lundi, 27 septembre 2021
Pape François, aurez-vous le courage et l’humilité de revenir sur une décision d’une telle intransigeance ?
Réaction du Père Daniel-Ange, fondateur de l'école de prière et d'évangélisation Jeunesse-Lumière, sur le récent motu proprio « Traditionis Custodes » du pape François :
« Je suis sidéré, bouleversé par ce motu proprio. Le moins qu’on puisse dire : on en demeure KO ! Je communie aux larmes de tant de mes amis et proches. Je prie qu’ils ne soient pas tentés d’aigreur, d’amertume, si ce n’est de révolte et de désespoir. Pourquoi une telle dureté, sans une once de miséricorde ou de compassion ? Comment ne pas en être dérouté, déstabilisé ?
Bien sûr, parmi ces frères catholiques attachés à la tradition, il y en a qui – hélas ! hélas ! – ont pu se durcir, se figer, se cabrer, se replier dans un ghetto, allant jusqu’à refuser de concélébrer aux messes chrismales – ce qui est inadmissible. Mais pour cette petite minorité n’aurait-il pas suffi d’une forte exhortation, doublée d’éventuelles menaces de sanctions. En s’inspirant du livre de la Sagesse : « C’est peu à peu que tu reprends ceux qui tombent. Tu les avertis, leur rappelant en quoi ils pêchent (…) Même ceux-là qu’ils étaient des hommes, tu les a ménagés. Peu à peu tu laissais place au repentir. » (12, 2,8,10)
Des oasis rafraichissantes dans un désert d’apostasie générale.
Mais, pour ne parler que de la France, le Pape sait-il qu’il y existe des groupes et communautés merveilleusement rayonnantes, attirant un grand nombre de jeunes, de jeunes couples et de familles. Ils y sont attirés par le sens du sacré, de la beauté liturgique, de la dimension contemplative, de la belle langue latine, de la docilité au siège de Pierre, la ferveur eucharistique, la confession fréquente ,la fidélité au rosaire, la passion des âmes à sauver, et tant d’autres éléments qu’ils ne trouvent pas – hélas! – dans nombre de nos paroisses.
Tous ces éléments ne sont-ils pas prophétiques. ? Ne devraient-ils pas nous interpeler, nous stimuler, nous entrainer ? N’était-ce pas l’intuition de St. Jean-Paul II, dans son motu proprio « Ecclesia Dei » ?
Dans leurs assemblées, jeunes, foyers et familles dominent, dont la pratique dominicale frise les 100%. Qu’on ne dise pas qu’ils sont nostalgiques du passé, anachroniques. C’est le contraire : latin, messe ad orientem, grégorien, soutane : c’est tout nouveau pour eux. Cela a tout l’attrait de la nouveauté. Est-il étonnant que les communautés monastiques qui gardent l’Office en latin, et parfois même la célébration eucharistique d’après le missel de S. Jean XXIII, soient florissantes, attirant beaucoup de jeunes ? Je pense en particulier à des communautés que j’ai la grâce de connaitre personnellement et que j’estime et admire, comme celles du Barroux (moines et moniales) et de ND de la Garde, ainsi que des missionnaires de la Miséricorde à Toulon. Qu’on ne dise pas qu’elles ne sont pas missionnaires !
Autour du premier gravite, parmi tant d’autres, le chapitre Marie-Madeleine avec ses centaines d’ados et de jeunes, sans parler de leurs retraitants qui y affluent. Pour les seconds : on ne fait pas mieux en matière d’’évangélisation des musulmans et de nos petits païens sur les plages. Sans parler du pèlerinage de Pentecôte à Chartres, en croissance constante. Avec le scoutisme et la communauté S. Martin, cette mouvance ecclésiale est celle qui donne le plus grand nombre de vocations sacerdotales à l’Eglise. Je suis témoin de la belle ferveur qui règne au séminaire de Witgratzbad en Bavière, établi grâce à un certain cardinal… Ratzinger.
