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dimanche, 04 avril 2010

Benoît XVI: Joyeuses et Saintes Fêtes de Pâques !


 

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Sainte Fête de Pâques!

 

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LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !

 

 

 

Homélie pour la fête de Pâques

 

Prononcée par Saint Grégoire le Grand, Père et Docteur de l'Eglise

64 ème succésseur de Pierre (567 - 604)

devant le peuple dans la basilique de la bienheureuse Vierge Marie, le saint jour de Pâques (15 avril 591)

 

 

 

 

 

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Saint Grégoire innove en cette Homélie : pour la première fois, il improvise sans texte préalablement dicté. Pensant que sa parole directe aura plus d’impact sur la foule, il se lance avec confiance, malgré son peu de force physique, car il sait que Dieu l’aidera. Son plan est simple, et il le reprendra très souvent dans le cycle pascal. Il commente d’abord le texte de l’évangile du jour, en soulignant son sens allégorique, puis il s’attache à la méditation du mystère célébré. I- (1-5) Le prédicateur insiste sur la joie pascale, marquée par le vêtement blanc de l’ange qui apparaît aux saintes femmes. Notre fête est aussi la fête des anges : en nous ramenant au Ciel, elle a complété leur nombre. N’ayez pas peur, dit l’ange : si Dieu est effrayant pour les pécheurs, il est doux pour les justes. Les femmes venues au tombeau sont envoyées prévenir Pierre, et Grégoire donne la raison de cette mention expresse de Pierre. Les apôtres reverront Jésus en Galilée : ce nom de lieu est riche d’indications spirituelles, que le pape souligne. II- (6-7) Il parle ensuite du mystère de la résurrection de la chair, que le Seigneur a voulu nous révéler en sa Résurrection. L’orateur explique pourquoi il nous est désormais impossible de douter, et montre comment Samson, qui s’échappa de Gaza avec les portes de la ville sur son dos, est une figure très parlante du Christ ressuscitant. Aimons donc cette fête qui nous ouvre l’accès du Ciel, conclut le saint, et hâtons-nous vers la Patrie.

 

 

 

 

 

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En ce temps-là, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates afin d’aller embaumer Jésus. Et le premier jour de la semaine, de grand matin, elles vinrent au tombeau, le soleil étant déjà levé. Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre qui ferme la porte du tombeau ? » Et levant les yeux, elles aperçurent que la pierre avait été roulée de côté. Or elle était fort grande. Entrant alors dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d’une robe blanche, et elles en furent saisies de frayeur. Il leur dit : « Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; il est ressuscité, il n’est pas ici. Voici le lieu où on l’avait mis. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée. C’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit. »

Dans nombre de mes commentaires d’Evangile, frères très chers, j’ai pris l’habitude de vous parler à l’aide d’un texte dicté [à l’avance] ; mais quand le piètre état de mon estomac m’empêche de lire moi-même ce que j’ai dicté, j’en vois certains d’entre vous qui écoutent moins volontiers. Je veux donc me forcer à déroger à cette habitude, et vous commenter le passage du Saint Evangile lu au cours de la messe en m’entretenant directement avec vous au lieu de passer par un texte dicté. Puisse notre parole être reçue comme elle vient, car le ton d’un entretien direct réveille mieux les cœurs assoupis que celui d’un sermon lu : il les secoue, pour ainsi dire, d’une main pleine de sollicitude, afin de les tirer du sommeil.

Il est vrai que je vois mal comment je vais pouvoir suffire à cette tâche ; mais si mes forces me trahissent du fait de mon incapacité physique, ma charité leur portera secours. En effet, je sais qui a dit : « Ouvre ta bouche, et je la remplirai. » (Ps 81, 11). Appliquons-nous donc à vouloir cette bonne œuvre, et l’aide de Dieu saura la mener à son achèvement. L’importance même de cette solennité de la Résurrection du Seigneur nous donne l’audace de parler, car il serait vraiment indigne que le jour même où la chair de son Créateur a ressuscité, notre langue de chair taise les louanges qu’elle doit rendre.

 

2. Vous l’avez entendu, frères très chers : les saintes femmes qui avaient suivi le Seigneur sont venues au tombeau avec des aromates, et entraînées par leur dévouement, elles continuent à servir, même après sa mort, celui qu’elles ont aimé pendant sa vie. Leur conduite n’est-elle pas le signe de ce qui doit s’accomplir dans la sainte Eglise ? Car nous devons écouter le récit de leurs actions en méditant sur ce qu’il nous faut faire, à notre tour, pour les imiter. Nous aussi, donc, qui croyons en celui qui est mort, si nous sommes remplis d’un parfum de vertus et que nous cherchions le Seigneur accompagnés d’une réputation de bonnes œuvres, c’est comme si nous nous rendions à son tombeau avec des aromates.

Ces femmes venues avec leurs aromates voient des anges, car les âmes qui, mues par de saints désirs, marchent vers le Seigneur avec les parfums de leurs vertus voient les habitants de la cité d’en haut. Il nous faut remarquer ce que signifie le fait qu’elles voient l’ange assis à droite. Que symbolise la gauche [1], sinon la vie présente, et la droite, sinon la vie éternelle ? C’est pourquoi il est écrit dans le Cantique des Cantiques : « Son bras gauche est sous ma tête, et sa droite m’étreint. » (Ct 2, 6). Puisque notre Rédempteur s’était affranchi de la corruption de la vie présente, il était normal que l’ange venu annoncer sa vie éternelle fût assis à droite. Il est apparu vêtu d’une robe blanche, parce qu’il annonçait les joies de notre fête. L’éclat de son vêtement est le signe de la splendeur de notre solennité. Devons-nous l’appeler notre solennité ou la sienne ? Mais pour parler plus exactement, appellons-la à la fois la sienne et la nôtre. La Résurrection de notre Rédempteur fut bien notre fête, parce qu’elle nous a ramenés à l’immortalité ; elle fut aussi la fête des anges, puisqu’en nous faisant revenir au Ciel, elle a complété leur nombre. Un ange est donc apparu en vêtements blancs en ce jour qui est en même temps sa fête et notre fête, car tandis que la Résurrection du Seigneur nous ramène au Ciel, elle répare les pertes subies par la patrie céleste.

 

3. Ecoutons ce que l’ange dit aux femmes quand elles arrivent : « Ne vous effrayez pas. » C’est comme s’il disait clairement : « Ils peuvent bien craindre, ceux qui n’aiment pas la venue des habitants de la cité d’en haut ; ils peuvent bien trembler, ceux qu’étouffent les désirs de la chair et qui désespèrent d’arriver à se joindre à leur société. Mais vous, pourquoi trembler ? Vous voyez là ceux qui habitent la même cité que vous. » C’est pourquoi Matthieu décrit ainsi l’apparition de l’ange : « Son aspect ressemblait à l’éclair, et ses vêtements étaient blancs comme la neige. » (Mt 28, 3). L’éclair évoque l’effroi et la crainte, mais la blancheur de la neige, une douceur caressante. Or le Dieu tout-puissant est à la fois effrayant pour les pécheurs et doux pour les justes ; c’est donc bien à propos que l’ange, témoin de la Résurrection, s’est montré avec un visage pareil à l’éclair et un habit tout blanc, afin que son apparence même terrifiât les réprouvés et rassurât les saints. La même raison explique que le peuple marchant dans le désert ait été précédé la nuit par une colonne de feu, et le jour par une colonne de nuée (cf. Ex 13, 21-22). Car le feu provoque l’effroi, mais la nuée est douce à regarder. Le jour, c’est la vie du juste ; la nuit, la vie du pécheur. Aussi Paul déclare-t-il à des pécheurs convertis : « Vous étiez autrefois ténèbres, mais vous êtes à présent lumière dans le Seigneur. » (Ep 5, 8). La colonne s’est donc manifestée le jour sous forme de nuée, et la nuit sous forme de feu, parce que le Dieu tout-puissant apparaît à la fois doux pour les justes et effrayant pour les méchants ; lorsqu’il vient pour juger, il rassure les premiers par la douceur de sa mansuétude, tandis qu’il terrifie les seconds par la rigueur de sa justice.

 

4. Ecoutons maintenant ce que l’ange ajoute : « Vous cherchez Jésus de Nazareth. » Le mot « Jésus » se rend en latin par salutaris, « celui qui sauve », c’est-à-dire « le Sauveur ». Beaucoup, à cette époque, pouvaient porter le nom de Jésus, non pourtant en son sens profond, mais comme simple prénom. C’est pourquoi l’ange ajoute son lieu d’origine pour préciser de quel Jésus il s’agit : « de Nazareth » ; et il indique aussitôt sa caractéristique : « qui a été crucifié ». Il poursuit alors : « Il est ressuscité, il n’est pas ici. » L’expression « Il n’est pas ici » s’entend de sa présence corporelle, car il n’est aucun lieu où il ne soit par sa présence de majesté.

« Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée. » Il faut nous demander pourquoi, après avoir mentionné les disciples, l’ange désigne encore Pierre par son nom. Mais si l’ange n’avait pas cité le nom de celui qui avait renié son Maître, il n’aurait pas osé venir parmi les disciples. On l’a donc appelé par son nom, de peur qu’il ne désespérât du fait de son reniement. Nous devons ici considérer pour quelle raison le Dieu tout-puissant a permis que celui qu’il avait décidé de mettre à la tête de toute l’Eglise tremblât à la voix d’une servante et reniât son Dieu. Nous savons que ce fut par une disposition de la grande bonté de Dieu, pour que celui qui devait être le Pasteur de l’Eglise apprît par sa propre faute comment il devrait avoir pitié des autres. Dieu révéla Pierre à lui-même avant de le mettre à la tête des autres, afin que l’expérience de sa propre faiblesse lui fît connaître avec quelle miséricorde il devrait supporter les faiblesses d’autrui.

 

5. C’est bien à propos qu’il est dit de notre Rédempteur : « Il vous précède en Galilée. C’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit. » Galilée signifie en effet « passage achevé ». Oui, il était désormais passé, notre Rédempteur, de la Passion à la Résurrection, de la mort à la vie, du supplice à la gloire, de l’état corruptible à l’incorruptibilité. Et c’est en Galilée, après la Résurrection, que ses disciples le virent tout d’abord, parce que nous ne verrons plus tard avec joie la gloire de sa Résurrection que si nous passons maintenant de nos vices aux sommets de la vertu. Ainsi, celui qui se fait annoncer au tombeau apparaît ensuite au « passage » [en Galilée], puisque celui qu’on connaît en mortifiant sa chair, on le voit au moment du passage de l’âme [dans l’autre monde]. Voilà, frères très chers, que nous n’avons fait que parcourir le commentaire de l’évangile lu en ce jour de fête si solennel, mais nous serions heureux de vous dire encore quelque chose de plus particulier au sujet de la fête elle-même.

 

6. Des deux vies qui existaient, nous en connaissions une et ignorions l’autre. L’une est une vie mortelle, l’autre une vie immortelle ; l’une est corruptible, l’autre incorruptible ; l’une appartient à la mort, l’autre à la résurrection. Voici pourtant que vint le Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ fait homme (cf. 1 Tm 2, 5), qui assuma la première et nous révéla la seconde. Il mena l’une jusqu’au bout en mourant, et nous révéla l’autre en ressuscitant. La vie mortelle, nous la connaissons ; si donc il nous avait promis la résurrection de la chair sans nous la faire voir, qui aurait cru en ses promesses ? C’est pourquoi, s’étant fait homme, il apparut dans la chair, daigna mourir de son plein gré, ressuscita par sa propre puissance et révéla à travers son exemple ce qu’il nous promettait comme récompense.

Mais quelqu’un dira peut-être : « Lui, c’est de plein droit qu’il est ressuscité : il ne pouvait être retenu par la mort, puisqu’il était Dieu. » Aussi notre Rédempteur ne s’est-il pas contenté de l’exemple de sa Résurrection pour instruire notre ignorance et fortifier notre faiblesse. Seul à mourir, en ce temps-là, il ne fut pourtant pas seul à ressusciter. Il est écrit en effet : « Les corps de beaucoup des saints qui dormaient là ressuscitèrent. » (Mt 27, 52). Tous les arguments de l’incrédulité se trouvent ainsi éliminés. Pour écarter l’objection qu’un homme ne saurait espérer pour lui ce que l’Homme-Dieu nous a montré en sa chair, voici que nous apprenons qu’avec Dieu, des hommes aussi ressuscitèrent, dont nous ne doutons pas qu’ils étaient de simples hommes. Si nous sommes les membres de notre Rédempteur, soyons donc assurés de voir se réaliser en nous ce qui apparaît avec évidence en notre chef. Et si nous nous sentons très misérables, les derniers des membres du Christ, nous devons espérer [quand même] voir s’accomplir en nous ce que nous avons appris au sujet de ses membres plus éminents.

 

7. Mais voilà que me revient à la mémoire l’insulte que les Juifs lançaient au Fils de Dieu crucifié : « S’il est le roi d’Israël, qu’il descende de sa croix, et nous croirons en lui. » (Mt 27, 42). S’il était alors descendu de la croix, cédant ainsi à ceux qui l’insultaient, il ne nous aurait pas montré la force de la patience ; mais il a préféré attendre un peu, supporter les injures, accepter qu’on se moque de lui, garder patience, et remettre à plus tard le moment de donner sujet à l’admiration ; et lui qui ne voulut pas descendre de la croix, il s’est relevé du tombeau. Se relever du tombeau, c’était plus que descendre de la croix ; détruire la mort en ressuscitant, c’était plus que garder sa vie en descendant [de la croix]. Cependant, quand les Juifs constatèrent que malgré leurs insultes, il ne descendait pas de la croix, lorsqu’ils le virent mourir, ils crurent qu’ils l’avaient vaincu et se réjouirent comme s’ils avaient effacé son nom. Mais voilà que cette mort, par laquelle la foule des incroyants pensait avoir effacé son nom, a exalté ce nom dans tout l’univers. Et celui que la foule se réjouissait de voir frappé mortellement, elle déplore qu’il soit mort, parce qu’elle sait que par le supplice, il est parvenu à la gloire.

Tout cela est bien représenté dans le livre des Juges par les actes de Samson (cf. Jg 16, 1-3) : il était entré dans Gaza, la ville des Philistins ; ceux-ci, ayant très vite appris son entrée, bloquèrent aussitôt la ville avec des postes de soldats et envoyèrent des gardes ; déjà, ils se réjouissaient d’avoir capturé Samson le colosse. Mais nous savons ce que fit Samson. Au milieu de la nuit, il enleva les portes de la ville et gagna le sommet d’une montagne. Ce faisant, de qui, frères très chers, de qui Samson était-il la figure, sinon de notre Rédempteur ? Que désigne la ville de Gaza, sinon les enfers ? Et que représentent les Philistins, sinon l’incrédulité des Juifs ? Lorsqu’ils virent le Seigneur mort, et son corps déjà déposé dans le tombeau, ils dépêchèrent aussitôt des gardes, et tout comme s’ils avaient pris Samson dans Gaza, ils se réjouirent d’avoir rendu captif dans la prison des enfers celui qui s’était manifesté comme l’Auteur de la vie. Mais Samson ne s’est pas contenté de sortir au milieu de la nuit, il a aussi enlevé les portes [de la ville] : notre Rédempteur, ressuscitant avant le jour, ne s’est pas non plus contenté de sortir libre des enfers, mais il en a également détruit les portes. Il enleva les portes et gagna le sommet d’une montagne, puisqu’il emporta par sa Résurrection les portes de la prison des enfers et qu’il pénétra par son Ascension dans le Royaume des cieux.

Cette Résurrection, annoncée en figure avant d’être manifestée en acte, aimons-en la gloire, frères très chers, de tout notre esprit, et mourons pour son amour. Voilà qu’à la Résurrection de notre Créateur, nous reconnaissons pour concitoyens les anges, ses serviteurs, qui habitent la même cité que nous. Hâtons-nous donc vers la fête solennelle à laquelle se pressent en foule les habitants de cette cité. Joignons-nous à eux par le désir et la pensée, puisque nous ne le pouvons pas encore par la vision. Passons des vices aux vertus, pour mériter de voir notre Rédempteur en Galilée. Que le Dieu tout-puissant nous aide à désirer la vie, lui qui, pour nous, a livré à la mort son Fils unique, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

 

  • 2 Saint Augustin fait le même jeu de mots dans son commentaire sur l’Evangile selon saint Jean : Piscis assus, Christus est passus.

  • [1] En latin, sinister (gauche) signifie aussi défavorable, mauvais (d’où le terme français « sinistre »).

 

 

 

 

 

 

 

 

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Catho-Web

 

 

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vendredi, 02 avril 2010

LA + PASSION + DU + CHRIST

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lundi, 29 mars 2010

Triduum pascal: sommet de toute l’année liturgique.

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Catéchèse de Benoît XVI pour le Triduum pascal

 

 

 

Chers frères et sœurs,

Alors qu'est en train de se conclure l'itinéraire quadragésimal, commencé avec le Mercredi des Cendres, la liturgie d'aujourd'hui du Mercredi Saint nous introduit déjà dans le climat dramatique des prochains jours, imprégnés du souvenir de la passion et de la mort du Christ. En effet, dans la liturgie d'aujourd'hui, l'évangéliste Matthieu repropose à notre méditation le bref dialogue qui eut lieu au Cénacle entre Jésus et Judas. « Serait-ce moi, Rabbi ? », demande le traître au divin Maître, qui avait annoncé : « En vérité je vous le dit, l'un de vous me livrera ». La réponse du Seigneur est lapidaire : « Tu l'as dit » (cf. Mt 26, 14-25). Saint Jean quant à lui, termine le récit de l'annonce de la trahison de Judas avec quelques mots significatifs : « Il faisait nuit » (Jn 13, 30). Lorsque le traître abandonne le Cénacle, l'obscurité s'épaissit dans son cœur – c'est la nuit intérieure –, l'égarement s'accroît dans l'âme des autres disciples – eux aussi vont vers la nuit –, alors que des ténèbres d'abandon et de haine s'amoncèlent sur le Fils de l'Homme, qui s'approche de la consommation de son sacrifice sur la croix. Ce que nous commémorerons les jours prochains est le combat suprême entre la Lumière et les Ténèbres, entre la Vie et la Mort. Nous devons nous situer nous aussi dans ce contexte, conscients de notre « nuit », de nos fautes et de nos responsabilités, si nous voulons revivre avec un profit spirituel le Mystère pascal, si nous voulons arriver à la lumière du cœur à travers ce Mystère, qui constitue le noyau central de notre foi.

Le Jeudi Saint, demain, est le début du Triduum pascal. Au cours de la Messe chrismale, qui peut être considérée comme le prélude au Saint Triduum, le Pasteur diocésain et ses plus proches collaborateurs, les prêtres, entourés du Peuple de Dieu, renouvellent les promesses formulées le jour de l'ordination sacerdotale. Il s'agit, année après année, d'un moment de profonde communion ecclésiale, qui souligne le don du sacerdoce ministériel laissé par le Christ à son Eglise, la veille de sa mort sur la croix. C'est pour chaque prêtre un moment émouvant en cette veille de la Passion, dans laquelle le Seigneur s'est donné à nous, nous a donné le sacrement de l'Eucharistie, nous a donné le sacerdoce. C'est un jour qui touche tous nos cœurs. On bénit ensuite les huiles pour la célébration des sacrements: l'huile des catéchumènes, l'huile des malades et le saint chrême. Le soir, en entrant dans le Triduum pascal, la communauté chrétienne revit dans la messe in Cena Dominice qui eut lieu pendant la Dernière Cène. Au Cénacle, le rédempteur voulut anticiper, dans le sacrement du pain et du vin transformés en son corps et son sang, le sacrifice de sa vie : il anticipe sa mort, il donne librement sa vie, il offre le don définitif de soi à l'humanité. Avec le lavement des pieds, se répète le geste avec lequel, ayant aimé les siens, Il les aima jusqu'à la fin (cf. Jn 13, 1) et laissa aux disciples comme leur signe distinctif cet acte d'humilité, l'amour jusqu'à la mort. Après la messe in Cena Domini, la liturgie invite les fidèles à s'arrêter en adoration du Très Saint Sacrement, en revivant l'agonie de Jésus à Gethsémani. Et nous voyons que les disciples ont dormi, laissant le Seigneur seul. Aujourd'hui aussi, nous dormons souvent, nous qui sommes ses disciples. En cette nuit sainte de Gethsémani, nous voulons être vigilants, nous ne voulons pas laisser le Seigneur seul en cette heure ; ainsi, nous pouvons mieux comprendre le mystère du Jeudi Saint, qui englobe le triple don suprême du sacerdoce ministériel, de l'Eucharistie et du commandement nouveau de l'amour (agape).

Le Vendredi Saint, qui commémore les événements qui vont de la condamnation à mort à la crucifixion du Christ, est une journée de pénitence, de jeûne et de prière, de participation à la Passion du Seigneur. A l'heure établie, l'Assemblée chrétienne reparcourt, avec l'aide de la Parole de Dieu et des gestes liturgiques, l'histoire de l'infidélité humaine au dessein divin, qui toutefois se réalise précisément ainsi, et elle écoute à nouveau le récit émouvant de la Passion douloureuse du Seigneur. Elle adresse ensuite au Père céleste une longue « prière des fidèles », qui embrasse toutes les nécessités de l'Eglise et du monde. La Communauté adore donc la Croix et s'approche de l'Eucharistie, en consommant les saintes espèces conservées depuis la messe in Cena Domini du jour précédent. En commentant le Vendredi Saint, saint Jean Chrysostome observe : « Avant, la croix signifiait le mépris, mais aujourd'hui elle est une chose vénérable, avant elle était symbole de condamnation, aujourd'hui elle est espérance de salut. Elle est devenue véritablement source de biens infinis ; elle nous a libérés de l'erreur, elle a dispersé nos ténèbres, elle nous a réconciliés avec Dieu, d'ennemis de Dieu elle nous fait devenir sa famille, d'étrangers elle a fait de nous ses voisins: cette croix est la destruction de l'inimitié, la source de la paix, l'écrin de notre trésor » (De Cruce et latrone I, 1, 4). Pour revivre avec une plus grande participation la Passion du Rédempteur, la tradition chrétienne a donné vie à de multiples manifestations de piété populaire, parmi lesquelles les célèbres processions du Vendredi Saint avec les rites suggestifs qui se répètent chaque année. Mais il y a un pieux exercice, celui du Chemin de Croix (Via Crucis), qui nous offre au cours de toute l'année la possibilité d'imprimer toujours plus profondément dans notre âme le mystère de la Croix, d'aller avec le Christ sur ce chemin, et de nous conformer ainsi intérieurement à Lui. Nous pourrions dire que le Chemin de Croix nous enseigne, pour reprendre une expression de saint Léon le Grand, à « regarder avec les yeux du cœur Jésus crucifié, de manière à reconnaître dans sa chair notre propre chair » (Disc. 15 sur la Passion du Seigneur). Et c'est précisément là que se trouve la véritable sagesse du chrétien, que nous voulons apprendre en suivant le Chemin de Croix, justement le Vendredi saint au Colisée.

Le Samedi Saint est le jour où la liturgie demeure dans le silence, le jour du grand silence, et les chrétiens sont invités à conserver un recueillement intérieur, souvent difficile à cultiver à notre époque, pour mieux se préparer à la Veillée pascale. Dans de nombreuses communautés sont organisés des rites spirituels et des rencontres de prière mariale, comme pour s'unir à la Mère du Rédempteur, qui attend avec une confiance anxieuse la résurrection du Fils crucifié. Enfin, dans la Veillée pascale, le voile de tristesse qui enveloppe l'Eglise en raison de la mort et de la sépulture du Seigneur, sera finalement déchiré par le cri de la victoire : le Christ est ressuscité et il a vaincu la mort pour toujours ! Nous pourrons alors vraiment comprendre le mystère de la Croix, « comment Dieu crée des prodiges également dans ce qui est impossible – écrit un auteur antique – afin que l'on sache que lui seul peut faire ce qu'il veut. De sa mort provient notre vie, de ses plaies notre guérison, de sa chute notre résurrection, de sa descente notre remontée » (Anonyme « Quartodecimano »). Animés par une foi plus solide, au cœur de la Veillée pascale nous accueillerons les nouveaux baptisés et nous renouvellerons les promesses de notre Baptême. Nous ferons ainsi l'expérience que l'Eglise est toujours vivante, qu'elle rajeunit toujours, qu'elle est toujours belle et sainte, car elle repose sur le Christ qui, ressuscité, ne meurt plus.

Chers frères et sœurs, le Mystère pascal, que le Saint Triduum nous fera revivre, n'est pas seulement un souvenir d'une réalité passée, mais une réalité actuelle : aujourd'hui aussi le Christ vainc le péché et la mort avec son amour. Le mal, sous toutes ses formes, n'a pas le dernier mot. Le triomphe final appartient au Christ, à la vérité et à l'amour ! Si nous sommes disposés à souffrir et à mourir avec Lui, nous rappellera saint Paul lors de la Veillée pascale, sa vie deviendra notre vie (cf. Rm 6, 9). Notre existence chrétienne repose et se construit sur cette certitude. En invoquant l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, qui a suivi Jésus sur le chemin de la Passion et de la Croix et qui l'a embrassé après sa déposition, je vous souhaite à tous de participer pieusement au Triduum pascal pour goûter la joie de la Pâque avec tous vos proches.

 

 


Source

 

Hermas.info

 

 


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vendredi, 26 mars 2010

Lettre des évêques de France au Saint-Père

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Très Saint Père,


Réunis à Lourdes pour notre Assemblée plénière de printemps, nous vous adressons un cordial message de soutien dans la période difficile que traverse notre Église. Nous avons pris connaissance de votre lettre aux catholiques irlandais et nous comprenons qu'elle est aussi porteuse d'un appel aux autres pays. Nous avons confirmé les dispositions prises par notre Conférence, il y a maintenant dix ans et nous continuons d'exercer notre vigilance.

Nous éprouvons tous honte et regrets devant les actes abominables perpétrés par certains prêtres et religieux. Nous nous associons à vos paroles fortes destinées aux victimes de ces crimes. Ceux qui ont commis ces actes défigurent notre Église, blessent les communautés chrétiennes et étendent la suspicion sur tous les membres du clergé. Même si ces actes ne sont le fait que d'un très petit nombre de prêtres - et c'est déjà trop - ceux qui vivent avec joie et fidélité leur engagement au service de l'Église sont aussi atteints dans la communion du presbyterium.

Nous constatons aussi que ces faits inadmissibles sont utilisés dans une campagne pour s'attaquer à votre personne et à votre mission au service du corps ecclésial. Nous souffrons tous de ces procédés indignes et nous tenons à vous dire que nous portons avec vous la peine que provoquent les calomnies qui vous visent et nous vous renouvelons l'expression de notre communion et de notre soutien.

En cette année du Sacerdoce et au moment où nous allons entrer dans la Semaine Sainte et célébrer la messe chrismale, nous voulons renouveler notre confiance à nos prêtres. Nous les encourageons dans leur fidélité au don qu'ils ont reçu et à la mission que leur a confiée le Christ dans son Église.

Fidèles à l'engagement de notre consécration épiscopale, nous vous disons encore notre respectueux et fraternel attachement ainsi que notre prière constante pour vous et nous demandons pour nous, les prêtres, les diacres et les fidèles, votre bénédiction.


Les évêques de France
Le Vendredi 26 mars 2010