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samedi, 19 avril 2008

La messe, c'est l'œuvre de la Rédemption

 

 

 

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Pourquoi les chrétiens attachent-ils autant d'importance à la messe ?

 

 

 

 

La messe, c'est l'œuvre de la Rédemption qui s'accomplit et se répand. Le sacrifice de la Croix est rendu présent par la messe. Elle est la grande action du Christ qui assume tout l'agir humain du chrétien. Mémoire (c'est à dire concentré) de toutes les merveilles de Dieu, comme dit un psaume, la messe rend présente et efficace l'histoire du salut dans la vie des hommes de tous les temps et tous les lieux. Toute la vie chrétienne découle de la messe ou s'oriente vers elle. La messe prolonge l'effusion d'amour que Jésus-Christ a méritée par sa mort le vendredi saint. Assister à la messe, c'est se tenir au pied de la croix, c'est s'unir à l'offrande que Jésus-Christ, toujours vivant, fait à son Père pour nous. C'est pourquoi la messe doit être au cœur de la vie de chaque chrétien.

 

La sainte messe est le sacrifice du Corps et du Sang de Jésus-Christ, offert sur nos autels sous les espèces du pain et du vin en souvenir du sacrifice du Christ.


Catéchisme de saint Pie X

La messe est à la fois et inséparablement le mémorial sacrificiel dans lequel se perpétue le sacrifice de la Croix, et le banquet sacré de la communion au Corps et au Sang du Seigneur.


Catéchisme de l'Eglise Catholique

L'Eglise et le monde ont un grand besoin du culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement de l'amour. Ne refusons pas le temps pour aller Le rencontrer dans l'adoration, dans la contemplation pleine de foi et ouverte à réparer les fautes graves et les délits du monde. Que ne cesse jamais notre adoration …


Jean-Paul II, Dominicae cenae

 

 

 

 

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 SOURCE

 

Paix liturgique 

 

 

 

 

 