Dans un monde tellement féroce où le combat pour la fidélité à Jésus et à son Evangile relève de l’héroïsme, où ils sont déjà marginalisés, méprisés, tournés en dérision dans leurs écoles, comme même en famille, où toutes leurs valeurs sont bafouées, sinon prostituées, où ils se retrouvent terriblement seuls et isolés, tellement insécurisés, parfois à la limite du désespoir : pourquoi, mais pourquoi donc leur refuser ces quelques places fortes qui leur donnent la force, le courage, l’audace d’entrer en résistance et de tenir? Cela en pleine zone de turbulence pour l’Eglise, en plein collapse de la foi dans le monde. La guerre contre le Christ et son Eglise est déchainée, nous sommes en plein duel homicide-Prince de la vie, les jeunes ont droit plus que jamais à être soutenus, fortifiés, armés, simplement sécurisés. Ne leur fermons pas certains de nos plus beaux refuges. Tel un refuge de haute-montagne au milieu des mortelles crevasses.
Dans l’aride désert d’une société ou gagne « l’apostasie silencieuse de l’homme qui croit être heureux sans Dieu » (JP II), ces groupes et paroisses sont de véritables et rafraichissantes oasis. Leurs plus belles fleurs : ces jeunes et même enfants parvenus aux cimes lumineuses de la sainteté. Comment ne pas évoquer une Anne-Gabrielle Caron, de la paroisse des Missionnaires de la miséricorde à Toulon, dont la cause de béatification est déjà ouverte. Et de la petite martyre Jeanne-Marie Kegelin, en Alsace, dont deux frères sont prêtres de la Fraternité S. Pierre. (Pourvu que ce ne soit pas la raison qui retarderait sa propre cause.)
Une piqure de stérilisation ?
Après tout cela, comment comprendre que le Pape semble viser tout simplement leur extinction, dissolution, liquidation pure et simple ?
Cela par la simple application des normes désormais imposées ? Cela ressort du fait qu’on arrache leurs prêtres à leur paroisse, et interdit d’en créer de nouvelles : n’est-ce pas une forme de piqure de stérilisation ?
Qu’aucun nouveau prêtre de rite ordinaire ne pourra célébrer la messe dite tridentine, sans indult de son évêque qui, lui, est tenu de suivre les directives romaines.
Le pire : en déclarant que le missel (messe et autres sacrements inclus) de S. Jean XXIII ne relève plus du rite Romain, puisque la « seule expression » de celui-ci est désormais l’unique missel de Paul VI. Ce rite est donc ipso facto relégué dans le passé, périmé, dépassé, et se retrouve en apesanteur dans le vide…
N’est-ce pas là un coup de poignard dans le dos, ou plutôt en plein cœur, de notre cher Benoit XVI ?
Son trait de génie avait été de sauver ce rite en en faisant tout simplement la seconde variante ou forme de l’unique rite Romain. Quel courage ne lui a-t-il pas fallu ! Et ce n’était absolument pas par simple diplomatie ou politique ecclésiale, comme l’insinue le motu proprio. Combien de fois n’a-t-il pas affirmé que ce rite qui avait sanctifié le peuple chrétien, irrigué toute l’Eglise, donné tant de fruits de sainteté pendant tant de siècles, avait plein droit de cité aujourd’hui et faisait partie intégrale de la liturgie latine et romaine.
C’était un scandale d’avoir essayé de l’évacuer, voici quelque 6O ans. Et tout-à-coup, brutalement, d’un trait de plume le voilà abrogé par un Pape assurément moins liturgique dans l’âme que ce Benoit XVI à l’âme toute bénédictine.
Benoit XVI en sa retraite monastique va-t-il devoir mendier à son successeur l’autorisation de célébrer encore ce rite qu’il a tant aimé et qu’il avait réussi, magistralement, à sauver ?
Un risque de schisme ou de clandestinité ?
Encore ceci : l’intention de notre Saint Père est surement belle et bonne : protéger la communion dans le peuple de Dieu. Mais l’effet risque fort d’être exactement contraire.
