mercredi, 17 février 2010
Mercredi des cendres, début de notre Carême
Le sens du carême : "une occasion de redevenir chrétien"
Texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI à l'audience du 21 février 2007 sur le sens du carême.
Chers frères et soeurs
Le Mercredi des Cendres, que nous célébrons aujourd'hui, est pour nous, chrétiens, un jour particulier de recueillement et de réflexion. Nous entreprenons, en effet le chemin du Carême, fait d'écoute de la Parole de Dieu, de prière et de pénitence. Il s'agit de quarante jours au cours desquels la liturgie nous aidera à revivre les étapes principales du mystère du salut. Comme nous le savons, l'homme avait été créé pour être l'ami de Dieu. Mais le péché de nos ancêtres a brisé cette relation de confiance et d'amour, et a rendu par conséquent l'humanité incapable de réaliser sa vocation originelle. Toutefois, grâce au sacrifice rédempteur du Christ, nous avons été sauvés du pouvoir du mal : en effet, le Christ, écrit l'apôtre Jean, s'est fait victime d'expiation pour nos péchés (cf. 1 Gn 2, 2), et saint Pierre ajoute : Il est mort pour les péchés une fois pour toutes (cf. 1 P 3, 18).
Mort au péché dans le Christ, le baptisé renaît lui aussi à la vie nouvelle, rétabli gratuitement dans la dignité d'enfant de Dieu. C'est pourquoi, dans la première communauté chrétienne, le Baptême était considéré comme la « première résurrection » (cf. Ap 20, 5 ; Rm 6, 1-11 ; Jn 5, 25-28). Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais souvent, le Baptême n'est pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un « catéchuménat » renouvelé, à travers lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de « redevenir » chrétiens, à travers un processus constant de changement intérieur, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année : c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout l'arc de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à chercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ. Saint Augustin a dit un jour que notre vie est un unique exercice du désir de s'approcher de Dieu, de devenir capables de laisser entrer Dieu dans notre être. « La vie tout entière du fervent chrétien - dit-il - est un saint désir ». S'il en est ainsi, au cours du Carême, nous sommes encouragés encore plus à arracher « de nos désirs les racines de la vanité » pour éduquer le cœur à désirer, c'est-à-dire à aimer Dieu. « Dieu : - dit encore saint Augustin - ces deux syllabes sont tout ce que nous désirons » (cf. Tract. in Iohn., 4). Et souhaitons que nous commencions réellement à désirer Dieu et ainsi, à désirer la vie véritable, l'amour lui-même et la vérité.
L'exhortation rapportée par l'évangéliste Marc retentit alors de manière ô combien opportune : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15). Le désir sincère de Dieu nous conduit à rejeter le mal et à accomplir le bien. Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ : notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir, et qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ ; se convertir n'est pas un effort pour s'auto-réaliser, car l'être humain n'est pas l'archétype de son destin éternel. Ce n'est pas nous qui avons créé nos personnes. C'est pourquoi l'autoréalisation est une contradiction et est également trop peu pour nous. Nous avons une destination plus élevée. Nous pourrions dire que la conversion consiste précisément à ne pas se considérer les « créateurs » de soi-même et ainsi découvrir la vérité, car nous ne sommes pas les auteurs de nous-mêmes. La conversion consiste à accepter librement et avec amour de dépendre en tout de Dieu, notre véritable Créateur, de dépendre de l'amour. Ce n'est pas une dépendance mais la liberté. Se convertir signifie alors ne pas rechercher son succès personnel - qui est quelque chose qui passe - mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, « mon tout en tout ». Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.
J'ai voulu souligner l'immense amour que Dieu éprouve pour nous, dans le message pour le Carême, publié il y a quelques jours, afin que les chrétiens de chaque communauté puissent s'arrêter spirituellement, au cours du temps quadragésimal, avec Marie et Jean, le disciple bien-aimé, aux côtés de Celui qui, sur la Croix, a consommé pour l'humanité le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25). Oui, chers frères et sœurs, la Croix est la révélation définitive de l'amour et de la miséricorde divine également pour nous, les hommes et les femmes de notre époque, trop souvent distraits par des préoccupations et des intérêts terrestres et passagers. Dieu est amour, et son amour est le secret de notre bonheur. Cependant, pour entrer dans ce mystère d'amour il n'y a pas d'autre voie que celle de nous perdre, de nous donner, la voie de la Croix. « Si quelqu'un veut marcher derrière moi - dit le Seigneur -, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive » (Mc 8, 34). Voilà pourquoi la Liturgie quadragésimale, alors qu'elle nous invite à réfléchir et à prier, nous incite à valoriser davantage la pénitence et le sacrifice, pour rejeter le péché et le mal et vaincre l'égoïsme et l'indifférence. La prière, le jeûne et la pénitence, les œuvres de charité envers nos frères deviennent ainsi les sentiers spirituels à parcourir pour retourner à Dieu, en réponse aux appels répétés à la conversion contenus également dans la liturgie d'aujourd'hui (cf. Jl 2, 12-13 ; Mt 6, 16-18).
Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à « redonner », à notre tour, son amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire quadragésimal, qui dans l'Eglise antique est l'itinéraire vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps « eucharistique » au cours duquel nous participons avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
Bon Carême à tous !
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samedi, 13 février 2010
Les évêques de France ne sont pas généreux
Le Metablog analyse une information parue sur Agoramag, le blog de Xavier Arnaud, célèbre webmaster du Forum catholique. Cela concerne la différence entre le nombre de messes selon la forme extraordinaire autorisées par l'épiscopat et le nombre de messes non autorisées :
- "Agoramag publie un intéressant relevé sur la forme extraordinaire du rite latin: pays par pays, combien de messes, dont combien chaque dimanche, combien dites par des prêtres de la FSSPX ou apparentés, et combien sont autorisées par l'évêque du lieu.
- J'ai retenu les pays comptant chaque dimanche plus de 20 messes, pour que les pourcentages aient un sens. Sur la première marche du podium (Campos oblige), les évêques brésiliens autorisent 87,5% des messes dites chaque dimanche (42 sur 48). A côté, les évêques italiens: 84,9% d'autorisation (73 sur 86). Presque aussitôt, les Etats-Unis, très généreux: 80,5% d'autorisation (289 sur 359). Sur la seconde marche du podium, le Royaume-Uni: 69,8% d'autorisation (37 sur 53). Tout de suite après, les chiffres descendent.
- Australie: 60,7% (17 messes autorisées sur 28), Canada presque pareil (23 sur 39), et Pologne: 57,7% (15 sur 26). L'Allemagne n'est qu'à 55,7% (49 sur 88), et la France est dans le bas du classement de la générosité épiscopale, avec 50% seulement d'autorisation. Seule la Suisse fait pire : 21 messes autorisées sur 45. Autrement dit, aux États-Unis, pour une messe « FSSPX », on compte quatre fois plus de messes autorisées. Si les évêques français se montraient aussi généreux, ils autoriseraient 644 messes. Ils n'en autorisent que... 156."
Source
19:59 Publié dans Polémique, Réflexion, Vie religieuse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réflexion, religion, eglise catholique, benoît xvi | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
mardi, 12 janvier 2010
Marche pour la vie: dimanche 17 janvier 2010
A quelques jours de la Marche pour la Vie, Choisir la vie a mis en ligne un dossier de 12 pages, à diffuser largement. Il s'agit d'un dossier de réflexion et de témoignages est destiné aux responsables d'associations ou de structures sociales, aux femmes enceintes en sitation de détresse et à tous ceux qui peuvent être amenés à les rencontrer. 35 ans après la légalisation de l'avortement, il est une invitation à poser un regard de vérité et de compassion sur la réalité de cette pratique aujourd'hui, et à faire un bilan sans idéologie ni faux-semblants.
Et n'oubliez pas de signer la pétition pour promouvoir auprès du gouvernement le droit à l'information des femmes enceintes.
Merci au Salon Beige
17:50 Publié dans Pour la vie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avortement, marche pour la vie, réflexion, famille | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
jeudi, 10 septembre 2009
A propos du livre de Gérard Leclerc, Rome et les lefebvristes
par le Père Michel Gitton
Mgr Marcel Lefebvre
29 novembre 1905 - 25 mars 1991
Il faut dire que c’est un livre courageux, qui n’a pas peur de sortir des chemins battus et qui renonce aux schémas manichéens trop souvent employés de part et d’autre. Il y a un réel effort pour présenter la stature humaine de l’évêque missionnaire hors pair que fut Marcel Lefebvre. Il y a aussi une tentative - à laquelle on ne peut qu’applaudir - pour sortir le débat des questions politiques et le poser à son vrai niveau, c’est-à-dire au plan doctrinal. Gérard Leclerc s’interroge sur les bases intellectuelles du fondateur d’Ecône qu’il trouve, sans surprise, dans la néo-scolastique enseignée à Rome dans les années 20, telle qu’elle a pu être synthétisée par le cardinal Billot.
