait être plus accueillant aux demandes émanant de petits groupes ?

« Oui, mais il faut le voir non pas comme quelque chose qui va à l’encontre des autres, de la majorité, mais qui vise à leur enrichissement et toujours en évitant toute forme d’antagonisme ».

Il y a ensuite le problème des sacrements : je pense au rite de l’Ordination ou à celui de l’Onction des malades, pour lesquels on se réfère à des codes de droit canonique différents et on emploie des formules différentes…

« A première vue, il y a certainement quelques problèmes par rapport à l'Ordination, à l’Onction des malades et même aux divergences de calendrier. En ce qui concerne l'Ordination, dans la forme ancienne, il y avait la tonsure, les ordres mineurs et le sous-diaconat. Cette forme est encore en service et continuera à l'être dans les Institutions liées de façon stable au rite ancien, comme la Fraternité Saint-Pierre, la Fraternité Saint Pie X et d’autres Institutions. Pour l’Onction, avant même le Motu proprio, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait déjà indiqué qu'il n'y a pas de conflit entre les deux formules, et que la formule nouvelle comme l'ancienne sont valides, et elle a dit la même chose au sujet des autres sacrements dont les formules diffèrent. En ce qui concerne les calendriers qui ne coïncident pas toujours, il y a effectivement des problèmes comme dans les cas des fêtes patronales d'une paroisse, des sanctuaires, des congrégations et des instituts religieux, etc. On usera de prudence et de bon sens pour réaliser les accommodements nécessaires. La Commission pontificale « Ecclesia Dei » » s’en occupe aussi.

Quels sont les délais prévus pour la réconciliation avec la Fraternité Saint Pie X ?


« Il y a des signes positifs ; il y a un dialogue non interrompu. Il y a quelques jours à peine, j’ai écrit une nouvelle lettre à monseigneur Fellay, le supérieur de la Fraternité, en réponse à sa lettre précédente. Outre les rencontres et la correspondance, nous nous parlons au téléphone. Je considère viable une réconciliation avec la Fraternité Saint Pie X parce que, comme nous l'avons souvent dit à «Ecclesia Dei », il ne s'agit pas d'un vrai schisme mais d'une situation anormale apparue après l'« action schismatique » de monseigneur Lefebvre avec l'attribution de l'épiscopat sans mandat pontifical, à l’encontre de la volonté exprimée par le Pape. Dans mon cœur, j'ai une grande confiance que le Saint-Père réussira à retisser les liens de l'Église avec l’accès de ces frères à la pleine communion. Il restera toujours quelques différences, comme nous en avons toujours eu dans l'histoire de l'Église ».

Mais avec les Lefevbristes il y a aussi un problème d'acceptation du dialogue œcuménique…

« Oui, en effet, il y des difficultés relatives à l'interprétation des témoins du Concile à ce sujet et à certaines pratiques concrètes œcuméniques, mais aucun évêque de la Fraternité Saint Pie X ne dira qu'il ne faut pas chercher l'unité des chrétiens ».

Après le Motu proprio, certains membres de la Fraternité Saint Pie X sont-ils de nouveaux en communion avec l'Église de Rome ?

« Oui, et d’autres souhaitent le faire aussi. Mais j'ai l'espoir que le groupe entier vienne ; je ne voudrais pas qu'il se divise. Cependant si une personne vient et dit qu'elle veut être rapidement en unité avec le Pape, nous devons l’accepter. Le Motu proprio a aussi suscité le rapprochement d’autres personnes. Par exemple, le 28 mars, j'ai reçu la lettre d'un évêque non catholique qui a décidé d'entrer dans l'Église catholique avec d’autres évêques et des prêtres qui célèbrent la Messe tridentine ».

Les nouveaux pouvoirs d'« Ecclesia Dei » n'entrent-ils pas en conflit avec le ministère des évêques ?


« Le Pape Benoît XVI
, qui possède l'autorité sur toute l'Église, sur chacun des fidèles et des évêques, a établi les nouvelles règles dans le Motu proprio, et la Commission pontificale n’est qu’un moyen à la disposition du Vicaire du Christ pour faire appliquer sa décision. « Ecclesia Dei » est attentive à l'application du Motu proprio en fraternelle harmonie, en compréhension et en collaboration avec les évêques. Il faut éviter les attitudes de divergence avec les pasteurs de la part de personnes, de groupes ou d’institutions à cause du Motu proprio. Les pasteurs, dans l’obéissance au Pape, auront certainement de la compréhension pour les fidèles qui ont un amour particulier envers la tradition liturgique. Avec les évêques qui se sont mis en contact avec nous, j’ai toujours eu de la compréhension ».

Dans l'introduction à la réimpression du Compendium de Liturgie pratique de Trimeloni, vous écrivez que le Pape se sert de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » pour que, dans la diversité des formes cultuelles, puisse briller la richesse des trésors de la foi et de la spiritualité de l’Épouse du Christ. En quoi consiste la différence entre la liturgie de Jean XXIII et celle, réformée, de Paul VI?

« Le Pape Jean XXIII a incorporé la liturgie dans son désir de dialogue entre l'Église et la culture contemporaine. Paul VI a donné un caractère organique aux réformes nées de ce désir. L'Esprit Saint, qui accompagne l'Église en permanence, inspire les changements nécessaires à tout moment de l'histoire, sans rupture violente du processus de perfectionnement qu'il a lui-même inspiré au cours de l’histoire. Benoît XVI, avec ce Motu proprio, unit les richesses des deux stades du processus, en dissipant le malaise de ceux qui ont cru qu’il y avait eu dans le domaine liturgique une rupture inacceptable ».

Après la reformulation de la prière du Vendredi Saint, il a été dit qu'on faisait un retour de 40 ans en arrière dans le dialogue entre juifs et chrétiens. S’attendait-on à ces critiques ?

« N'est-il pas une bonne chose de prier pour nos frères, fils d'Abraham comme nous ? Abraham est le père de la foi, mais il s’inscrit dans une chaîne de salvification dans laquelle on attend le Messie. Et le Messie est arrivé. Dans les Actes des Apôtres nous lisons que 5000 juifs se sont convertis en un jour. Je ne conteste pas la prière du novus ordo, mais je considère comme parfaite celle, actuelle, du rite extraordinaire. Et je prie volontiers pour la conversion de mes nombreux amis juifs, parce que je crois vraiment que Jésus est le Fils de Dieu et le Sauveur de tous ».


 

 

 

 

 

1802489797.2.png
 
 
 
 
 

 Source

 

Eucharistie Miséricordieuse