J’en tremble : beaucoup risquent d’être tentés tout simplement de rallier Ecône et la Fraternité S. Pie X, à laquelle Pape Francois avait tendu généreusement la main, en l’année de la Miséricorde. Voici quelques 40 ans, ils s’étaient héroïquement détachés de Mgr Lefebvre, pour retrouver l’Eglise-Mère de Rome, accueillis les bras grands ouverts par S. Jean-Paul II. (Comment oublier la lumineuse figure de Jean-Paul Hivernat d’Ecône puis Rome et Versailles, au sillage de sainteté). Et voilà qu’on les accule à dire : « Bon, vous ne voulez plus de nous : on retourne d’où on vient. Tant de sacrifices, c’était donc pour rien ! Jean-Paul II et Benoit XVI nous aimaient, nous comprenaient, ainsi que bon nombre de merveilleux et courageux évêques, et nous voilé floués, du jour au lendemain. »
Bref, c’est un réel risque de « schismes qui fleuriront de toutes parts si des évêques abrupts imposent leur pouvoir à des abbés raides » (G. Privat). Ou bien, ce sera la tentation de se terrer dans la clandestinité…
La Communion Trinitaire n’implique-t-elle pas l’œcuménisme intra-catholique ?
La Communion ecclésiale n’est-elle donc pas celle-là même de la Toute Sainte Trinité (Jn 17) c’est à dire celle de la beauté en sa diversité ? Plus grande sont les différences à condition qu’elles soient vécues comme complémentaires-plus l’Eglise en est belle. L’altérité n’est-elle pas condition de la fécondité ? Pourquoi avons-nous tant de peine à recevoir, accueillir, aimer ces frères et sœurs baptisés, avec leur sensibilité, leur désirs, leurs charismes propres et spécifiques, même et surtout s’ils ne sont pas les nôtres ? Pourquoi imposer aux jeunes, déjà tellement fragilisés, nos propres préférences Nous respectons bien nos frères catholiques des saintes Eglises Orientales. A Rome même une Congrégations leur est consacrée. Nous sommes émerveillés par leurs somptueuses divines liturgies, qu’elles soient coptes, éthiopiennes, arméniennes, syriaques, maronites, melchites ou byzantines russe ou grecque, et nous refusons la liturgie latine et romaine en son expression traditionnelle !
Pour être logique, il faudrait uniformiser toute la vie monastique ou religieuse ! Bénédictins, Cisterciens, Chartreux, Carmélites, Clarisses : adieu ! Il faudrait uniformiser tous les mouvements spirituels, dans leurs agaçantes diversités. Néo-catéchuménat, Focolaris, Renouveau charismatique, Oaza, Communione e liberazione : exit ! Traditions et sensibilités bénédictine, carmélitaine, franciscaine, dominicaines, jésuites, vincentienne, salésienne, etc. : à la poubelle !
Non et non, l’unité n’est pas l’uniformité, mais la diversité ! La communion n’est pas l’horizontalité, mais la complémentarité !
Saint Jean-Paul II l’avait bien exprimé dans son motu proprio Ecclesia Dei : « Tous les pasteurs et les autres fidèles doivent avoir une conscience nouvelle non seulement de la légitimité, mais aussi de la richesse que représente pour l’Eglise la diversité des charismes et des traditions de spiritualité et d’apostolat. Cette diversité constitue aussi la beauté de l’unité dans la variété : telle est la symphonie que, sous l’action de l’Esprit-Saint, l‘Eglise terrestre fait monter vers le Ciel »
Entendrez-vous les cris et les larmes de vos propres enfants ?
Le Saint Père a-t-il mesuré l’impact, si ce n’est la secousse sismique, qu’une telle intransigeance risque de provoquer, dans l’Eglise et même hors de l’Eglise ? Qu’une personne aussi athée, à l’incontestable aura, que Michel Onfray, ose avouer qu’il en est « consterné ». Précisant : « La messe en latin est le patrimoine du temps généalogique de notre civilisation. Elle hérite historiquement et spirituellement d’un long lignage sacré de rituels, de célébrations, de prières, le tout cristallisé dans une forme qui offre un spectacle total » Et avec son sarcasme habituel qu’évidemment je ne fais pas mien : « Pour ceux qui croient en Dieu, la messe en latin est à la messe du Long Fleuve tranquille… ce qu’est la basilique romaine contemporaine de S. Augustin à une salle polyvalente dans une barre d’immeubles : on y chercherait en vain le sacré et la transcendance. »
A-t-il pensé à la secousse que vont éprouver nos frères des saintes Eglises Orthodoxes. Le motu proprio de Benoit XVI, très estimé par eux comme un grand théologien, les avait rassuré : que l’Eglise latine garde fidèlement et protège un rite liturgique ayant traversé des siècles. Et maintenant, de se poser la question, angoissés : ne va-t-on pas le jeter aux orties ?