C’est malheureusement là que je reste gêné par l’excessive assurance de l’auteur. Pour lui, il est si clair que le courant de la « Nouvelle Théologie », illustré par une pléiade de grands esprits comme les RR PP Daniélou, de Lubac, Bouyer, etc., a définitivement surclassé la théologie romaine sur laquelle s’appuyait Marcel Lefebvre que la cause est entendue et que celui-ci qui n’en a pas démordu est évidemment hors jeu pour toute discussion sérieuse. Je ne suis pas le dernier à reconnaître ma dette vis-à-vis du courant en question et j’ai personnellement peu de sympathie pour le néo-thomisme de ces années-là, mais il faut rester juste et ne pas commettre en sens contraire l’erreur que nous reprochons à nos partenaires : la scolastique a marqué l’enseignement de l’Eglise pendant toute la période qui précède le Concile, c’était l’horizon intellectuel de la plupart des Pères, elle a donné un Maritain et d'autres penseurs non négligeables.
Ses insuffisances et ses raideurs n’empêchent pas qu’elle a porté certains aspects du dogme avec lequel l’approche plus existentielle et historique des théologiens de Fourvière a eu parfois un peu de mal. Le moment n’est-il pas venu précisément de réévaluer positivement tout ce qui nous vient de cet héritage et de tenter une honnête confrontation avec les acquis (qui me semblent pour ma part incontestables) des travaux fondés sur le renouveau biblique et patristique de l’après-guerre ?
Pour ceux qui, comme moi, ont cherché durant toutes ces années à rester fidèles au Pape et aux évêques, qui ont assimilé sans complexe Vatican II, qui ont vécu avec la Réforme liturgique, même si c’est parfois avec un peu de mal, les circonstances actuelles obligent à une sérieuse réflexion, nous pourrions avoir l’impression que le sol nous manque sous les pieds et que l’Eglise va nous donner tort. L’occasion est bonne sans doute pour réfléchir sur ce qui a réellement changé dans ces dernières années et nous demander où nous en sommes. Pourquoi ne peut-on plus aborder la question de l’intégrisme comme nous l’aurions fait il y a vingt ans ou même dix, quand, face à la critique progressiste encore dominante dans bien des milieux, il semblait important de maintenir une ligne « centriste », qui renvoyait dos-à-dos Hans Küng et les amis de Mgr Lefebvre, leur trouvant de surcroît des ressemblances cachées (1) ?
Il semblerait que plusieurs des appuis de la position que je viens de caractériser se soient révélés à l’usage plus fragiles que nous ne pouvions le croire. Nous étions déjà sensibles aux faiblesses du triomphalisme post-conciliaire, qui à l’époque régnait encore dans bien des milieux d’Eglise (« les fruits merveilleux du concile »…), nous savions que, si Vatican II avait fait beaucoup de choses importantes, il n’avait pas rempli nos églises, ni ramené à la foi les masses déchristianisées, pas même séduit les intellectuels dans le vent. Nous savions déjà que la route serait longue avant de tirer de cet événement tous les fruits de renouveau dont il était porteur. Mais nous faisions confiance à un certain style, qui était en gros celui de Jean-Paul II. Il consistait à pratiquer ce qu’on a parfois appelé pas très gentiment le « grand écart » : fidélité à l’intérieur et ouverture à l’extérieur, réaffirmer, par exemple, que seul le catholicisme est la vraie religion (Dominus Jesus) et se retrouver à Assise pour prier en compagnie de tous les chefs religieux de l’humanité. Ce jeu assez exaltant de prendre au vol la modernité, de réinvestir ses concepts (comme les droits de l’homme) au nom du Christ et de l’Evangile, d’être sensible aux revendications des femmes sans les admettre au sacerdoce mais en définissant positivement leur rôle, tout cela nous a nourris et il n’y a vraiment pas lieu de le regretter.
Seulement ce jeu d’équilibre pénétrait difficilement dans la conscience des catholiques de base, nous le savons peut-être mieux aujourd’hui. A la mort de Jean-Paul II, une religieuse interviewée et sollicitée de donner son témoignage avait dit tout naturellement : « Jean-Paul II nous a appris que ce qui était important, ce n’était pas la différence de nos croyances, mais le fait de bien s’entendre avec les hommes de toutes les religions ». Avait-elle compris le message ? Ce n’est pas sûr. Mais combien ont été comme elle ? Qui oserait aujourd’hui, dans nos paroisses, malgré les appels à la « nouvelle évangélisation » proclamer que la vérité confiée par le Christ à l’Eglise est nécessaire pour le salut ?