dimanche, 16 mars 2008

SEMAINE SAINTE, dimanche des Rameaux

Evangile La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Luc (XXII 14 - XXIII 56). L. Quand l'heure du repas pascal fut venue, Jésus se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit : +. « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu'à ce qu'elle soit pleinement réalisée dans le royaume de Dieu ». L. Il prit alors une coupe, il rendit grâce et dit : +. « Prenez et partagez entre vous. Car je vous le déclare : jamais plus désormais je ne boirai du fruit de la vigne jusqu'à ce que vienne le règne de Dieu ». L. Puis il prit du pain ; après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant : +. « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi ». L. Et pour la coupe, il fit de même à la fin du repas, en disant : +. « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, répandu pour vous. Cependant la main de celui qui me livre est là, à côté de moi, sur la table. En effet, le Fils de l'homme s'en va selon ce qui a été fixé. Mais malheureux l'homme qui le livre ! » L. Les apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres lequel d'entre eux allait faire cela. Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d'entre eux à leur avis, était le plus grand ? Mais il leur dit : +. « Les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d'entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Et bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves. Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi. Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. L. Pierre lui dit : D. Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller en prison et à la mort. L. Jésus reprit : +. Je te le déclare, Pierre ; le coq ne chantera pas aujourd'hui avant que, par trois fois, tu aies affirmé que tu ne me connais pas ». L. Puis il leur dit : +. « Quand je vous ai envoyés sans argent, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » L. Ils lui répondirent : D. « Mais non ». L. Jésus leur dit : +. « Eh bien, maintenant, celui qui a de l'argent, qu'il en prenne, de même celui qui a un sac ; et celui qui n'a pas d'épée, qu'il vende son manteau pour en acheter une. Car je vous le déclare : Il faut que s'accomplisse en moi ce texte de l'Écriture : “ Il a été compté avec les pécheurs ”. De fait, ce qui me concerne va se réaliser ». L. Ils lui dirent : D. « Seigneur, voici deux épées ». L. Il leur répondit : +. « Cela suffit ». L. Jésus sortit pour se rendre, comme d'habitude, au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent. Arrivé là, il leur dit : +. « Priez, pour ne pas entrer en tentation ». L. Puis il s'écarta à la distance d'un jet de pierre environ. Se mettant à genoux, il priait : +. « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ». L. Alors du ciel lui apparut un ange qui le réconfortait. Dans l'angoisse, Jésus priait avec plus d'insistance ; et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient jusqu'à terre. Après cette prière, Jésus se leva et rejoignit ses disciples qu'il trouva endormis à force de tristesse. Il leur dit : +. « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation ». L. Il parlait encore quand parut une foule de gens. Le nommé Judas, l'un des Douze, marchait à leur tête. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. Jésus lui dit : +. « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ? » L. Voyant ce qui allait se passer, ceux qui entouraient Jésus lui dirent : D. « Seigneur, faut-il frapper avec l'épée ? » L. L'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille droite. Jésus répondit : +. « Laissez donc faire ! » L. Et, touchant l'oreille de l'homme, il le guérit. Jésus dit alors à ceux qui étaient venus l'arrêter, chefs des prêtres, officiers de la garde du Temple et anciens : +. « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais avec vous dans le Temple, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais c'est maintenant votre heure, c'est la domination des ténèbres ». L. Ils se saisirent de Jésus pour l'emmener et ils le firent entrer dans la maison du grand prêtre. Pierre suivait de loin. Ils avaient allumé un feu au milieu de la cour et ils s'étaient tous assis là. Pierre était parmi eux. Une servante le vit assis près du feu ; elle le dévisagea et dit : A. « Celui-là aussi était avec lui ». L. Mais il nia : D. « Femme, je ne te connais pas ». L. Peu après, un autre dit en le voyant : A. « Toi aussi, tu en fais partie ». L. Pierre répondit : D. « Non, je n'en suis pas ». L. Environ une heure plus tard, un autre insistait : A. « C'est sûr ; celui-là était avec lui, et d'ailleurs il est Galiléen ». L. Pierre répondit : D. « Je ne vois pas ce que tu veux dire ». L. Et à l'instant même, comme il parlait encore, un coq chanta. Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite : “ Avant que le coq chante aujourd'hui, tu m'auras renié trois fois. ” Il sortit et pleura amèrement. Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le maltraitaient. Ils lui avaient voilé le visage et ils l'interrogeaient : F. « Fais le prophète ! Qui est-ce qui t'a frappé ? » L. Et ils lançaient contre lui beaucoup d'autres insultes. Lorsqu'il fit jour, les anciens du peuple, chefs des prêtres et scribes, se réunirent, et ils l'emmenèrent devant leur grand conseil. Ils lui dirent : F. « Si tu es le Messie, dis-le nous ». L. Il leur répondit : +. « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; et si j'interroge, vous ne me répondrez pas. Mais désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite du Dieu puissant ». L. Tous lui dirent alors : F. « Tu es donc le Fils de Dieu ? » L. Il leur répondit : +. « C'est vous qui dites que je le suis ». L. Ils dirent alors : F. « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ? Nous-mêmes nous l'avons entendu de sa bouche ». L. Ils se levèrent tous ensemble et l'emmenèrent chez Pilate. Ils se mirent alors à l'accuser : F. « Nous avons trouvé cet homme en train de semer le désordre dans notre nation : il empêche de payer l'impôt à l'empereur, et se dit le Roi Messie ». L. Pilate l'interrogea : A. « Es-tu le roi des Juifs ? » L. Jésus répondit : +. « C'est toi qui le dis ». L. Pilate s'adressa aux chefs des prêtres et à la foule : A. « Je ne trouve chez cet homme aucun motif de condamnation ». L. Mais ils insistaient : F. « Il soulève le peuple en enseignant dans tout le pays des Juifs, à partir de la Galilée jusqu'ici ». L. A ces mots, Pilate demanda si l'homme était Galiléen. Apprenant qu'il relevait de l'autorité d'Hérode, il le renvoya à ce dernier, qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là. A la vue de Jésus, Hérode éprouva une grande joie : depuis longtemps il désirait le voir à cause de ce qu'il entendait dire de lui, et il espérait lui voir faire un miracle. Il lui posa beaucoup de questions, mais Jésus ne lui répondit rien. Les chefs des prêtres et les scribes étaient là et l'accusaient avec violence. Hérode, ainsi que ses gardes, le traita avec mépris et se moqua de lui : il le revêtit d'un manteau de couleur éclatante et le renvoya à Pilate. Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis, alors qu'auparavant ils étaient ennemis. Alors Pilate convoqua les chefs des prêtres, les dirigeants et le peuple. Il leur dit : A. « Vous m'avez amené cet homme en l'accusant de mettre le désordre dans le peuple. Or, j'ai moi-même instruit l'affaire devant vous, et, parmi les faits dont vous l'accusez, je n'ai trouvé chez cet homme aucun motif de condamnation. D'ailleurs, Hérode non plus, puisqu'il nous l'a renvoyé. En somme, cet homme n'a rien fait qui mérite la mort. Je vais donc le faire châtier et le relâcher ». L. Ils se mirent à crier tous ensemble : F. Mort à cet homme ! Relâche-nous Barabbas. L. Ce dernier avait été emprisonné pour un meurtre et pour une émeute survenue dans la ville. Pilate, dans son désir de relâcher Jésus, leur adressa de nouveau la parole. Mais ils criaient : F. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » L. Pour la troisième fois, il leur dit : A. « Quel mal a donc fait cet homme ? Je n'ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort. Je vais donc le faire châtier, puis le relâcher ». L. Mais eux insistaient à grands cris, réclamant qu'il soit crucifié ; et leurs cris s'amplifiaient. Alors Pilate décida de satisfaire leur demande. Il relâcha le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre, celui qu'ils réclamaient, et il livra Jésus à leur bon plaisir. Pendant qu'ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus. Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : +. « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l'on dira : “ Heureuses les femmes stériles, celles qui n'ont pas enfanté, celles qui n'ont pas allaité ! ” Alors on dira aux montagnes : “ Tombez sur nous ”, et aux collines : “ Cachez-nous ”. Car si l'on traite ainsi l'arbre vert, que deviendra l'arbre sec ? » L. On emmenait encore avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter. Lorsqu'on fut arrivé au lieu-dit “ le Crâne ” ou Calvaire, on mit Jésus en croix, avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Jésus disait : +. « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font ». L. Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. Le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : A. « Il en a sauvé d'autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! » L. Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : A. « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » L. Une inscription était placée au-dessus de sa tête : “ Celui-ci est le roi des Juifs ”. L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : A. « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » L. Mais l'autre lui fit de vifs reproches : A. « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal ». L. Et il disait : A. « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne ». L. Jésus lui répondit : +. « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». L. Il était déjà presque midi ; l'obscurité se fit dans tout le pays jusqu'à trois heures, car le soleil s'était caché. Le rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : +. « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». L. Et après avoir dit cela, il expira. L. A la vue de ce qui s'était passé, le centurion rendait gloire à Dieu : A. « Sûrement, cet homme, c'était un juste ». L. Et tous les gens qui s'étaient rassemblés pour ce spectacle, voyant ce qui était arrivé, s'en retournaient en se frappant la poitrine. Tous ses amis se tenaient à distance, ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée, et qui regardaient. Alors, arriva un membre du conseil, nommé Joseph ; c'était un homme bon et juste. Il n'avait donné son accord ni à leur délibération, ni à leurs actes. Il était d'Arimathie, ville de Judée, et il attendait le royaume de Dieu. Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Puis il le descendit de la croix, l'enveloppa dans un linceul et le mit dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne encore n'avait été déposé. C'était le vendredi, et déjà brillaient les lumières du sabbat. Les femmes qui accompagnaient Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé. Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.

 

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samedi, 08 mars 2008

Femme et homme, l’humain dans son intégralité...

 
 
 
 
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Anne et Joachim de Giotto

 

 

 

Discours de Benoît XVI

au congrès du 10 février 2008,

organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs

à l’occasion du XXe anniversaire de la publication

de

la lettre apostolique de Jean Paul II

 

 Mulieris dignitatem

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 Chers frères et sœurs,

 

 

   Je suis très heureux de vous accueillir et de vous saluer, vous qui participez au congrès international sur le thème : « Femme et homme, l’humanum dans son intégralité », organisé à l’occasion du XXe anniversaire de la publication de la Lettre apostolique Mulieris dignitatem. Je salue le cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, et je le remercie de s’être fait l’interprète des sentiments de tous. Je salue le secrétaire, Mgr Josef Clemens, les membres et les collaborateurs du dicastère. Je salue de manière particulière les femmes qui sont ici en majorité, et qui ont enrichi les travaux du congrès de leur expérience et de leurs compétences.

 

Le thème sur lequel vous réfléchissez est d’une grande actualité : depuis la deuxième moitié du XXe siècle jusqu’à nos jours, le mouvement de valorisation de la femme dans les différentes instances de la vie sociale a suscité d’innombrables réflexions et débats, et a vu se multiplier les initiatives que l’Église catholique a suivies et souvent accompagnées avec un grand intérêt. La relation homme-femme dans leur spécificité, réciprocité et complémentarité respective, constitue sans aucun doute un point central de la « question anthropologique », particulièrement décisive dans la culture contemporaine. De nombreuses interventions et documents pontificaux ont abordé la réalité naissante de la question de la femme. Je me limite à rappeler ceux de mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II qui, en juin 1995, voulut écrire une Lettre aux femmes, et qui le 15 août 1988, il y a exactement vingt ans, publia la Lettre apostolique Mulieris dignitatem. Ce texte sur la vocation et la dignité de la femme, d’une grande richesse théologique, spirituelle et culturelle, a, à son tour, inspiré la Lettre aux évêques de l’Église catholique sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde, de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

 

Dans Mulieris dignitatem, Jean-Paul II a voulu approfondir les vérités anthropologiques fondamentales de l’homme et de la femme, l’égale dignité et l’unité des deux, la diversité enracinée et profonde entre l’homme et la femme et leur vocation à la réciprocité et à la complémentarité, à la collaboration et à la communion (cf. n. 6). Cette unité-dualité de l’homme et de la femme se base sur le fondement de la dignité de toute personne, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu qui « les créa homme et femme » (cf. Gn 1, 27), évitant aussi bien une uniformité indistincte et une égalité aplatie et appauvrie qu’une différence abyssale et conflictuelle (cf. Jean-Paul II, Lettre aux femmes, 8). Cette unité-dualité porte en elle, inscrite dans les corps et dans les âmes, la relation avec l’autre, l’amour pour l’autre, la communion interpersonnelle qui indique « dans la création de l’homme a été inscrite aussi une certaine ressemblance de la communion divine » (n. 7). Par conséquent, lorsque l’homme et la femme prétendent être autonomes et entièrement autosuffisants, ils risquent de s’enfermer dans une autoréalisation qui considère comme une conquête de liberté le dépassement de tout lien naturel, social ou religieux, mais qui de fait les réduit à une solitude opprimante. Pour favoriser et soutenir la réelle promotion de la femme et de l’homme, on ne peut pas ne pas tenir compte de cette réalité.

 

Nous avons assurément besoin d’une recherche anthropologique renouvelée qui, sur la base de la grande tradition chrétienne intègre les nouveaux progrès de la science et les données concernant les sensibilités culturelles d’aujourd’hui, contribuant ainsi à approfondir non seulement l’identité féminine mais aussi masculine qui est également souvent l’objet de réflexions partiales et idéologiques. Face à des courants culturels et politiques qui cherchent à éliminer ou au moins à voiler et confondre les différences sexuelles inscrites dans la nature humaine, les considérant une construction culturelle, il est nécessaire de rappeler le dessein de Dieu qui a créé l’être humain homme et femme, avec une unité et dans le même temps une différence originelle et complémentaire. La nature humaine et la dimension culturelle s’intègrent dans un processus ample et complexe qui constitue la formation de l’identité, où les deux dimensions, la dimension féminine et la dimension masculine, correspondent l’une à l’autre et se complètent.

 

En ouvrant les travaux de la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino américain et des Caraïbes, en mai dernier au Brésil, j’ai eu l’occasion de rappeler combien persiste encore une mentalité machiste, qui ignore la nouveauté du christianisme qui reconnaît et proclame l’égale dignité et responsabilité de la femme par rapport à l’homme. Il y a des lieux et des cultures où la femme est discriminée et sous-évaluée pour le seul fait d’être femme, où l’on a même recours à des arguments religieux et à des pressions familiales, sociales et culturelles pour soutenir la disparité des sexes, où sont perpétrés des actes de violence à l’égard de la femme, faisant d’elle un objet de mauvais traitements et d’exploitation dans la publicité et dans l’industrie de la consommation et du divertissement. Face à des phénomènes aussi graves et persistants, l’engagement des chrétiens apparaît encore plus urgent, afin qu’ils deviennent partout les promoteurs d’une culture qui reconnaisse à la femme, dans le droit et dans la réalité des faits, la dignité qui lui revient.

 

Dieu confie à la femme et à l’homme, selon leurs spécificités, une vocation et une mission particulière dans l’Église et dans le monde. Je pense ici à la famille, communauté d’amour ouverte à la vie, cellule fondamentale de la société. Dans la famille, la femme et l’homme, grâce au don de la maternité et de la paternité, jouent ensemble un rôle irremplaçable à l’égard de la vie. Dès le moment de leur conception, les enfants ont le droit de pouvoir compter sur le père et la mère qui prennent soin d’eux et les accompagnent dans leur croissance. L’Etat, quant à lui, doit soutenir, par des politiques sociales appropriées, tout ce qui promeut la stabilité et l’unité du mariage, la dignité et la responsabilité des conjoints, leur droit et leur devoir irremplaçable d’éducateurs de leurs enfants. Par ailleurs, il est nécessaire que la femme ait également la possibilité de collaborer à la construction de la société, en valorisant son « génie féminin » caractéristique.

 

Chers frères et soeurs, je vous remercie encore une fois de votre visite et, tout en souhaitant beaucoup de succès aux travaux du congrès, je vous assure de mon souvenir dans la prière, invoquant l’intercession maternelle de Marie, afin qu’elle aide les femmes de notre temps à réaliser leur vocation et leur mission dans la communauté ecclésiale et civile. Avec ces vœux, je vous donne à vous ici présents et à ceux qui vous sont chers, une bénédiction apostolique spéciale.

 

 

 

Benedictus pp. XVI

 

 

 

 

 

Source

 

Génération Benoît XVI.COM