A-t-il pressenti le séisme probable chez tant et tant de jeunes, de jeunes couples, de familles entières qui vont en être déstabilisés, déroutés, découragés, tentés par la révolte. Jusqu’ici ils aimaient leur Pape François- aussi attachant et déroutant soit-il-, ils étaient fidèle au magistère romain, et maintenant les voici guettés par le doute, la méfiance, sinon le rejet, avec l’impression amère d’avoir été floué, reniés sinon trahis.
Comment ne pas pleurer avec eux ?
Qu’au moins une grande vague de compassion baptismale, d’affection fraternelle, et paternelle du côté de nos évêques, d’ardentes prières les entourent, les réconfortent, les consolent, les soutiennent, les encouragent, les accueillent. Ardemment. Généreusement. C’est à dire amoureusement.
Cher Saint-Père – que par ailleurs j’aime, estime et admire –, au nom d’un grand nombre de mes amis, jeunes et moins jeunes, j’ose vous partager, en toute simplicité filiale, ma profonde douleur. Mais animé d’une folle confiance, je me risque à espérer que, à l’écoute de tant de larmes sur les joues de vos propres enfants vous aurez le courage et l’humilité de revenir sur une décision d’une telle intransigeance, cela en dépit de votre finale : « malgré toute chose contraire, même si digne de mention particulière ».
Contre toute espérance, j’espère !
Frère Daniel-Ange. Ce 23 Juillet, 40e anniversaire de mon Ordination sacerdotale au congrès Eucharistique international à Lourdes.
Source : Le Salon Beige
22:50 Publié dans Benoît XVI, Education chrétienne, Famille, Histoire, Le courage de déplaire, Le sens de la messe traditionnelle, Lettres à nos lecteurs, Pape François, Pieuse jacquerie, Polémique, Politique, Réflexion, Société, Vatican II, Veilleurs, Vie religieuse | Lien permanent | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
mercredi, 17 avril 2013
Nouvelle évangélisation et "Mariage pour tous"
Du cardinal Vingt-Trois en ouverture de l'Assemblée plénière des évêques de France à Paris :
"Pour nous, la nouvelle évangélisation se présente dans une société en pleine mutation et les signes de cette mutation ne manquent pas. Les longs mois de débat à propos du projet de loi de mariage pour les personnes de même sexe ont fait apparaître des clivages qui étaient prévisibles et annoncés. Ces clivages sont un bon indicateur d'une mutation des références culturelles. L'invasion organisée et militante de la théorie du genre particulièrement dans le secteur éducatif, et, plus simplement, la tentation de refuser toute différence entre les sexes en est un signe. C'est le refus de la différence comme mode d'identification humaine, et en particulier de la différence sexuelle. C'est l'incapacité à assumer qu'il y ait des différences entre les gens. On se refuse à gérer le fait que les gens ne sont pas identiques. Ils ne sont pas identiques dans leur identité sexuelle mais ils ne sont pas plus identiques dans leur personnalité, et le principe incontournable de la vie sociale c'est précisément de faire vivre ensemble des gens qui ne sont pas identiques, de gérer les différences entre les individus sur un mode pacifique et non pas sur un mode de violence.
