Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 20 mai 2008

Olivier Messiaen

 

 

 

1575084170.jpg

 

Le monde musical célèbre le centenaire de la naissance
 
de
 
l’organiste et compositeur Olivier Messiaen

 

 

 

 

 

 

Par

 

Enrique Merello Guilleminot 


membre du Chœur grégorien de Paris 

fondateur d’une schola grégorienne à Montevideo

 

 

 

 

 Né à Avignon le 10 décembre 1908. Il était juste qu’un hommage solennel soit rendu à ce créateur majeur qui a marqué à jamais le langage de la musique par des œuvres fortes et superbes. Mais il y a plus. Messiaen était un chrétien convaincu, dont la foi a été la raison même de la puissance expressive de ses œuvres, le fil unificateur de son inspiration, la fenêtre enfin par laquelle est entrée la lumineuse couleur de la Création, Création qu’il chantait avec admiration, tel un rossignol dirigeant ses mélodies vers le ciel dans la certitude de l’éternité. Son père (Pierre Messiaen) enseignait l’anglais, et sa mère (Cécile Sauvage) cultivait la poésie. Olivier Messiaen dira qu’il reçut de ses parents une « éducation féérique ». Dès l’entrée en guerre en août 1914, son père fut mobilisé. Sa mère quitta Avignon avec Olivier et son petit frère Alain, pour s’installer à Grenoble chez leur oncle. Entre temps, l’enfant avait commencé l’étude du piano, en s’attachant aux œuvres de Debussy et Ravel, mais aussi à celles de Gluck, Mozart, Berlioz, Wagner. Il a 8 ans lorsqu’il écrit ses premières compositions !

Après la guerre, la famille Messiaen passa une année à Nantes, puis s’installa définitivement à Paris, où Pierre Messiaen devint professeur au lycée Charlemagne. Ainsi, à 11 ans, Olivier put-il suivre les cours donnés au Conservatoire par Maurice Emmanuel, Jean Gallon, Marcel Dupré et Paul Dukas…

En 1930, lorsqu’il quitta le Conser­vatoire muni de cinq premiers prix, sa per­sonnalité musicale était déjà affirmée. Il voulut alors approfondir la rythmique hindoue, la métrique grecque, le chant grégorien et le chant des oiseaux, en qui il reconnaissait ses plus grands maîtres. « Leur virtuosité sans égale, disait-il, m’a imposé la recherche de doigtés extraordinaires. » Les œuvres de Messiaen connaissaient déjà une large diffusion, surtout depuis la création, en 1931, d’une pièce pour orchestre : « Les Offrandes oubliées ». La même année mourut Charles Quef, l’organiste de l’église parisienne de la Trinité. Sur la recommandation de Marcel Dupré, Messiaen fut nommé pour lui succéder dans une charge qu’il assumera 61 ans, selon la meilleure tradition organistique française. « Le Banquet cé­leste », « L’Ascension », « La Nativité du Seigneur » seront les œuvres les plus importantes, à l’époque, écrites pour l’instrument-roi par le compositeur qui désirait développer une musique sincère, et rendre ainsi à l’art « ses valeurs humanistes », face à la frivolité de ce temps-là. C’était l’esprit de la « Jeune France », un groupe dont firent partie André Jolivet, Jean-Yves Daniel-Lesur et Yves Baudrier, et auquel il restera toujours fidèle. En 1940, l’artiste devient soldat. Fait prisonnier à Verdun, il subit une longue captivité en Allemagne, au Stalag VIII-A. Il y fit la connaissance d’un violoniste, d’un clarinettiste et d’un violoncelliste. C’est pour eux qu’il composa le « Quatuor pour la fin du Temps », exécuté pour la première fois (lui-même étant au piano) dans le froid intense de l’hiver de 1941, devant ses compagnons de Stalag et leurs gardiens !

Le titre de ce chef-d’œuvre était le reflet de l’état d’esprit du compositeur durant sa captivité, mais il renvoyait aussi à son langage musical, à son esthétique, à sa conception du rythme. Il utilise en effet des « modes à transpositions limitées » et des rythmes spéciaux. Plus tard, dans les « Quatre études de rythme » (1950), il proposera une structuration du discours musical avec ses modes de valeurs et d’intensités, proches du sérialisme et avec des « neumes rythmiques » qui ramènent d’une certaine manière à la musique amesurée des Grecs ou au chant grégorien qu’il appréciait tant. « Très franchement, disait-il, je pense qu’il n’y a qu’une seule musique liturgique valable : le plain-chant. On n’a jamais fait mieux, et on ne fera jamais mieux ! » Il ajoutait : « C’est le plus beau trésor que nous possédions en France. » Ce n’est donc pas un hasard si, en 1974, des étudiants passionnés de grégorien ont fondé – avec les encouragements des moines de Solesmes - le Chœur Grégorien de Paris dont la réputation devait s’imposer.

Ses recherches et ses importantes publications techniques ont été entretenues par une intense activité d’enseignant : depuis 1936 à l’École Normale de Musique de Paris et à la Schola Cantorum, de 1942 et jusqu’en 1978 au Conservatoire de Paris. Il eut comme élèves Pierre Bou­lez, Karlheinz Stockhausen, Iannis Xénakis, George Ben­jamin, Pierre-Laurent Aimard, etc. Il est presque impossible de définir la musique d’Olivier Messiaen. Néanmoins, on peut s’arrêter à quelques caractéristiques de sa vaste production. Ainsi, le rythme et le chant des oiseaux mentionnés ci-dessus, la couleur, l’organisation des sons et surtout la foi chrétienne qui donne à sa musique un trait absolument personnel.

La couleur, c’est-à-dire le timbre des instruments, était pour lui le cœur de la musique. À cet égard, les œuvres les plus représentatives sont « Couleurs de la Cité céleste » (1963), « Chronochromie » (1960) et « Des canyons aux étoiles » (1974) composé à la suite d’une visite au Bryce Canyon de l’Utah (États-Unis). Ainsi Messiaen aime la couleur, la couleur qui traverse les vitraux. Les « sons-couleurs » structurent sa musique et lui donnent une dimension visuelle. Mais on ne soulignera jamais assez le caractère spirituel de la musique de Messiaen, qui fut si attaché à la foi authentique et aux choses du Ciel. Il écrivait « des œuvres religieuses qui sont des actes de foi » et conçues « pour chanter les mystères de la foi ». Tels sont le « spectacle » « Saint François d’Assise », commandé par l’Opéra de Paris et créé en 1983, ou bien la somptueuse cathédrale qu’est « La Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (1969), pour sept solistes, un chœur de 100 voix, un orchestre de 109 musiciens. Épris de toutes les civilisations, qu’elles soient de l’Inde, du Japon ou de Java, il les intégra sans effort à ses créations. Épris du chant des oiseaux qu’il enregistrait et transcrivait avec soin, il en fit le « Catalogue des Oiseaux » (1958). Épris des étoiles et des mystères divins, il voulut susciter comme un « arc-en-ciel théologique », où il tendait à exprimer la vérité et la beauté de la foi. On ne peut nier que « L’Ascension » (1933), notamment la quatrième de ces « Méditations symphoniques », fait, pour ainsi dire, contempler le Christ alors qu’il monte vers son Père, entouré d’éclat. En 1989, à l’occasion de la remise du Prix international Paul VI, le Cardinal Lustiger lui disait : « Vous, musicien d’Église, vous êtes le seul parmi les musiciens contemporains dont l’œuvre est jouée de dimanche à dimanche. » Ce prix exprimait la reconnaissance de l’Église. Sa mort survint peu après, en 1992, laissant à l’oreille et au cœur de bien des gens une chose rare pour un compositeur contemporain : la présence d’un trésor d’une portée universelle.

 


 

 

1802489797.5.png
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1802489797.5.png
 
 
 
 
 
 
 
 
Source 
 
 
 
 
 

 

21:23 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, peinture, livre, écriture, techno, rock | |  Imprimer | |  del.icio.us | Digg! Digg |  Facebook | | | | Pin it! |

vendredi, 21 mars 2008

Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit (Matthieu. 27-50)

 

2084679180.jpg

 

 

 

 

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit. Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau. Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os ne sera brisé. Et ailleurs l'Écriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont percé.
352872692.jpg

 

 

 

 

 

 

1802489797.png
 
 
 
 
 

 

 

 Matthias Grünewald

Retable d'Issenheim

v. 1512-1516.

Huile sur bois

 

 
 
Francisco de Zurbaràn
 

Le Christ en Croix 

1627 

Huile sur toile 290 × 168 cm
 
 
 
 
 
 
 
 
  
  

15:00 Publié dans Fête, Méditation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, mp3, concert, art, peinture, exposition | |  Imprimer | |  del.icio.us | Digg! Digg |  Facebook | | | | Pin it! |

mercredi, 19 mars 2008

Mercredi saint: Judas trahit Jésus

 

61711765.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Méditation sur l'évangile du jour

(Saint Matthieu. XXVI 14-25)

 

 

Donc, après que le traître eut reçu cette bouchée de pain, « Satan entra en lui »: il prit une possession plus complète de celui qui lui appartenait déjà, dans lequel il était entré auparavant pour le tromper. Car Satan était déjà en lui lorsqu'il vint trouver les Juifs et s'entendit avec eux sur le prix de sa trahison, comme l'affirme très clairement l'Evangéliste Luc (XXII 3-4) : «  Or Satan entra dans Judas, surnommé Iscariote, qui était du nombre des Douze. Il s'en alla conférer avec les grands prêtres. » Voilà qui prouve que Satan était déjà entré en Judas...

Lorsque le Seigneur, pain vivant, eut donné ce morceau de pain à celui qui était mort, et qu'en lui remettant ce pain il eut désigné le traître, il ajouta : « Ce que tu as à faire, fais-le vite. » Jésus n'a pas pas commandé le crime, il a seulement prédit à Judas son malheur, et à nous notre bonheur. Qu'y a-t-il en effet de pire pour Judas, mais de meilleur pour nous, que le Christ soit livré : Judas agissait contre lui-même, mais en notre faveur. « Ce que tu as à faire, fais-le vite », c'est moins pour hâter le châtiment du méchant que pour presser le salut des hommes.

« Aussitôt la bouchée prise, Judes sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui est sorti était lui-même nuit. Quand la nuit fut sortie, Jésus dit : « Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié. » Le jour a donc parlé au jour[1], c'est-à-dire le Christ à ses disciples fidèles, pour qu'ils l'écoutent et lui témoignent leur amour en le suivant. Et la nuit a parlé à la nuit, c'est-à-dire que Judas a parlé aux Juifs infidèles, pour qu'ils viennent près de Jésus, se saisissent de lui et le mettent à mort.

 

 

 

Saint Augustin

 Tractatus in Johannis evangelium », LII 2, 4 & 6


 

 

[1] Psaume XIX 3.

 

 

 

1802489797.png

 

 

 

Leçons de ténèbres

François Couperin 

 

 

 

 

 

  
  

08:49 Publié dans Fête, Méditation, Réflexion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, culture, art, peintre, musique, voiron | |  Imprimer | |  del.icio.us | Digg! Digg |  Facebook | | | | Pin it! |