La trahison morale de Jean d’Ormesson (jeudi, 18 mars 2010)
Jean d'Ormesson est capable de participer à la méditation du chemin de croix, de déclarer qu' "un grand écrivain c'est bien ; mais un saint c'est mieux" et de faire le bilan des horreurs du vingtième siècle en ces termes : "Vous voyez bien ce qu'à été ce XXème siècle : épouvantable. J'ai fait le calcul : si vous additionnez Hitler, Staline, Mao, Pol Pot, le colonialisme, vous obtenez cent millions de morts violentes en cent ans, c'est-à-dire un million de morts par an ! ". En revanche, il est incapable de comptabiliser le nombre de morts causés par l'avortement en France depuis la loi Veil.
Non seulement il en est incapable mais au lieu de rester discret, par pudeur, sur cet aspect de la vie de Simone Veil, il y a consacré une longue partie de son discours pour la réception au sein de l'Académie française de cette nouvelle Immortelle. Il a multiplié les mensonges, les attaques infâmes contre les catholiques et a surtout justifié le crime le plus effroyable : l'avortement. Tout cela pour la plus grande gloire d'une institution qui aura beaucoup perdu de son prestige aujourd'hui.... et à qui il ne reste plus qu'à accueillir Jacques Chirac pour réunir sous la Coupole le trio responsable de la suppression de plus de 7 millions de vies innocentes... Extraits ci-dessous :
" (...) Depuis plusieurs années, la situation de l'avortement clandestin en France devenait intenable. L'avortement est toujours un drame. Avec la vieille loi de 1920 (...), il devenait une tragédie (...) En même temps, pendant que se déroulaient des histoires plus sordides et plus sinistres les unes que les autres, des trains et des cars entiers partaient régulièrement pour l'Angleterre ou pour les Pays-Bas [une analogie de la déportation scandaleuse, NDPC] afin de permettre à des femmes des classes aisées de se faire avorter (...) Les difficultés, souvent cruelles, auxquelles vous vous heurtez en 1974 ne se sont pas dissipées trente-cinq ans plus tard. Il y a à peine un an, une affaire dramatique secouait Recife (...) La loi n'autorise que deux exceptions : viol ou danger pour la vie de la mère. Les deux cas s'appliquant [faux, la vie de la fillette n'était pas menacée, NDPC], l'avortement avait été pratiqué. Aussitôt l'archevêque de Recife et Olinda, Dom José Cardoso Sobrinho, qui avait succédé à ce poste à Dom Helder Camara, porte-parole de la théologie de la libération, avait frappé d'excommunication les médecins responsables de l'avortement ainsi que la mère de la fillette. Le scandale est venu surtout de la décision de l'archevêque de ne pas étendre l'excommunication au beau-père de l'enfant sous prétexte que le viol est un crime moins grave que l'avortement [l'évêque de Recife avait expliqué la veille les règles de l'excommunication, NDPC].
Ce sont des réactions de cet ordre que vous affrontez en 1974 (...) Les catholiques intégristes [le mot qui disqualifie, NDPC] vous étaient - et vous restent - farouchement opposés (...) Parmi les juifs religieux, quelques-uns vous ont gardé rancune : il y a cinq ans, des rabbins intégristes [le mot qui disqualifie encore, NDPC] de New York ont écrit au président de la République polonaise pour contester le choix de l'auteur de la loi française sur l'interruption volontaire de grossesse comme représentant des déportés au 60e anniversaire de la libération d'Auschwitz.
Une minorité de l'opinion s'est déchaînée - et se déchaîne encore - contre vous. L'extrême droite antisémite [les catholiques opposés à l'avortement apprécieront, NDPC] restait violente et active (...) Les attaques sont violentes. Votre projet finit par être adopté à l'Assemblée nationale par une majorité plus large que prévu : deux cent quatre-vingt-quatre voix contre cent quatre-vingt-neuf. La totalité des voix de gauche et - c'était une chance pour le gouvernement - une courte majorité des voix de droite [c'est l'ouverture à gauche avant l'heure, NDPC] (...) La surprise fut l'adoption du texte par le Sénat avec une relative facilité. C'était une victoire historique. Elle inscrit à jamais votre nom au tableau d'honneur de la lutte, si ardente dans le monde contemporain, pour la dignité de la femme."
22:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean d'ormesson, simone veil, féminisme, femmes | | Imprimer | | del.icio.us | Digg | Facebook | | |