Or, si l'on fait disparaître les moyens d'identification de la différence dans les relations sociales, cela veut dire que, par un mécanisme psychologique que nous connaissons bien, on entraîne une frustration de l'expression personnelle, et que la compression de la frustration débouche un jour ou l'autre sur la violence pour faire reconnaître son identité particulière contre l'uniformité officielle. C'est ainsi que se prépare une société de violence. Ce que nous voyons déjà dans le fait que l'impuissance à accepter un certain nombre de différences dans la vie sociale, aboutit à la cristallisation de revendications catégorielles de petits groupes, ou de sous-ensembles identitaires, qui pensent ne pouvoir se faire reconnaître que par la violence. Notre société a perdu sa capacité d'intégration et surtout sa capacité d'homogénéiser des différences dans un projet commun.
Pour ma part, je pense que la loi pour le mariage des personnes homosexuelles participe de ce phénomène et va l'accentuer en le faisant porter sur le point le plus indiscutable de la différence qui est la différence sexuelle, et donc va provoquer ce que j'évoquais : l'occultation de l'identité sexuelle comme réalité psychologique et la fermentation, la germination d'une revendication forte de la reconnaissance de la sexualité différenciée. Cette explication simple échappe à un certain nombre d'esprits avisés, qui devraient pourtant se préoccuper de la paix sociale dans les années qui viennent. Que tous les moyens aient été mis en œuvre pour éviter le débat public, y compris dans le processus parlementaire, peut difficilement masquer l'embarras des promoteurs du projet de loi. Passer en force peut simplifier la vie un moment. Cela ne résout aucun des problèmes réels qu'il faudra affronter de toute façon. Pour éviter de paralyser la vie politique dans un moment où s'imposent de graves décisions économiques et sociales, il eût été plus raisonnable et plus simple de ne pas mettre ce processus en route.
Ainsi, se confirme peu à peu que la conception de la dignité humaine qui découle en même temps de la sagesse grecque, de la révélation judéo-chrétienne et de la philosophie des Lumières n'est plus reconnue chez nous comme un bien commun culturel ni comme une référence éthique. L'espérance chrétienne est de moins en moins reconnue comme une référence commune et, comme toujours, ce sont les plus petits qui en font les frais. C'est un profond changement d'abord pour les chrétiens eux-mêmes. Vouloir suivre le Christ nous inscrit inéluctablement dans une différence sociale et culturelle que nous devons assumer. Nous ne devons plus attendre des lois civiles qu'elles défendent notre vision de l'homme. Nous devons trouver en nous-mêmes, en notre foi au Christ, les motivations profondes de nos comportements. La suite du Christ ne s'accommode plus d'un vague conformisme social. Elle relève d'un choix délibéré qui nous marque dans notre différence.
Cette fracture se manifeste aussi dans les intentions de légiférer sur la laïcité. Nous avions déjà exprimé notre perplexité devant les projets de loi limitant la liberté individuelle dans l'habillement ou les signes distinctifs des religions. Autant il est compréhensible que la vie commune, notamment dans les entreprises, soit régie par des règles de cohabitation pacifique, autant il serait dommageable pour la cohésion sociale de stigmatiser les personnes attachées à une religion et à sa pratique, spécialement les juifs et les musulmans. Dans ce domaine, les mesures coercitives provoquent plus de repliement et de fermeture que de tolérance et d'ouverture. Faut-il voir un signe inquiétant dans le fait que, à ce jour, aucun des cultes connus en France n'a été consulté ni même contacté sur ces sujets et qu'aucun n'est associé au travail préparatoire ?
C'est dans ce contexte général que nous devons réfléchir aux conditions de la nouvelle évangélisation. Pour vivre dans notre différence sans nous laisser tromper et tenter par les protections trompeuses d'une organisation en ghetto ou en contre-culture, nous sommes appelés à approfondir notre enracinement dans le Christ et les conséquences qui en découlent pour chacune de nos existences. À quoi bon combattre pour la sauvegarde du mariage hétérosexuel stable et construit au bénéfice de l'éducation des enfants, si nos propres pratiques rendent peu crédible la viabilité de ce modèle ? À quoi bon nous battre pour défendre la dignité des embryons humains, si les chrétiens eux-mêmes tolèrent l'avortement dans leur propre vie ? À quoi bon nous battre contre l'euthanasie si nous n'accompagnons pas humainement nos frères en fin de vie ? Ce ne sont ni les théories ni les philosophes qui peuvent convaincre de la justesse de notre position. C'est l'exemple vécu que nous donnons qui sera l'attestation du bien-fondé des principes.