Journée Mondiale de la jeunesse
Paris
1997
La ligne suivie dans ces années-là passait aussi par cette conviction que le renouveau, qui avait tardé, qui avait été compromis par les folies de l’après 68, allait enfin se manifester. Les nouvelles communautés, les nouveaux ordres religieux, nés après la crise, forts d’une ferveur toute neuve et d’une audace sans complexe, allaient relever les ruines de l’ordre ancien. Une partie du tissu ecclésial allait vers la mort, une autre vers la vie. Les JMJ nous administraient tous les deux ou trois ans la preuve d’un succès croissant auprès des jeunes du monde entier. Certes il y avait des prophètes de malheur pour dire dès ces années-là que le phénomène n’était pas si clair qu’il paraissait et pour dénoncer le « rêve de Compostelle » (2), rêve d’une reconquête de l’Europe et du monde par une religion épurée et retrempée dans ses sources évangéliques. Mais on y croyait.
Ce n’est pas forcément qu’on n’y croit plus, mais on sait que, là encore, le résultat n’est pas à portée de main. Beaucoup de communautés nouvelles, sans perdre leur bel enthousiasme, ont connu des crises plus ou moins profondes, elles ont dû apprendre la patience des réformes institutionnelles, les redéploiements douloureux, et la nécessité de mieux se former. Les JMJ sont maintenant un rite qui se continue et qui fait du bien, mais l’appel prophétique n’est peut-être plus tout à fait là. Dans les séminaires des pays d’Europe occidentale, la reprise tarde à se manifester, c’est le moins qu’on puisse dire.
Pendant ce temps, il faut bien se rendre à l’évidence que l’aile « traditionaliste », dans sa forme « ralliée », comme dans sa forme dure, continue de marquer des points. Que ce soit au plan des vocations religieuses et sacerdotales, au plan de l’éducation et de la vitalité des communautés, on ne peut plus soutenir qu’il s’agit là de quelques attardés en voie de disparition. Certes, il ne faut pas s’illusionner, là non plus tout n’est pas rose, la solidité affichée cache bien des faiblesses, mais on ne saurait quand même nier que la transmission de la foi aux jeunes générations y a souvent mieux réussi qu’ailleurs, malgré les trésors de pédagogie déployés dans les parcours de la catéchèse officielle.
Nous voilà donc ramenés à l’humilité et c’est mieux ainsi. Cela nous permet peut-être d’entendre ce qu’ont à nous dire les disciples de Marcel Lefebvre, malgré le côté désagréable et souvent exagéré de leurs critiques. Au fond, ils nous alertent sur les faiblesses possibles de ce que nous croyions définitivement admis et que nous tenons toujours pour des progrès indiscutables : la valeur de la réforme liturgique, le dialogue interreligieux, la collégialité épiscopale, une vision dynamique de la tradition de l’Eglise. Il ne s’agit pas de brader tout cela dans un nouvel opportunisme aussi idiot que le précédent, mais la moindre chose est d’accueillir les questions, de reconnaître que tout n’a pas fonctionné parfaitement jusqu’ici chez nous et qu’il y a peut-être lieu de revoir sur certains points notre copie, surtout d’approfondir ce que nous avions trop vite conclu. Nos amis peuvent nous y aider, comme nous pouvons les aider à sortir de certains blocages, qui ne peuvent mener qu’à des impasses.
Car eux aussi doivent reconnaître que les choses ne se sont pas passées comme ils l’attendaient. L’« apostasiede l’Eglise » devait aboutir à une crise apocalyptique, où Dieu reconnaîtrait les siens dans le naufrage général. Or, sans qu’ils osent toujours se l’avouer, ils voient bien que l’Eglise de Jean-Paul II et de Benoît XVI continue à vivre et à rayonner, le Veau d’or n’est pas installé dans le sanctuaire, la foi est enseignée et les sacrements dispensés, peut-être pas tout à fait comme ils le souhaiteraient, mais il est quand même difficile de nier la continuité. Alors que faire ? Tenir indéfiniment dans cette position paradoxale d’être catholiques sans Rome, ou saisir la main tendue ? Il ne s’agit pas ici de politique, mais d’abord de la vérité. N’empêche qu’on se prend à rêver de la force qui serait celle d’une Eglise ayant réussi à résorber un schisme et qui parviendrait à atteler à la tâche de l’évangélisation les combattants pugnaces de la « messe de toujours » et les enfants de la génération Jean-Paul II !
Notes
(1) Le P. Louis Bouyer voyait la racine commune du traditionalisme catholique et du progressisme dans la théologie romantique du début du 19e siècle et spécialement chez Félicité de Lamennais (1782-1854).
(2) Le rêve de Compostelle. Vers la restauration d’une Europe chrétienne ? Sous la direction de René Luneau, avec la collaboration de Paul Ladrière, Paris Centurion 1989.
Source
Souscription
Souscrivez au nouveau livre de Gérard Leclerc
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jeudi, 11 juin 2009
La méthode Montessori dans les écoles catholiques de Sydney
Les méthodes d'enseignement sont capitales pour l'éducation des enfants et l'élaboration de leur esprit et de leur culture, le développement de leur intelligence et de leur mémoire et l'équilibre de leur vie. Toute méthode éducative repose sur la vision que l'on a de l'enfant. Aussi est-il très intéressant de noter cette décision des écoles catholiques de Sydney de retenir la méthode Montessori comme devant être appliquée dans leurs établissements.
Cette dépêche un peu longue contient néanmoins tous les éléments aidant à comprendre ce qu'est cette méthode et les raisons qui ont motivé son choix :
"Les écoles catholiques de Sydney choisissent la "Méthode Montessori": la note méthodologique didactique et éducative issue de la pédagogue italienne Maria Montessori (1870-1952) a été adoptée dans 20 écoles élémentaires de Sydney, et sera progressivement adoptée dans tous les jardins d'enfants, maternelles et écoles élémentaires catholiques. C'est ce que communique l'Eglise locale à l'Agence Fides, spécifiant que les 113 instituts pour l'enfance existant dans l'archidiocèse l'adopteront d'ici 2012. C'est l'Eglise locale qui en a fait le choix, après avoir entrevu dans la Méthode Montessori un parcours d'apprentissage facilitant la formation et la croissance des enfants, compatible avec leur formation humaine et chrétienne.
« C'est une approche très importante -explique Dan White, directeur des écoles catholiques de l'Archidiocèse- et ce sera une révolution pour l'enseignement des enfants. Peut-être dans le passé l'avons-nous un peu négligé : par ce choix, nous entendons mettre de nouveau au centre la figure de l'enfant, son autonomie, la croissance de ses capacités intellectuelles, cognitives et manuelles.
Dans la Méthode Montessori, l'enfant est considéré comme un être spirituel, plein de ressources. Les instruments didactiques utilisés pour l'apprentissage et la croissance seront des paroles, des actions, des jeux, des chansons et des représentations visuelles ». De même le rôle des enseignants changera, ils acquerront de nouvelles stimulations et aptitudes professionnelles.
La pensée pédagogique de Maria Montessori identifie l'enfant comme un « être complet, capable de développer des énergies créatrices et possesseur de dispositions morales, comme l'amour, que l'adulte a désormais comprimé à l'intérieur de lui, les rendant inactives ». Un principe fondamental est la liberté de l'élève, puisque seule la liberté favorise la créativité de l'enfant, déjà présente dans sa nature. De la liberté doit émerger la discipline, que l'enfant apprend comme un bagage qui lui restera toute la vie. La Méthode Montessori est utilisée dans de nombreuses écoles pour l'enfance en Italie, en Europe et dans d'autres pays du monde".
La plupart des écoles hors-contrat en France s'inspire de cette méthode. Il est en plus reconnu qu'il est nécessaire d'appliquer une pédagogie sensorielle, dont la plus connue est la méthode Montessori. Celle-ci a connu un développement particulier avec la prolongation catholique que lui a appliqué madame Hélène Lubienska de Lenval à qui nous devons en outre les fameuses dictées muettes.
Pour aller plus loin :
- Le site officiel de Montessori;
- Un site d'ateliers Montessori;
- Deux sites différents de matériels Montessori peu onéreux : site allemand et site anglais;
- Un cours de maternelle, plus particulièrement pour l'école à la maison, vu dans Missa et recommandé par Créer son école;
- Deux blogs de mamans "montessoriennes" (ici et là);
- Description d'une école Montessori pour adolescents
Projet :
L’association des écoles Montessori de la région Rhône-Alpes et de Suisse Soutenue par les parents d’élèves Projette d’ouvrir un collège Montessori à la rentrée 2010 Sur le site de Belmont-Luthézieu
Source
22:31 Publié dans Education chrétienne, Famille, Réflexion | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ecole, famille, éducation, réflexion, société | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |