Mgr Vingt-Trois veut que Rome condamne les traditionalistes (lundi, 08 février 2010)

 

 

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Le cardinal Vingt-Trois ne décolère pas ! Selon lui, le Pape, avec son Motu Proprio, a donné des armes aux « intégristes » contre les pauvres évêques de France. D’ailleurs Golias, sur son extrême gauche, n’est pas moins effrayé, et titre dans son dernier numéro du 4 février sur « L’offensive Tradi ».

 

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Et voilà que, depuis la récente visite à Rome du cardinal Vingt-Trois, faite en tant que président de la Conférence des Évêques, avec audience accordée par le Pape, le bruit court qu’il aurait fait pression auprès du Saint-Siège pour obtenir une « condamnation » par le cardinal Levada, Président de la Commission Ecclesia Dei, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, de l’insupportable activité des demandeurs de messes selon la forme extraordinaire.

Rien que ça ! Les vieilles foudres de Pie XI contre l’Action française, lancées aujourd’hui contre le Grec, Paix liturgique, Soutien-à-Thiberville, Le Forum catholique et alii.

Le cardinal Vingt-Trois n’a jamais caché qu’il ne comprenait pas les « complaisances » de  Rome vis-à-vis du monde traditionnel. Avant la publication du Motu Proprio, il avait dit et répété en public et en privé, auprès de ses confrères et auprès des organes du Saint-Siège lors de chacun de ses voyages à Rome, que les messes traditionnelles offertes en France et notamment à Paris, étaient largement suffisantes pour répondre aux besoins ; et qu’en outre le public de ces célébrations était composé d’opposants latents à l’ecclésiologie de Vatican II, politiquement « maurrassiens », ayant constamment employé, par exemple à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Port-Marly dans le diocèse de Versailles, des moyens subversifs (et pour cause…) pour imposer leur prétendu droit au culte traditionnel. On dit même que, selon le langage parfois vert du cardinal, « les demandeurs ne sont que des em… » Et d’ajouter que, malheureusement, tout cela leur est finalement autorisé par le Pape.

Panique dans les presbytères de la capitale. Il faut dire que le climat du diocèse de Paris est très particulier. La forte personnalité du cardinal Lustiger a depuis longtemps éradiqué ou réduit au silence toute pensée déviante sur la gauche comme sur la droite. Spécialement chez les curés de Paris, hier tous lustigériens, aujourd’hui tous « vingtroisiens » comme un seul homme. Une gestion autoritaire, une aisance financière et humaine, ont permis d’opérer une homogénéisation étonnante (au moins en apparence), confortée par une autosatisfaction intellectuelle et sociale de caste diocésaine supérieure. Le conformisme habituel au monde clérical a fait le reste : à Paris, on a peur de sa peur dès l’instant qu’on s’avance sur des terrains hautement sensibles, comme ceux, par exemple, de la qualité de la théologie enseignée à l’École Cathédrale, du programme – pour le moins étonnant – des conférences de carême à Notre-Dame, et surtout de la demande de liturgie traditionnelle.

En ce domaine, le Motu Proprio de 2007, avec son cortège de demandes de laïcs, de démarches, de création de « groupes stables », de pétitions, de lettres ouvertes ou cachetées, de requêtes de tous ordres, a créé un climat extrêmement lourd, du fait du blocage systématiquement systématique du système archiépiscopal. La méfiance et la fermeture ont d’ailleurs donné une importance démesurée à une pression en fait modeste, mais insistante, c’est vrai, des demandeurs de liturgie traditionnelle.

Bien entendu, comme toutes les situations de cette espèce, celle-là n’existe que par l’autocensure de ceux que l’on n’ose pas appeler les « membres du parti », mais qui n’osent pas, eux, se comporter autrement. Il suffirait qu’un seul curé parisien, un seul, dise tout bonnement : « Moi, j’obéis au Pape », pour que le château de cartes s’effondre. Mais aucun ne le fait. Et la pression monte, monte ! D’autant que l’état du monde clérical d’aujourd’hui fait que, même à Paris et en région parisienne, il est très vulnérable du point de vue de l’opinion et qu’il a le plus grand mal à résister à ce « pouvoir des laïcs », reconnu paraît-il par Vatican II, mais qu’il abhorre dès lors que les laïcs en question ne sont pas suscités, formatés et aseptisés par l’institution. Internet, ses sites et ses forums, a d’ailleurs surmultiplié la puissance de la revendication liturgique traditionnelle par les laïcs qui ne sont pas du sérail. Le site Periscopus et ses semblables ne sont-ils pas dénoncés par Golias comme un véritable fléau qui « pourrit » l’Église de France, parce que – oui, c’est Golias qui le dit ! – ils « multiplient les provocations et dénoncent de manière particulièrement odieuse » les abus liturgiques ? Les évêques parisiens ont, quant à eux, les yeux rivés sur, et la pensée obsédée par, des groupes qui laissent croire – et c’est peut-être vrai ! – qu’ils sont écoutés par la nonciature et par Rome : MotuParis14, Paix liturgique, Motu Proprio France, Réuni-catho, Dale, Grec, Le Pèlerinage de Chrétienté, Dici, le Forum catholique, Osservatore Vaticano, votre serviteur de Summorum Pontificum, Le Salon Beige, Maximilien Bernard, Radio Courtoisie, etc.

Puisqu’ils font de l’action de groupes (« groupes stables ») de pression, ce sont forcément des gens infréquentables. Et, bien que laïcs non estampillés, ils voudraient « dialoguer » !

Au fil des mois, c’est une véritable psychose, un cauchemar les yeux ouverts – le MOTU PROPRIO !!! – qui s’est installé : les évêques seraient « traînés dans la boue » (= les sites et journaux favorables au Motu Proprio disent qu’ils n’obéissent pas au Pape) ; les « opérations commandos » (= la récitation d’un chapelet après la messe d’un curé qui n’avait pas voulu accorder une messe extraordinaire par peur de l’archevêque) seraient sur le point de se multiplier ; les curés seraient « harcelés » (= ils reçoivent les lettres des groupes stables*** qui demandent désespérément l’application du droit, à savoir des messes paroissiales extraordinaires).


Et tout cela parce ce que le Pape leur en a donné la possibilité !

 


D’où le fait que le cardinal de Paris se tourne vers le Pape pour lui demander son aide… pour rester gallican. À vrai dire, le cardinal sait ce qu’il fait : même aussi peu romains que possible, les évêques restent les pivots de la divine constitution de l’Église. Ou bien Rome change ses évêques – ce qui prend du temps – ou bien, elle soutient ceux qu’elle a nommés. Ainsi les Congrégations romaines sont-elles fort embarrassées lorsque l’archevêque de Paris leur demande de prendre des distances avec ceux qui se disent plus catholiques que leurs évêques. Ces catholiques n’ont pas tort, pense le cardinal Préfet, mais ces évêques sont tout de même nommés par Rome… Alors que faire ?


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