La mobilisation impressionnante de nos concitoyens contre le projet de loi autorisant le mariage des personnes de même sexe a été un bel exemple de l'écho que notre point de vue pouvait avoir dans les préoccupations de tous. Au-delà des sondages prédigérés, l'expression des préoccupations profondes rencontre une inquiétude réelle sur l'avenir qui se prépare. Réduire ces manifestations à une manie confessionnelle rétrograde et homophobe ne correspond évidemment pas à ce que tout le monde a pu constater.
Nous savons bien que les alertes que nous formulons devant des risques que l'on impose à la société sans aucune application du principe de précaution ne sont pas toujours comprises ni acceptées. Mais nous ne pouvons pas rester muets devant les périls. Comment se taire quand nous voyons les plus fragiles de notre société menacés ? Les enfants et les adolescents formatés au libertarisme sexuel, les embryons instrumentalisés dans des recherches au mépris des derniers résultats internationaux, des personnes en fin de vie dévalorisées dans leurs handicaps et leur souffrance et encouragées au suicide assisté, les lenteurs ou les incohérences de la prise en charge des demandeurs d'emploi, des familles dans la misère soumises aux rigueurs des expulsions sans alternative, les camps de roms démantelés en nombre croissant, etc.
La pointe du combat que nous avons à mener n'est pas une lutte idéologique ou politique. Elle est une conversion permanente pour que nos pratiques soient conformes à ce que nous disons : plus que de dénoncer, il s'agit de s'impliquer positivement dans les actions qui peuvent changer la situation à long terme. Il s'agit de nous laisser nous-mêmes évangéliser par la bonne nouvelle dont nous sommes les témoins. Alors, l'écart qui doit apparaître entre notre manière de vivre et les conformismes de la société ne pourra pas être perçu comme un jugement pharisien, mais comme un espace d'appel et comme une espérance. Nous pouvons nous souvenir de l'épître de Pierre que nous avons lue dernièrement à l'Office des Lectures : « Ayez une belle conduite parmi les païens, afin que, sur le point même où ils vous calomnient comme malfaiteurs, ils soient éclairés par vos bonnes œuvres et glorifient Dieu au jour de sa venue. » (I P. 2, 12)".
15:12 Publié dans Famille, Homosexualité, Manif pour tous, Pieuse jacquerie, Polémique, Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : manif pour tous, société, actualité, francois hollande église | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
mardi, 20 novembre 2012
Ce matin sur la rocade de Grenoble
12:09 Publié dans Famille, Homosexualité, Le courage de déplaire, Mariage, Pieuse jacquerie, Polémique, Politique, Réflexion, Société | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : grenoble, mariage homosexuel, famille, dénaturation du mariage, adoption | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
lundi, 19 novembre 2012
Qui sont les FEMEN
Manifestation de Civitas du dimanche 18 novembre 2012 à Paris:
Les Femen ont gazé des poussettes
La journaliste d’une chaîne de télévision ayant infiltré l’organisation féministe ukrainienne a découvert des détails intéressants concernant le fonctionnement de l’organisation. Sa conclusion : les militantes ont pour objectif de se faire de la publicité et sont financées par des représentants des milieux d'affaires européens et américains.
Pour comprendre le fonctionnement de l’association FEMEN, une jeune journaliste de la télévision ukrainienne a intégré l’organisation et a participé à ses actions « seins nus » en filmant ce qui se produisait avec une caméra cachée. Elle a suivi pendant plusieurs semaines une initiation professionnelle à l’art de la scène et aux relations publiques, apprenant à se comporter agressivement pour attirer l’attention des journalistes et se présenter comme une victime innocente. Le plus important – c’est d'être à l’aise en montrant ses seins au public lors des manifestations.
Diaporama :
Les membres de l’organisation FEMEN sont descendues dans les rues de Paris
La nouvelle recrue de FEMEN a fait ses débuts lors de l’action à Paris, où l’association a ouvert récemment un bureau. Les filles de FEMEN sont venues à Paris pour manifester devant le Centre culturel islamique de la capitale française. Selon la journaliste, elle ressentait littéralement sur sa peau les regards chargés de colère des gens, dont les sentiments religieux ont été délibérément offensés.
« L'action se déroule près du Centre culturel islamique et nous sentons que la foule est prête à nous déchirer en morceaux. Seuls les appareils photo de mes confrères nous ont sauvés du lynchage », a-t-elle dit après la manifestation.
Le voyage à Paris était offert à la journaliste par l’organisation FEMEN. Le billet d'avion, la chambre d'hôtel, les voyages en taxi et la nourriture coûtaient un millier d’euros par jour pour chacune des participantes, sans compter les frais de costumes, les services des maquilleurs et des stylistes.
La journaliste a également découvert que les activistes de FEMEN sont payées pas moins de 1000 dollars par mois, le triple du salaire moyen en Ukraine. En outre, le loyer que l’association verse pour son bureau de Kiev s’élève à 2500 dollars par mois, alors que le loyer mensuel du bureau parisien se monte à plusieurs milliers d’euros.
Malheureusement la nouvelle activiste n’a pas pu découvrir qui sponsorise le mouvement, ni découvrir la personne appelle les militantes à mener telle ou telle action de protestation. La journaliste suppose qu’il s’agit certainement de personnes qui apparaissent souvent aux côtés des militantes du mouvement. Il s'agirait notamment du milliardaire allemand Helmut Geier, de la femme d’affaires allemande Beat Schober, et de l’homme d'affaires américain Jed Sunden. Wikipédia soutient également la version selon laquelle ce dernier financerait les actions de FEMEN.
Source: La voix de la Russie
Les FEMEN : des agents provocateurs ?
Depuis quelques mois, nombre de français ont entendu parler desFEMEN, ce groupuscule féministe Ukrainien composé de jeunes et jolies jeunes femmes, et dont la méthode de combat et de revendication consiste à exposer ses seins au grand jour. Les actions des FEMEN pour l’amélioration de la condition des femmes ou la lutte contre la prostitution en Ukraine ne peuvent au demeurant qu’attirer de la sympathie. Lorsque celles-ci manifestent en petite culotte pour dénoncer le système « sexe contre diplômes » dans les universités ukrainiennes, tous les hommes de la planète les soutiennent, cela va sans dire. On peut tout autant difficilement être contre elles, lors de leur stimulante campagne appelant à « lire plus » et motivée par le slogan : « si tu ne lis pas plus, je ne couche pas avec toi » (!). Enfin comment ne pas être d’accord avec elles lors de leurs manifestations contre la prostitution pendant l’euro de football en Ukraine ? Les FEMEN jouent sur leur somptueuse plastique et une symbolique trèsidentitaire et guerrière qui, une fois n’est pas coutume, ne semble pas déranger les élites globalistes européennes.
Suite sur La voix de la Russie
07:49 Publié dans Famille, Homosexualité, Mariage, Polémique, Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : femen, mariage homosexuel, dénaturation du mariage, mariage pour tous | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |
jeudi, 15 novembre 2012
Samedi 17 novembre 2012
15 H PLACE BELLECOUR
La marche partira à 15 heures de la place Bellecour en direction de l’Hôtel de Ville,
où les pouvoirs publics seront interpellés pour demander
«le retrait du projet de loi Taubira» et «l’ouverture d’Etats généraux de la famille»
Venez seul, en couple ou en famille. Invitez vos voisins, vos cousins, vos parents et vos grand-parents !
N’oubliez pas vos poussettes et vos porte-bébés…
Les itinéraires de ces manifestations festives seront spécialement adaptés aux familles.
Venez habillés aux couleurs bleu, blanc, rose !
16:31 Publié dans Adoption pour tous, Famille, Le courage de déplaire, Mariage, Message, Pieuse jacquerie, Polémique, Politique, Réflexion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mariage pour tous, religion, lyon, mariage homosexuel, adoption | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |