Olivier Messiaen (mardi, 20 mai 2008)
Par
membre du Chœur grégorien de Paris
fondateur d’une schola grégorienne à Montevideo
Après la guerre, la famille Messiaen passa une année à Nantes, puis s’installa définitivement à Paris, où Pierre Messiaen devint professeur au lycée Charlemagne. Ainsi, à 11 ans, Olivier put-il suivre les cours donnés au Conservatoire par Maurice Emmanuel, Jean Gallon, Marcel Dupré et Paul Dukas…
En 1930, lorsqu’il quitta le Conservatoire muni de cinq premiers prix, sa personnalité musicale était déjà affirmée. Il voulut alors approfondir la rythmique hindoue, la métrique grecque, le chant grégorien et le chant des oiseaux, en qui il reconnaissait ses plus grands maîtres. « Leur virtuosité sans égale, disait-il, m’a imposé la recherche de doigtés extraordinaires. » Les œuvres de Messiaen connaissaient déjà une large diffusion, surtout depuis la création, en 1931, d’une pièce pour orchestre : « Les Offrandes oubliées ». La même année mourut Charles Quef, l’organiste de l’église parisienne de la Trinité. Sur la recommandation de Marcel Dupré, Messiaen fut nommé pour lui succéder dans une charge qu’il assumera 61 ans, selon la meilleure tradition organistique française. « Le Banquet céleste », « L’Ascension », « La Nativité du Seigneur » seront les œuvres les plus importantes, à l’époque, écrites pour l’instrument-roi par le compositeur qui désirait développer une musique sincère, et rendre ainsi à l’art « ses valeurs humanistes », face à la frivolité de ce temps-là. C’était l’esprit de la « Jeune France », un groupe dont firent partie André Jolivet, Jean-Yves Daniel-Lesur et Yves Baudrier, et auquel il restera toujours fidèle. En 1940, l’artiste devient soldat. Fait prisonnier à Verdun, il subit une longue captivité en Allemagne, au Stalag VIII-A. Il y fit la connaissance d’un violoniste, d’un clarinettiste et d’un violoncelliste. C’est pour eux qu’il composa le « Quatuor pour la fin du Temps », exécuté pour la première fois (lui-même étant au piano) dans le froid intense de l’hiver de 1941, devant ses compagnons de Stalag et leurs gardiens !
Le titre de ce chef-d’œuvre était le reflet de l’état d’esprit du compositeur durant sa captivité, mais il renvoyait aussi à son langage musical, à son esthétique, à sa conception du rythme. Il utilise en effet des « modes à transpositions limitées » et des rythmes spéciaux. Plus tard, dans les « Quatre études de rythme » (1950), il proposera une structuration du discours musical avec ses modes de valeurs et d’intensités, proches du sérialisme et avec des « neumes rythmiques » qui ramènent d’une certaine manière à la musique amesurée des Grecs ou au chant grégorien qu’il appréciait tant. « Très franchement, disait-il, je pense qu’il n’y a qu’une seule musique liturgique valable : le plain-chant. On n’a jamais fait mieux, et on ne fera jamais mieux ! » Il ajoutait : « C’est le plus beau trésor que nous possédions en France. » Ce n’est donc pas un hasard si, en 1974, des étudiants passionnés de grégorien ont fondé – avec les encouragements des moines de Solesmes - le Chœur Grégorien de Paris dont la réputation devait s’imposer.
Ses recherches et ses importantes publications techniques ont été entretenues par une intense activité d’enseignant : depuis 1936 à l’École Normale de Musique de Paris et à la Schola Cantorum, de 1942 et jusqu’en 1978 au Conservatoire de Paris. Il eut comme élèves Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Iannis Xénakis, George Benjamin, Pierre-Laurent Aimard, etc. Il est presque impossible de définir la musique d’Olivier Messiaen. Néanmoins, on peut s’arrêter à quelques caractéristiques de sa vaste production. Ainsi, le rythme et le chant des oiseaux mentionnés ci-dessus, la couleur, l’organisation des sons et surtout la foi chrétienne qui donne à sa musique un trait absolument personnel.
La couleur, c’est-à-dire le timbre des instruments, était pour lui le cœur de la musique. À cet égard, les œuvres les plus représentatives sont « Couleurs de la Cité céleste » (1963), « Chronochromie » (1960) et « Des canyons aux étoiles » (1974) composé à la suite d’une visite au Bryce Canyon de l’Utah (États-Unis). Ainsi Messiaen aime la couleur, la couleur qui traverse les vitraux. Les « sons-couleurs » structurent sa musique et lui donnent une dimension visuelle. Mais on ne soulignera jamais assez le caractère spirituel de la musique de Messiaen, qui fut si attaché à la foi authentique et aux choses du Ciel. Il écrivait « des œuvres religieuses qui sont des actes de foi » et conçues « pour chanter les mystères de la foi ». Tels sont le « spectacle » « Saint François d’Assise », commandé par l’Opéra de Paris et créé en 1983, ou bien la somptueuse cathédrale qu’est « La Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (1969), pour sept solistes, un chœur de 100 voix, un orchestre de 109 musiciens. Épris de toutes les civilisations, qu’elles soient de l’Inde, du Japon ou de Java, il les intégra sans effort à ses créations. Épris du chant des oiseaux qu’il enregistrait et transcrivait avec soin, il en fit le « Catalogue des Oiseaux » (1958). Épris des étoiles et des mystères divins, il voulut susciter comme un « arc-en-ciel théologique », où il tendait à exprimer la vérité et la beauté de la foi. On ne peut nier que « L’Ascension » (1933), notamment la quatrième de ces « Méditations symphoniques », fait, pour ainsi dire, contempler le Christ alors qu’il monte vers son Père, entouré d’éclat. En 1989, à l’occasion de la remise du Prix international Paul VI, le Cardinal Lustiger lui disait : « Vous, musicien d’Église, vous êtes le seul parmi les musiciens contemporains dont l’œuvre est jouée de dimanche à dimanche. » Ce prix exprimait la reconnaissance de l’Église. Sa mort survint peu après, en 1992, laissant à l’oreille et au cœur de bien des gens une chose rare pour un compositeur contemporain : la présence d’un trésor d’une portée universelle.
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Commentaires
Bonjour,
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L'ÉVÊQUE DE CHICOUTIMI S'OPPOSE À LA MESSE TRIDENTINE
"C'est officiel : l'évêque de Chicoutimi (Canada), Mgr André Rivest, s'oppose à la Messe tridentine et n'appliquera pas le Motu proprio "Summorum Pontificum" dans le diocèse.
Le curé de la paroisse Sacré-Coeur, Mgr Jean-Roch Gaudin, a écrit un texte dans le feuillet paroissial qui annonce de manière officielle que l'évêque de Chicoutimi, Mgr André Rivest, n'appliquera pas le Motu proprio "Summorum Pontificum" dans le diocèse suite à la demande qui lui a été faite par 130 fidèles.
Voici le texte de Mgr Jean-Roch Gaudin :
1. En juillet 2007, le St-Père a étendu à l'Église entière la possibilité de célébrer la messe selon les livres liturgiques promulgués le 23 juin 1962, soit avant le Concile Vatican II. On appelle cela la "forme extraordinaire" de la messe. En langage liturgique, le mot "extraordinaire" signifie exceptionnel. Lors de la célébration sous cette forme extraordinaire, le prêtre célèbre la messe en latin et dos au peuple, comme autrefois, et les participants communient à genoux et sur la langue. La forme actuelle de célébrer la messe est la "forme ordinaire".
2. Il y a un mois, une pétition signée par 100 personnes m'a été présentée, me demandant l'autorisation d'avoir une messe une fois par mois sous la "forme extraordinaire", dans une des trois églises de la proisse, de préférence à l'église du Christ-Roi. Selon le Motu Proprio du St-Père, j'avais le pouvoir d'autoriser cette requête.
3. Mais, comme les signataires venaient principalement de différentes paroisses du diocèse et par solidarité avec la pastorale d'ensemble du diocèse, j'ai cru bon consulter Mgr André Rivest, le premier Pasteur du diocèse, et en même temps lui soumettre la pétition pour qu'il donne une orientation diocésaine à ce sujet.
4. Mgr Rivest a consulté son Conseil presbytéral (composé de différents prêtres du diocèse) le lundi 19 mai dernier et le lendemain il m'a téléphoné pour me dire qu'il croyait bon de ne pas accorder l'autorisation de célébrer la messe sous la "forme extraordinaire" dans le diocèse pour les raisons suivantes :
a. Le Motu Proprio dit : "dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure, le curé accueillera volontiers leur demande de célébrer la messe sous sa forme extraordinaire" (art. 5-1). Ni dans la paroisse Sacré-Coeur, ni dans le diocèse, il n'existe de groupe stable. Les signataires de la pétition ne forment pas un groupe stable, un groupe permanent, une communauté en tant que telle, mais un ensemble de personnes dispersées dans le diocèse qui, très majoritairement, n'ont pas de lien continu entre elles.
b. L'Évêque a comme rôle de protéger l'unité dans le diocèse et il a l'autorité et la responsabilité sur la liturgie et sur la pastorale des fidèles. L'autorisation de célébrer des messes sous sa "forme extraordinaire", sera source de division parmi les prêtres et les fidèles et l'impact d'une telle célébration risque d'être négatif.
c. Parmi les critères mis de l'avant par le St-Père dans son Motu Proprio, l'évêque doit examiner si les demandeurs et les prêtres eux-mêmes ont la formation liturgique et une "certaine familiarité" avec la "forme extraordinaire" du rite latin, de même qu'une bonne connaissance de la langue latine que le pape Benoît XVI lui-même juge nécessaires pour une célébration fructueuse selon la "forme extraordinaire". Or, parmi les signataires très peu peuvent répondre positivement à ces critères.
5. Après avoir consulté mon équipe pastorale, je suis totalement en accord avec la position de Mgr Rivest qui m'a demandé de vous faire part de sa décision. Je n'autorise donc pas la célébration de la messe sous sa "forme extraordinaire" dans la paroisse Sacré-Coeur.
6. Cependant, les personnes qui désirent avoir une telle messe, peuvent se rendre à l'église St-François-d'Assise, 1381, 1ère Avenue, Limoilou, Québec, tous les dimanches et les jours de fête, à 10 heures (messe chantée).
Mgr Gaudin a même affirmé : "Mon article annonce officiellement et publiquement la position de l'«évêque et la mienne. J'espère qu'avec mon article, l'histoire va se terminer. Autrement, je vais me poser de sérieuses questions sur le sens du respect et de l'obéissance à l'autorité de la part de ces personnes. Ce n'est pas le Pape qui est le premier responsable pastoral et de la liturgie du diocèse, mais l'évêque. Et les Papes ont l'habitude de respecter cette responsabilité, à moins de raisons très très très graves.
Le Pape n'interviendra sûrement pas sur ce dossier et n'obligera sûrement pas notre évêque à offrir une messe tridentine dans le diocèse. Il lui demandera seulement des informations supplémentaires et il le respectera dans sa décision. L'Évêque aura perdu du temps inutilement".
Pour plus de détailes, vous pouvez visiter le blog : http://motupropriochicoutimi.over-blog.com/
Bien à vous,
Léonard Murphy
Écrit par : Léonard Murphy | jeudi, 03 juillet 2008