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vendredi, 10 avril 2009

Chemin de Croix

 

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Voici le magnifique Chemin de Croix, prêché par l'abbé René Sébastien Fournié au Centre Saint Paul l'an dernier. Faites en votre miel en cette Grande Semaine. N'hésitez pas à faire vous même ce Chemin de Croix et à le méditer.

 

 

 

 

 

 

 

1° Station - Jésus condamné à mort.

La condamnation à mort survient après cette nuit pâle de souffrance et de prière vécue par le Christ. Il se tient seul, au centre de la scène, agenouillé sur la terre de ce jardin. Comme toute personne affrontée à la mort, le Christ aussi est tenaillé par l'angoisse. Saint Luc emploie le mot d'« agonie », c'est-à-dire de lutte. La prière de Jésus est dramatique, tendue comme dans un combat, et la sueur mêlée de sang qui coule sur son visage est le signe d'un tourment âpre et dur. Son cri est lancé vers le ciel, vers ce Père qui semble mystérieux et muet : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe », coupe de souffrance et de mort. Jacob lui aussi, durant une nuit sombre sur les rives d'un affluent du Jourdain, avait rencontré Dieu au travers d'une personne mystérieuse qui « avait lutté avec lui jusqu'au lever de l'aurore ».
Prier au moment de l'épreuve est une expérience qui bouleverse le corps et l'âme. Le Christ lui aussi, dans les ténèbres de ce terrible soir a poussé un grand cri dans les larmes, et a prié en suppliant Dieu de pouvoir le sauver de la mort.
Dans le Christ de Gethsémani aux prises avec l'angoisse, nous nous retrouvons nous-mêmes quand nous traversons la nuit de la souffrance qui déchire, la nuit de la solitude lorsque les amis nous abandonnent, la nuit du silence de Dieu. En lui nous découvrons aussi notre visage, quand il est baigné de larmes et marqué par la désolation.
Regardons ce Saint, ce Juste et ce Véritable qui fut jugé par les pécheurs et mis à mort. Et pourtant, tandis qu'ils Le jugeaient, ils étaient forcés de L'acquitter. Judas, après L'avoir trahi, alla dire aux prêtres : " J'ai péché, car j'ai livré le sang innocent. " Pilate, qui rendit la sentence, dit à son tour : " Je suis innocent du sang de ce juste ", et rejeta le crime sur les Juifs. Le Centurion qui L'avait vu crucifier dit aussi : " En vérité, celui-ci était un juste. "
Ainsi toujours, le Christ est justifié jusque dans ses paroles et il est vainqueur quand il est jugé. Le combat de Jésus n'aboutit pas à la tentation de se laisser vaincre par le désespoir, mais il aboutit à professer sa confiance dans le Père et dans son mystérieux dessein. Ce sont les paroles du « Notre Père » qu'il propose de nouveau en cette heure amère : « Priez pour ne pas entrer en tentation... Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ! ». Et voici qu'apparaît l'ange de la consolation, du soutien et du réconfort, qui aide Jésus et qui nous aide à continuer jusqu'au bout notre chemin.
Accordez-nous Seigneur la grâce d'être vrai avec nous même, avec vous, et que reconnaissant notre état de pécheur et votre amour infini, nous sachions nous tourner humblement vers vous pour recevoir votre pardon et la force de changer de vie.


2° Station - Jésus reçoit sa Croix.

Le soleil du vendredi saint s'est levé derrière le Mont des Oliviers, après avoir éclairé les vallées du désert de Judas. Les 71 membres du Sanhédrin, la plus haute institution juive, sont réunis autour du Christ. L'audience va s'ouvrir, avec la procédure habituelle des procès en justice : le contrôle d'identité, les chefs d'inculpation, les témoins. Le jugement est de nature religieuse selon les compétences de ce tribunal, comme il apparaît aussi dans les deux questions décisives : « Es-tu le Christ ? ... Es-tu le Fils de Dieu ? ».
La réponse du Christ exprime au début comme un désabusement : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; et si j'interroge, vous ne répondrez pas ». Il sait que, dans ce simulacre de procès, il y a l'incompréhension, la suspicion et l'équivoque. Il ressent autour de lui la froideur d'un mur de défiance et d'hostilité, encore plus oppressante parce que dressée contre lui par sa propre communauté religieuse et par sa propre nation.
L'accusation, qui conduira à une sentence de mort, à porter la croix, devient une révélation et notre profession de foi dans le Christ, Fils de Dieu. Cet accusé, humilié par une cour orgueilleuse, par une assemblée présomptueuse et par un jugement désormais scellé, rappelle à tous le devoir de rendre témoignage à la vérité, la vérité de la croix, la vérité de notre Rédemption. Un témoignage à faire retentir même quand est forte la tentation de se cacher, de se résigner, de se laisser aller à la dérive de l'opinion dominante.
O Seigneur, Dieu Tout-Puissant, qui portez sans lassitude le poids du monde entier, qui avez porté avec une fatigue accablante le fardeau de tous nos péchés, Vous qui conservez nos corps par votre Providence, soyez aussi le Sauveur de nos âmes par votre précieux sang et donnez-nous d'être des témoins de la Croix.


3° Station - Jésus tombe pour la première fois sous le poids de sa Croix.


Satan tomba du ciel au commencement, par la sentence de Dieu contre lequel il s'était révolté. Plus tard il réussit à associer l'homme à sa rébellion et Dieu vint pour sauver sa créature : pour se faire le Verbe revêtu de chair, fut mis sous le pouvoir du démon, qui jadis frappé par Dieu, frappa à son tour Celui contre Lequel il se rebella : Ce coup fut la cause de la chute de Jésus. A travers cette chute nous pouvons donc y voir l'attaque perfide du diable mais aussi nos propres attaques, nos propres lâchetés et nos trahisons. Tel Judas... Cette trahison et ce baiser sont devenus au cours des siècles le symbole de toutes les infidélités, de toutes les apostasies, de toutes les tromperies. Le Christ rencontre donc une autre épreuve, celle de la trahison qui provoque l'abandon et l'isolement. Ce n'est pas cette solitude qui lui était si chère, telle celle quand il se retirait sur la montagne pour prier, ce n'est pas la solitude intérieure, source de paix et de tranquillité parce que, par elle, se dévoile à nous le mystère de l'âme et de Dieu. Au contraire, il s'agit de cette solitude causée par l'abandon, notre abandon, quand tant de fois nous l'abandonnons, quand tant de fois nous nous détournons de lui et de notre prochain. A chaque fois, nous participons à cette chute du Christ, à chaque fois nous freinons la progression de ce Corps mystique... à chaque fois nous réactualisons cette terrible phrase de Notre-seigneur : « C'est maintenant votre heure, c'est la domination des ténèbres ». Cessons de faire chuter le Christ à travers son corps mystique, cessons de permettre au mal de se développer dans son linceul de violence, d'agression et de brutalité. Relevons-nous avec le divin Seigneur, Lui qui fut toujours certain que le pouvoir des ténèbres - apparemment invincible et jamais rassasié de triomphes - est destiné à être vaincu. À la nuit succède l'aube, à l'obscurité la lumière, à la trahison le repentir, à la chute, la reprise confiante.
Seigneur, c'est pour nous, que vous avez eu ce courage. Et nous qui démissionnons si souvent devant les efforts à faire, devant les plus petits sacrifices ! Apprenez-nous à vous aimer et à nous aimer comme vous nous aimez. Apprenez-nous nous à marcher à votre suite, à nous relever dans les difficultés, les combats, car avec vous il y a le salut des âmes à gagner. Faites nous grandir dans l'amour, ayez pitié de notre faiblesse et venez nous aider à nous relever lorsque nous tombons, que nous soyons des hommes dignes afin d'être de dignes enfants du Père.


4° Station - Jésus rencontre sa Mère.


Toute mère est visage de l'amour, refuge de tendresse, fidélité qui n'abandonne pas, parce qu'une vraie mère aime même quand elle n'est pas aimée. Marie est Mère! Sur le chemin de croix de Jésus, se trouve Marie, sa Mère. Durant la vie publique de son fils, elle avait dû se tenir à l'écart, pour faire place à la nouvelle famille de Jésus, à la famille naissante de ses disciples. Elle avait entendu ses paroles qui peuvent nous paraître dures de la part de son Fils : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? ... Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. » Et bien on voit à présent qu'elle est la Mère de Jésus, non seulement dans son corps, mais dans son cœur. Avant même de l'avoir conçu dans son corps, elle l'avait conçu dans son cœur, grâce à son obéissance. Et Siméon lui avait prédit « ton cœur sera transpercé par un glaive ». A présent tout devient réalité. Mais dans son cœur, demeure bien vivant la parole que l'ange lui avait dite quand tout avait commencé: « Sois sans crainte, Marie ». Les disciples se sont enfuis, elle, non. Elle reste là, avec son courage de mère, avec sa fidélité de mère, avec sa bonté de mère et avec sa foi, qui résiste dans l'obscurité : « Heureuse celle qui a cru » est-il écrit dans saint Luc ; ainsi que... « Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? ». Oui, à ce moment-là, Il le sait : il trouvera la foi. En cette heure-là, c'est sa grande consolation.
Nous sommes loin de l'attitude de Saint Pierre qui révèle une âme misérable, sa fragilité, son égoïsme, sa peur. Pourtant, quelques heures auparavant, celui-là avait proclamé : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas... Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas ».
Cependant, le rideau ne tombe pas sur cette trahison, un son déchire le silence de Jérusalem mais surtout la conscience de Pierre : c'est le chant d'un coq. À ce moment précis, Jésus sort du tribunal qui l'a condamné. Luc décrit le croisement des regards entre le Christ et Pierre en utilisant un verbe grec qui indique le fait de fixer profondément un visage. Mais, comme le note l'évangéliste, ce n'est pas n'importe quel homme qui en regarde maintenant un autre, c'est « le Seigneur », dont les yeux scrutent le cœur et les reins, c'est-à-dire le secret intime d'une âme.
Et des yeux de l'apôtre coulent les larmes du repentir. Cet événement concentre tant d'histoires d'infidélité et de conversion, de faiblesse et de libération. « J'ai pleuré et j'ai cru ! ».
Seigneur comme notre amour pour vous est loin de ressembler à celui de Marie! Nous qui avons tant peur de souffrir... Notre-Dame, venez nous donner la main, pour nous apprendre à suivre Jésus et à faire la volonté du Père tout au long de notre vie, chaque jour de notre vie.


5° Station - Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix.


Simon fait ce qu'il doit faire, avec certainement beaucoup de répugnance, mais de cette rencontre involontaire est née la foi. Le mystère de Jésus souffrant et muet a touché son cœur. Jésus, dont seul l'amour divin pouvait et peut racheter l'humanité entière, veut que nous partagions sa croix, pour compléter ce qui manque encore à ses souffrances comme dit Saint Paul. Chaque fois qu'avec bonté nous allons à la rencontre de celui qui souffre, de celui qui est persécuté et faible, en partageant sa souffrance, nous aidons Jésus à porter sa propre croix. Ainsi nous obtenons le salut et nous pouvons nous-mêmes coopérer au salut du monde.
Oui Simon tu portes la croix d'un Autre, tu soulèves le bois de souffrance et tu empêches qu'il n'écrase la victime.
Tu nous rappelles que nous ne sommes nous-mêmes que si nous ne pensons pas à nous-mêmes. Saurons-nous reconnaître ces croix des autres à porter avec eux ? Viendrons-nous en aide plus ardemment à notre prochain après ce jour du Vendredi Saint ? Ou mourrons-nous dans notre égoïsme?
Serons-nous l'image de l'indifférence, du manque d'intérêt, du primat de l'opportunisme. L'indifférence est pire que l'immoralité explicite, car elle engendre au moins un sursaut ou une réaction ; l'indifférence en revanche, est pure amoralité ; elle paralyse la conscience, elle éteint le remords et elle émousse l'intelligence. L'indifférence est la mort lente de l'image de Dieu en nous.
Seigneur, regarde comme nous démissionnons rapidement dès que cela devient un peu dur. Vois aussi combien de fois nous « faisons semblant » de porter notre fardeau alors que nous nous arrangeons sinon pour le laisser de côté, du moins pour le traîner derrière nous. Seigneur, agissant ainsi nous sommes loin de ressembler à Simon, et pourtant nous prétendons être tes disciples. Oh Jésus toutes nos croix ne sont que des petits bouts de la tienne et si nous les portons avec toi, c'est surtout toi qui les portes avec nous ! Apprends nous Seigneur à porter nos croix avec toi, que ce soit les nôtres ou celles des autres. Apprends-nous à te suivre ainsi dans l'effort, mais surtout dans l'amour et la confiance.


6° Station - La Face de Jésus est essuyée par Véronique.

« C'est ta face, Seigneur, que je cherche ; ne me cache pas ta face », nous font chanter les psaumes. Véronique ne se laisse ni gagner par la brutalité des soldats, ni immobiliser par la peur des disciples. Elle est l'image de la femme éprise de bonté qui, dans le désarroi et l'obscurité des cœurs, garde le courage de la bonté, et ne permet pas que son cœur s'obscurcisse. « Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ! » Au début, Véronique voit seulement un visage maltraité et marqué par la souffrance. Mais l'acte d'amour imprime dans son cœur la véritable image de Jésus : sur son visage humain, couvert de sang et de blessures, elle voit le visage de Dieu et de sa bonté, qui nous accompagne aussi dans la souffrance la plus profonde. C'est seulement avec le cœur que nous pouvons voir Jésus. Seul l'amour nous rend capables de voir et nous rend purs. Seul l'amour nous fait reconnaître Dieu, qui est l'amour même.
Seigneur, que notre visage Vous soit agréable, qu'il ne soit pas souillé par le péché, mais lavé et purifié par votre précieux Sang. Aurions-nous eu le courage d'une telle démarche ? Rien n'est moins sûr quand nous regardons toutes nos fuites devant les responsabilités, les risques à prendre. Seigneur aide nous dans notre faiblesse, nos lâchetés, nos compromis et fais nous grandir. Seigneur, que l'exemple de cette femme soit source de grâce en nous et que nous apprenions à avoir le courage de vivre notre foi sous le regard des autres.


7° Station - Jésus tombe une seconde fois.

Satan subit une seconde chute quand Notre-Seigneur vint sur la terre. Il avait depuis longtemps usurpé l'empire du monde entier, et s'en nommait roi. Et il osa enlever dans ses bras le Sauveur très-saint, lui montrer tous les royaumes de la terre et lui faire la promesse blasphématoire de les lui donner, à Lui, son Créateur, s'il voulait l'adorer. Jésus lui répondit : « Retire-toi, Satan ! » ; et Satan tomba du haut de la montagne. Et Jésus rendit témoignage de cette chute en disant : « Je vis Satan tomber du ciel comme l'éclair ». Le Démon se souvenant de cette seconde défaite, frappa le Christ pour la seconde fois.
La tradition établit un parallèle entre la chute du Christ, toute physique, avec celle d'Adam et de l'humanité, morale celle-ci. Au cours de l'histoire, la chute de l'homme prend des formes toujours nouvelles. Dans sa première épître, saint Jean parle d'une triple chute de l'homme : Celle de la chair, celle de l'orgueil et celle des richesses matérielles. Cependant nous pouvons aussi penser à nos détachements de la foi, à nos abandons. N'est-ce pas là ce que produisent les grandes idéologies, comme la banalisation de l'homme qui ne croit plus à rien et qui se laisse simplement aller, construisant ainsi un nouveau paganisme, un paganisme plus mauvais, qui, en voulant mettre définitivement Dieu à part, a fini par se débarrasser de l'homme. L'homme gît ainsi dans la cendre. Le Seigneur porte ce poids, il tombe et il retombe, pour pouvoir venir jusqu'à nous ; il nous regarde afin que notre cœur se réveille ; il retombe pour nous relever.
O mon Dieu, apprenez-nous à souffrir avec Vous, et à ne pas craindre les soufflets que Satan pourrait donner à ceux qui lui résistent.


8° Station - Les femmes de Jérusalem pleurent sur Notre-Seigneur.

Écouter Jésus alors qu'il fait des reproches aux femmes de Jérusalem qui le suivent et qui pleurent sur lui nous surprend puis nous fait réfléchir. Comment comprendre cette attitude du Christ ? S'agit-il de reproches adressés à une piété purement sentimentale et qui n'a rien d'une vraie conversion et d'une foi vécue ? Il ne sert à rien de pleurer sur les souffrances de ce monde avec des paroles et par des sentiments, alors que notre vie continue toujours à être égale à elle-même. C'est pourquoi le Seigneur nous avertit du danger dans lequel nous sommes nous-mêmes. Il nous montre la gravité du péché et la gravité du jugement. Malgré tous nos discours effrayés devant le mal et la souffrance des innocents, ne sommes-nous pas trop enclins à banaliser le mystère du mal ? En définitive, de l'image de Dieu et de Jésus, nous ne retenons peut-être que l'aspect doux et aimable, alors que nous avons évacué tranquillement l'aspect du jugement... Nous nous demandons si Dieu peut encore prendre notre faiblesse au tragique. Car nous ne sommes que des hommes ! Mais en regardant les souffrances du Fils, nous voyons toute la gravité du péché, nous voyons comment il doit être expié jusqu'à la fin pour pouvoir être vaincu. Le mal ne peut pas continuer à être banalisé devant l'image du Seigneur qui souffre. A nous aussi, le Seigneur déclare : Ne pleurez pas sur moi, pleurez sur vous-mêmes ... car si l'on traite ainsi l'arbre vert, que deviendra l'arbre sec ?
Les larmes ne suffisent pas. Les larmes doivent se transformer en amour qui éduque, en force qui guide. Les larmes doivent empêcher d'autres larmes !


9° Station - Jésus tombe pour la troisième fois.

Que peut nous dire la troisième chute de Jésus sous le poids de la croix ? A nouveau comment ne pas penser à la chute de l'homme ? Mais cette fois-ci considérons à ce que le Christ souffre dans son Église Elle-même ? Combien de fois abusons-nous du Saint-Sacrement, de sa présence, dans quel cœur vide et mauvais entre-t-Il souvent ? Combien de fois ne célébrons-nous que nous-mêmes, et ne prenons-nous même pas conscience de sa présence ? Combien de fois sa Parole est-elle déformée et galvaudée ? Quel manque de foi dans de très nombreuses théories, combien de paroles creuses ! Combien d'orgueil et d'autosuffisance ! Que de manques d'attention au sacrement de pénitence, où le Christ nous attend pour nous relever de nos chutes ! Tout cela est présent dans sa passion. La trahison des disciples, la réception indigne de son Corps et de son Sang sont certainement les plus grandes souffrances du Rédempteur, celles qui lui transpercent le cœur.
Satan fera une troisième et dernière chute à la fin du monde, alors qu'il sera enfermé pour toujours dans la prison éternelle de l'absence de Dieu. Il sait dès le commencement que telle sera sa fin, il n'a nulle espérance ; il est plongé dans le désespoir. Il savait donc bien qu'aucune souffrance infligée au Christ ne servirait pas à le faire échapper à ce sort inévitable. Mais il avait résolu, dans sa haine et son horrible rage, de l'insulter et de le torturer, pendant qu'il était encore son pouvoir. Voilà pourquoi il Le renversa une troisième fois.
Il ne nous reste plus qu'à adresser à Notre Dieu, du plus profond de notre âme, ce cri : Kyrie, eleison.


10° Station - Jésus est dépouillé de ses vêtements.

Le vêtement donne à l'homme sa position sociale, il lui donne sa place dans la société, il le fait être quelqu'un. Être dépouillé en public signifie, pour Jésus, n'être plus personne, n'être rien d'autre qu'un exclu, méprisé de tous. Le moment du dépouillement nous rappelle aussi l'exclusion du paradis : la splendeur de Dieu a disparu en l'homme qui maintenant se trouve là, nu et exposé, dénudé et honteux. De cette manière, Jésus assume encore une fois la situation de l'homme pécheur. Ce Jésus dépouillé nous rappelle le fait que, tous, nous avons perdu notre «premier vêtement», c'est-à-dire la splendeur de Dieu. Sous la croix les soldats tirent au sort pour se partager ses pauvres biens, ses vêtements. Les évangiles rappellent qu'il s'agit là de l'accomplissement des prophéties. Rien n'est pure coïncidence, tout ce qui arrive est contenu dans la Parole de Dieu et voulu par son dessein divin. Le Seigneur fait l'expérience de toutes les stations et de tous les degrés de la perdition humaine, et chacun de ces degrés est, avec toute son amertume, une étape de la Rédemption : c'est ainsi qu'il ramène au bercail la brebis perdue.
En outre, cet habit du Christ était riche de symbole : en effet, saint Jean nous enseignant que sa tunique était toute d'une pièce, on peut y voir une allusion au vêtement du grand prêtre, qui lui aussi était tissé d'une seule pièce. Dès lors, comment ne pas comprendre que Lui, le Crucifié, est le véritable grand prêtre.


11° Station - Jésus est cloué à la Croix.

Les minutes de l'agonie s'écoulent et l'énergie vitale de Jésus s'épuise lentement sur la croix. Pourtant il a encore la force d'accomplir un dernier acte d'amour à l'égard de l'un des deux condamnés à mort qui sont à ses côtés. Entre le Christ et cet homme se déroule un fragile dialogue qui tient en deux phrases essentielles : D'un côté, l'appel du malfaiteur, du bon larron, du converti de la dernière heure : « Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras avec ton Royaume ». La réponse de Jésus est très brève... comme un souffle : « Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». Ce mot « Paradis » est très rare dans l'Écriture : Il n'apparaît que deux autres fois dans le Nouveau Testament. Il évoque à l'origine un jardin fertile et fleuri : C'est une image évocatrice du Royaume de lumière et de paix que Jésus avait annoncé dans sa prédication et qu'il avait inauguré par ses miracles. C'est le but de notre difficile chemin dans l'histoire, c'est la plénitude de la vie, c'est l'intimité de l'étreinte avec Dieu. C'est le don ultime que le Christ nous fait à travers le sacrifice de sa mort qui s'ouvre sur la gloire de la résurrection.
Le dialogue s'arrête donc là. Mais ces quelques paroles jaillissant péniblement des deux gorges desséchées, se font encore entendre aujourd'hui et elles résonnent toujours comme un signe de confiance et de salut pour celui qui a péché mais qui aussi a cru et espéré, fût-ce à la toute dernière extrémité de sa vie.


12° Station - Jésus meurt sur la Croix.

Au début de ce chemin de croix, nous avons considéré la nuit pâle de Gethsémani. Mais maintenant c'est l'obscurité. Les ténèbres semblent donc vaincre la terre où Dieu meurt. Le Fils de Dieu pour être vraiment homme et notre frère, doit aussi boire le calice de la mort car cette dernière est commune à nous autres, fils d'Adam. Ainsi devient-Il par sa mort, semblable à ses frères. Il devient pleinement l'un de nous, présent avec nous à ce moment terrible. Moment qui se produit certainement en ce moment même pour un homme ou une femme, ici à Paris, dans d'autres villes et lieux de ce monde.
Dans le Christ qui meurt, il y a un Dieu passionné, amoureux de ses créatures au point de mourir librement dans la souffrance. C'est pour cela que le Christ Crucifié est le signe humain universel de la solitude de la mort, de l'injustice et du mal ; mais aussi le signe divin universel d'espérance, de don de soi et de vie.
En effet, même lorsqu'il est là, mourant sur la croix, tandis que son souffle s'éteint, Jésus ne cesse pas d'être le Fils de Dieu. À ce moment-là, toutes les souffrances et toutes les morts sont traversées et prises par la divinité, elles sont irradiées d'éternité, un germe de vie éternelle est déposé en elles, et sur elles brille une étincelle de lumière divine.
« Père, entre tes mains je remets mon esprit... Consummatum est... Tout est accompli... » Le mystère de l'amour de Dieu envers nous est accompli !
La rançon est payée et nous sommes rachetés. Dieu ne voulait pas nous pardonner gratuitement afin de nous montrer combien nous étions chers à ses yeux : Ce que l'on achète a de la valeur. Aussi pour montrer son amour pour nous, Il fixa un prix : La mort de son propre Fils, revêtu de notre nature humaine.


13° Station - Jésus est déposé dans les bras de sa sainte Mère.


Si Marie avait commencé à se détacher de son Fils depuis ses douze ans où Il lui avait dit qu'il avait une autre maison et une autre mission à accomplir, à ce moment précis, son détachement est suprême. C'est une heure de déchirement, celle que connaît toute mère quand elle voit renversée la logique même de la nature selon laquelle ce sont les mères qui doivent mourir avant leurs enfants. Mais saint Jean n'évoque aucune larme sur son visage, aucun cri sur ses lèvres. C'est au contraire un halo de silence.
Ce détachement extrême n'est pas stérile : au contraire il est d'une fécondité inattendue, semblable à une mère qui accouche. En effet, Marie redevient mère. Et de fait l'Evangile reprend le mot de « mère » 5 fois dans ce tragique passage. Marie donc, redevient mère et ses fils seront tous ceux qui, comme « le disciple bien-aimé », se placent sous le manteau de la grâce divine et qui suivent le Christ dans la foi et dans l'amour.
À partir de cet instant, Marie ne sera plus seule, elle deviendra la mère de l'Église, d'un peuple immense, de toute langue, nation et race, qui, tout au long des siècles, se pressera avec elle autour de la croix du Christ, son premier-né.
Jésus est maintenant redevenu votre propriété, ô Vierge-Mère, car le monde et Lui se sont séparés pour toujours. Il vous avait quittée pour faire l'œuvre de son Père, Il l'a terminée et l'a soufferte. Satan et les mauvais hommes n'ont plus maintenant aucun droit sur Lui, trop longtemps Il a été dans leurs mains. Vous avez maintenant droit à Le reprendre, maintenant que le monde a fini de Lui nuire.
Vierge Mère de Dieu, priez pour nous.


14° Station - Jésus est déposé dans le sépulcre.


Le corps crucifié et torturé du Christ est délicatement enveloppé dans le Saint-Suaire par Joseph d'Arimathie et placé dans le sépulcre taillé dans le roc. Durant les heures de silence qui vont suivre, le Christ sera vraiment comme tous les hommes qui entrent dans les entrailles obscures de la mort et de la rigidité cadavérique. Pourtant, dans ce crépuscule du Vendredi saint, il y a comme un frémissement : Saint Luc note que « déjà brillaient les lumières du sabbat » aux fenêtres des maisons de Jérusalem. La veillée que les Juifs vivent dans leurs maisons devient presque le symbole de l'attente des femmes et de Joseph d'Arimathie et des autres disciples. Une attente qui emplit maintenant avec une tonalité nouvelle le cœur de tout croyant qui se trouve devant un tombeau ou qui sent la main glacée de la maladie ou de la mort l'envahir. C'est l'attente d'une aube nouvelle. En cette aurore, sur le chemin qui mène aux tombeaux, l'ange viendra à notre rencontre et il nous dira : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n'est pas ici, il est ressuscité ! ». Et sur le chemin du retour vers nos maisons, c'est le Ressuscité qui s'approchera de nous, marchant avec nous, et qui passera le seuil de la maison pour être l'hôte de notre table.

 

 

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Illustraion

Jérôme Bosch, Le portement de la croix.

 

Source

Metablog

 

 


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jeudi, 09 avril 2009

La Sainte Cène

 

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Juan Vicente Macip











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vendredi, 03 avril 2009

Benoît XVI j'ai confiance en toi

 

 

 

Témoignages (voir la liste)

 

 

 

Dans les tempêtes médiatiques successives qu’essuient l’Eglise catholique et son représentant Benoît XVI, nous, simples baptisés et paroissiens oubliés des medias, poursuivons notre Carême en disant humblement mais publiquement notre foi, notre fidélité et notre confiance dans l’Eglise fondée par Jésus-Christ, et confiée par Lui à Benoît XVI, successeur de l’apôtre Pierre.


MANIFESTE DE CAREME : « BENOIT, J’AI CONFIANCE EN TOI ! »

 

« Je souhaite offrir mon Carême en disant publiquement ma fidélité et ma confiance dans le ministère de Benoît XVI, garant de l’unité et de la foi de l’Eglise catholique.

Oui, Benoît, j’ai confiance en toi ! »

 

 

 

 

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mercredi, 25 mars 2009

Sida/propos du pape: les évêques du Cameroun dénoncent une "désinformation"

 

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Les évêques du Cameroun estiment qu'une "certaine presse" a fait de la "désinformation", créant la polémique autour des des propos sur les préservatifs et la lutte contre le sida du pape Benoît XVI lors de son voyage en Afrique, dans une déclaration obtenue mercredi par l'AFP.

"Une certaine presse s'est fait l'écho d'un malaise qu'auraient suscité les propos du Saint-Père sur l'usage des préservatifs et sur le VIH-sida", affirme la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, dans une réaction à "une telle désinformation".

Les évêques "s'étonnent de ce que les journalistes ne retiennent de cette déclaration du pape (...) que l'opposition aux préservatifs, occultant toute l'action de l'Eglise sur la lutte contre le sida et la prise en charge des malades".

Ils accusent "les médias occidentaux notamment (d'avoir) oublié les autres aspects pourtant essentiels du message africain du Saint-Père sur la pauvreté, la réconciliation, la justice et la paix".

"Ceci est très grave, lorsqu'on sait le nombre de morts que causent d'autres maladies en Afrique et sur lesquelles il n'y a aucune publicité véritable, lorsqu'on sait le nombre de morts que causent en Afrique les luttes fratricides dues aux injustices et à la pauvreté", écrivent-ils.

Ils assurent ne pas nier "pour autant pas la réalité du sida, ni son effet dévastateur dans les familles au Cameroun".

"L'engagement (...) auprès des personnes vivant avec le virus du sida, l'accompagnement des personnes infectées et affectées sont des priorités" pour l'Eglise, poursuit le texte.

L'Eglise "ne méprise pas les malades du sida et n'encourage nullement la propagation de la maladie" contrairement à ce qu'avancent "certains médias", estiment les évêques. Elle a cependant "l'impérieux devoir de rappeler aux chrétiens que toute pratique sexuelle en dehors du mariage et non rangée est dangereuse et propice à la diffusion du sida", ajoute cette déclaration."

En route pour sa première visite en Afrique (17-20 mars), Benoît XVI avait affirmé que l'on ne pouvait "pas résoudre le problème du sida (...) avec la distribution de préservatifs" et que, "au contraire", leur "utilisation (aggravait) le problème".

 

 

LA CROIX.COM

 

 

 

 

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lundi, 23 mars 2009

Contre le lynchage et l'anathème envers Benoît XVI

 

 

 

 

 

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Nous sommes tous émus, en tant que catholiques, par l'ignoble lynchage médiatique auquel nous assistons depuis  des dizaines de jours, où l'on a l'impression que le monde entier , et en particulier le milieu médiatique en Europe, s'octroie avec une incroyable indécence le droit de jeter l'anathème sur Benoit XVI en déformant ses propos et en cherchant, positivement, à nuire à l'Eglise.

 

Que faire me direz-vous ? Voici une proposition de réponse :

 

1) Prenez connaissance de ce message, qui contient un travail remarquable, respectueux de la vérité et très pédagogique. L'auteur, inconnu de nous, doit être salué pour ce résumé si concis et si puissant.

2) Diffusez ce message! Ainsi, nous ne pourrons plus dire : Que faire à part prier pour lui ?

 

Etape numéro 1 : lisez cette phrase, source du lynchage mondial:


« (...) on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d'augmenter le problème. »

 


Etape numéro 2 : lisez l'ensemble du texte suivant (question et réponse de la conf. de presse de B XVI dans l'avion)

 

Philippe Visseyrias, France 2 : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l'Afrique, il y aen particulier la propagation du sida. La position de l'Eglise catholique sur les moyens de lutter contrele sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votrevoyage ?

Benoît XVI : Je dirais le contraire. Je pense que l'entité la plus efficace, la plus présente sur le frontde la lutte contre le sida est justement l'Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalitésdiverses. Je pense à la communauté de Sant' Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussiinvisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au servicedes malades...

Je dirais que l'on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S'il n'y a pas l'âme, si les Africains ne s'aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d'augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l'un envers l'autre,et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l'homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d'épreuve avec les malades. Il me semble que c'est la réponse juste, l'Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font.Verbatim des déclarations de Benoît XVI lors de la conférence de presse dans l'avion vers l'Afrique Source : salle de presse du Saint-Siège (traduction La Croix)

 

Etape numéro 3 : répondez aux questions suivantes


1.Recevez-vous les propos du pape exactement de la même manière après l'étape 1 et après l'étape 2 ?

 

2. Qu'arrive-t-il lorsqu'on isole un morceau de phrase d'un propos global ?

 

Etape numéro 4

 

Sachant que :- L'Eglise catholique est l'une des institutions internationales qui a le plus d'expérience de la réalité du Sida sur le terrain, parce que 26 % des malades du Sida dans le monde sont pris en charge par des institutions catholiques.- L'homme qui s'exprime ici n'est pas un hurluberlu un peu simplet, mais un homme de   très haut niveau intellectuel et spirituel qui connaît très bien à la fois la pâte humaine et la question du Sida.

 

Répondez à la question suivante :


Les propos du pape ne méritent-ils pas qu'on leur accorde un minimum de considération et de   réflexion ?

 

... et encore :

 

images66.jpgLe  président du Burkina Faso Blaise Compaoré :

 

Vous présidez personnellement le Comité national de lutte contre le sida. Pourquoi ?

C'est un engagement moral quand on est responsable d'une communauté de 12 millions de personnes. En Afrique de l'Ouest, le sida menace la vie de millions d'hommes et de femmes. Son impact sur la société est considérable. Le chef de l'Etat doit être à l'avant-garde. Le Burkina a développé un cadre stratégique classique avec les éléments clés de la lutte contre le sida : la prévention, le suivi épidémiologique, et la prise en charge des malades.

Nous commençons à enregistrer des résultats - le taux de prévalence est passé de 7% en 1997 à 4% en 2003. [...]Face aux organismes internationaux, il faut savoir résister. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. [...] Les Européens n'éprouvent pas le danger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le danger est immédiat. La pandémie est une réalité visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-être le loisir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n'avons pas le temps. [...] Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas.

Les Français aiment la polémique, c'est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l'Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n'ont jamais mis les pieds chez nous ! Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l'imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l'ambition d'affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c'est passer à côté du problème du sida. [...]

Beaucoup de gens ignorent le travail de l'Eglise en Afrique. En France, l'intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l'Eglise est d'abord synonyme d'écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n'est pas théorique, il est pratique. L'Eglise apporte sa contribution. Si l'abstinence est un moyen de prévention, nous n'allons pas nous en priver ! [...] L'Eglise n'a pas le monopole de l'abstinence ! En tant que chef de l'Etat, j'ai pris des engagements dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la campagne "C'est ma vie". L'objectif était de mettre les gens devant leurs responsabilités. Parmi les engagements proposés, certains faisaient directement appel à l'abstinence : "J'ai décidé de m'abstenir de tout rapport sexuel quand mon mari (ma femme) est absent(e)", et "J'ai décidé de m'abstenir de toute relation sexuelle jusqu'au mariage"."

 

 


 

 

L'objectif de l'Eglise dans le pays est de «lever le voile du secret sur le SIDA et d'inciter les gens à en parler ouvertement».

"On leur fait croire qu'il n'y a pas de véritable crise. Ils voient que beaucoup de jeunes meurent mais on leur dit qu'ils attrapent le SIDA parce qu'ils n'utilisent pas le préservatif correctement. Derrière tout cela il y a une croyance largement répandue selon laquelle les personnes qui meurent du SIDA ont été ensorcelées".

"L'Ouganda a été le premier pays à combattre résolument l'épidémie du SIDA au début des années 90. La position forte et claire du président Museveni a constitué l'élément décisif qui a ralenti la diffusion du SIDA, faisant passer le taux de personnes affectées de plus de 25% à 6% en 2002. Il a prêché le bon sens et non le préservatif, encourageant l'abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage, comme des valeurs culturelles".

Mgr Slattery précise que des rumeurs sur le rôle de l'abstinence et de la fidélité pour combattre le SIDA, circulent au sein du gouvernement d'Afrique du Sud.

 


 

Les évêques africains défendent le pape

 

 

2311801707_a1e3b08e6f.jpg"Je demande aux Occidentaux de ne pas nous imposer leur unique et seule façon de voir. Dans des pays comme les nôtres, l'abstinence et la fidélité sont des valeurs qui sont encore vécues. Avec leur promotion, nous contribuons à la prévention contre le sida [...] Nous ne pouvons pas promouvoir l'utilisation du préservatif, mais prêcher les valeurs morales qui, pour nous, demeurent valables, afin d'aider nos populations à se prémunir du sida : l'abstinence et la fidélité".  (vidéo en ligne http://www.ktotv.com/)  Mgr Simon Ntamwana, archevêque de Gitega au Burundi, a dénoncé "le glissement de pensée" de l'Occident et son "hédonisme sexuel devenu comme un chemin incontournable".

 

 

 

 

 

 

 

081008_mgr_monsengwo.jpg"Ce n'est pas le préservatif qui va diminuer le nombre d'infections du sida, mais certainement une discipline que chacun doit s'imposer pour pouvoir changer d'attitude, une attitude qui va l'aider à échapper à un hédonisme qu'il ne peut plus contrôler".  Pour sa part, l'archevêque de Kinshasa (RDC), Mgr Laurent Monsengwo, a expliqué que le préservatif  "aggrave le problème car il donne une fausse sécurité, une sécurité qui n'en est pas toujours une".

 

 

 

 

 

 


 

Des chiffres éloquents (source OMS), comparant la progression du SIDA dans les pays africains selon leur religion principale entre 1991 et 2001. Les pays catholiques étaient en moyenne plus touchés que les autres en 1991, et le sont moins en 2001.  Catholiques ou pas, les pays d'Afrique touchés par cette immense tragédie méritent que cesse l'instrumentalisation qui est faite de leur souffrance par des groupes subversifs.

 

 

 

Voici donc en 2 colonnes ces quelques données édifiantes sur le SIDA en Afrique Sub-saharienne et les religions.

 

En 1991, le virus ne s'est pas développé dans une zone religieuse particulière. Les catholiques ont même été au centre du foyer de l'épidémie : le Congo, le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda occupent les dernières places

 

 

 

En 2001, après 10 ans de prévention dans ces pays

(et la fameuse "irresponsabilité"

de l'Eglise catholique),

le classement n'est plus le même

et se passe de commentaire...

 

 


 

 

 

PAYS RELIGION PRINCIPALE % infection

en 1991

en 2001

 

Guinée Equatoriale Catholique 0,34

 

Guinée Equatoriale

Catholique 3,4

 

 

 

 

 

 

 

 

Lesotho Protestant 0,35

 

 

Gabon Catholique 3,63

 

 

 

 

 

 

 

 

Afrique du Sud Protestant 0,81

 

R.D.Congo Catholique 4,9

 

 

 

 

 

 

 

 

Mozambique Animiste 1

 

 

Ouganda Catholique 5

 

 

 

 

 

 

 

 

Angola Catholique 1,1

 

 

Angola Catholique 5,5

 

 

 

 

 

 

 

 

Cameroun Animiste 1,34

 

 

Congo Catholique 7,2

 

 

 

 

 

 

 

 

Namibie Protestant 1,62

 

 

Tanzanie Catholique 7,8

 

 

 

 

 

 

 

 

Gabon Catholique 1,86

 

 

Burundi Catholique 8,3

 

 

 

 

 

 

 

 

Swaziland Animiste 2,13

 

 

Rwanda Catholique 8,9

 

 

 

 

 

 

 

 

Tanzanie Catholique 4,16

 

 

Cameroun Animiste 11,8

 

 

 

 

 

 

 

 

Kenya Protestant 4,49

 

 

Centrafrique Animiste 12,9

 

 

 

 

 

 

 

 

R.D.Congo Catholique 4,57

 

Mozambique Animiste 13

 

 

 

 

 

 

 

 

Botswana Animiste 5,13

 

 

Kenya Protestant 15

 

 

 

 

 

 

 

 

Centrafrique Animiste 6,18

 

Malawi Protestant 15

 

 

 

 

 

 

 

 

Congo Catholique 6,39

 

 

Afrique du Sud Protestant 20,1

 

 

 

 

 

 

 

 

Rwanda Catholique 7,36

 

 

Zambie Musulman 21,5

 

 

 

 

 

 

 

 

Malawi Protestant 7,74

 

 

Namibie Protestant 22,5

 

 

 

 

 

 

 

 

Burundi Catholique 9,86

 

 

Lesotho Protestant 31

 

 

 

 

 

 

 

 

Ouganda Catholique 12,87

 

Swaziland Animiste 33,4

 

 

 

 

 

 

 

 

Zimbabwe Animiste 13,25

 

Zimbabwe Animiste 33,7

 

 

 

 

 

 

 

 

Zambie Musulman 13,47

 

 

Botswana Animiste 38,8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Benoît XVI et le Sida

 

 

 

Le site Evangile Vitae a répertorié toutes les déclarations du Pape sur ce fléau depuis le début de son pontificat

 

 

 


"10 juin 2005 - A des Evêques d'Afrique en Visite Ad Limina


Chers frères Evêques, je partage votre profonde préoccupation pour les ravages causés par le virus du SIDA et par les maladies qui y sont liées. Je prie en particulier pour les veuves, pour les orphelins, pour les jeunes mères et pour les personnes dont la vie a été détruite par cette cruelle épidémie. Je vous exhorte à poursuivre vos efforts pour combattre ce virus qui non seulement est meurtrier, mais menace sérieusement la stabilité économique et sociale du continent. L'Eglise catholique a toujours été en première ligne dans la prévention et dans le soin de cette maladie. L'enseignement traditionnel de l'Eglise a démontré être la seule façon intrinsèquement sûre pour prévenir la diffusion du SIDA.

 

C'est pourquoi "l'affection, la joie, le bonheur et la paix apportés par le mariage chrétien et la fidélité, ainsi que la sécurité que donne la chasteté, doivent être continuellement présentés aux fidèles, spécialement aux jeunes" (Ecclesia in Africa, n. 116).

 

29 septembre 2006 - Aux Evêques du Malawi en Visite Ad Limina

La diffusion du SIDA augmente en raison de l'incapacité à rester fidèles à un unique partenaire dans le mariage ou à pratiquer l'abstinence; ... Ne cessez jamais de proclamer la vérité, et insistez sur celle-ci "à temps et à contretemps" (2 Tm 4, 2) car "la vérité vous libérera" (Jn 8, 32). [...].  14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Lésotho

La plaie du SIDA, qui frappe plusieurs millions de personnes ... a apporté d'indicibles souffrances .... Soyez assuré de la profonde préoccupation de l'Eglise catholique en vue de faire tout son possible pour soulager toutes les personnes frappées par cette cruelle maladie, ainsi que leurs familles. Dans les visages des personnes malades et mourantes, les chrétiens reconnaissent le visage du Christ, et c'est lui que nous servons lorsque nous apportons notre aide et notre réconfort aux personnes qui souffrent (cf. Mt 25, 31-40). Dans le même temps, il est d'une importance vitale de transmettre le message selon lequel la fidélité au sein du mariage et l'abstinence en dehors du mariage sont les meilleurs moyens d'éviter l'infection et de mettre un terme à la diffusion du virus. En effet, les valeurs qui découlent d'une compréhension authentique du mariage et de la vie de famille constituent la seule base sûre pour une société stable.

 

14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur d'Ouganda


La collaboration entre l'Eglise et la société civile a produit de nombreux fruits bénis en Ouganda, en particulier ... dans la lutte contre le HIV/SIDA, où les statistiques confirment la valeur concrète d'une politique de prévention fondée sur l'abstinence et la promotion de la fidélité au sein du mariage. Je souhaite sincèrement que le peuple d'Ouganda continue à recevoir des bénéfices croissants de ce soutien. 14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Mozambique
> >
Parmi les différentes œuvres de charité dans lesquelles l'Eglise est engagée, figurent l'assistance aux orphelins, dont le nombre augmente en raison de la tragédie du SIDA.

 

7 septembre 2007 - Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche


[...] L'Union européenne devrait par conséquent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, et dans l'engagement en faveur de la paix. Nous pouvons constater avec gratitude que les pays européens et l'Union européenne sont parmi ceux qui contribuent le plus au développement international, mais ils devraient aussi faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très urgents défis portés par l'Afrique, aux horribles tragédies de ce continent telles que le fléau du SIDA."

 

 

 

 

 

 

_________________________________

 

 

 

 

 

" Nous n'avons trouvé aucun lien entre l'utilisation de préservatifs et la réduction du taux de contamination, ce qui, pourtant, devrait se voir après 25 ans de pandémie, si cela fonctionnait. " (*)


Encore un catholique d'extrême-droite ? Vous n'y êtes pas. C'est Edward C. Green, directeur du Projet de recherche de prévention contre le Sida à l' Harvard Center for Population and Development Studies, qui parle.

" Le pape a raison, ou, dit autrement, les preuves scientifiques vont dans le sens des commentaires du pape." " Les préservatifs n'ont pas prouvé leur efficacité au niveau d'une population entière. " (**)

 

" Il y a, ajoute Green, une corrélation montrée par nos meilleures études, y compris l' étude de santé démographique financée par les Etats-Unis, entre la facilité de se procurer et d'utiliser un préservatif, et une augmentation des taux d'infection au HIV. Cela pourrait être du en partie à un phénomène de "compensation du risque", ce qui veut dire que lorsqu'on dispose d'une technologie de réduction du risque comme le préservatif, on en réduit le bénéfice par compensation, avec des comportements que l'on n'aurait pas sans cette technologie de réduction du risque" (***)


Autrement dit un vagabondage sexuel accru, plus de partenaires et de comportements à risque, parce que l'on se repose uniquement sur son morceau de plastique qui donne une sensation de fausse sécurité.

Et Green d'ajouter : " J'ai aussi remarqué que le pape a prôné la monogamie comme la meilleure réponse au problème du Sida africain, plutôt que l'abstinence. Les meilleures données empiriques dont nous disposons montrent que la réduction de l'activité sexuelle multi-partenaire est le changement de comportement le plus efficace en terme de réduction du taux d'infection au VIH. (l'autre comportement le plus efficace étant la circoncision masculine). " (****)

Donc, les opposants du pape qui se prétendent "éclairés" mélangent en réalité la rationalité froide qu'exige la lutte contre le développement d'une maladie, et un dogme qu'ils refusent à tout prix d'abandonner, cette idée que "le préservatif baise le sida". Une idée fausse qui s'apparente à une croyance. Face à eux, le pape ne s'appuie même sur des textes religieux, son discours n'est qu'un discours de bon sens fondé sur l'observation de la nature humaine. C'est le comportement et le discours du pape qui est le plus proche de la méthode scientifique, alors que ses opposants, adorateurs d'un morceau de plastique, sont dans une croyance quasi-religieuse. Qui donc est dans l'arriération rétrograde ?

source National Review

(*) " We have found no consistent associations between condom use and lower HIV-infection rates, which, 25 years into the pandemic, we should be seeing if this intervention was working. "

(**) " The pope is correct," Green told National Review Online Wednesday, " or put it a better way, the best evidence we have supports the pope’s comments. He stresses that “condoms have been proven to not be effective at the ‘level of population. "

(**) “There is,” Green adds, “a consistent association shown by our best studies, including the U.S.-funded ‘Demographic Health Surveys,’ between greater availability and use of condoms and higher (not lower) HIV-infection rates. This may be due in part to a phenomenon known as risk compensation, meaning that when one uses a risk-reduction ‘technology’ such as condoms, one often loses the benefit (reduction in risk) by ‘compensating’ or taking greater chances than one would take without the risk-reduction technology.”

(***) Green added: “I also noticed that the pope said ‘monogamy’ was the best single answer to African AIDS, rather than ‘abstinence.’ The best and latest empirical evidence indeed shows that reduction in multiple and concurrent sexual partners is the most important single behavior change associated with reduction in HIV-infection rates (the other major factor is male circumcision).”

 

SOURCE

 

 

 

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Entretien avec Dominique Morin

 

 

 

Dominique Morin expérimente à l’adolescence la drogue, le vagabondage sexuel et la violence anarchiste. Au bout de quatre années de dérives, il revient à l’ordre naturel, puis à la foi catholique. Treize ans plus tard, il apprend qu’il a contracté le sida durant ces années difficiles. Loin de se laisser abattre, il va dès lors témoigner de son expérience de la culture de mort et de sa foi. Par des milliers de rencontres et d’échanges, Dominique va transmettre à d’autres ce qu’il a appris car il refuse la fatalité. Il ne croit qu’à la liberté des enfants de Dieu, guidée par la vérité et nourrie par la charité. 

 

 

 

 

 

22:33 Publié dans Benoît XVI | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ump, parti socialiste, act up, blog, internet | |  Imprimer | |  del.icio.us | Digg! Digg |  Facebook | | | | Pin it! |